Virginie, jolie jeune femme, est devenue Bégonia Mars lorsqu'elle a commencé à se prostituer pour pouvoir poursuivre ses études de lettres. En se lançant dans cette activité lucrative, elle pensait tout maîtriser. Mais rapidement, Ludo l'a privée de liberté, privée de tout plaisir. Son impitoyable mac a fait de sa vie une morne succession de passes.
Aidé de Bégonia et du Chinois, Ludo décide d'éliminer le Catalan, leur patron devenu trop encombrant. La chose accomplie, le trio décide de quitter La Jonquera le temps que les choses se tassent. Sur la route, ils vont croiser le chemin d'une adolescente en fugue.
En préambule, signalons que Gran Madam's – nom de l'établissement dans lequel travaille Bégonia – traite du plus vieux métier du monde (mais pas seulement). Anne Bourrel aborde le sujet sans voyeurisme mais frontalement, en adoptant le point de vue de la prostituée. De fait, certaines scènes assez crues pourront choquer les lecteurs les plus prudes. Hormis quelques passages dialogués, qui s'apparentent à du théâtre dans la forme, le roman est narré à la première personne, Bégonia nous racontant son quotidien de prostituée sous l'emprise de son mac, puis la fuite du trio après le meurtre du Catalan. Durant leur virée, ils tombent sur une jeune fugueuse quelque peu enrobée et pas spécialement paniquée (elle n'en est pas à sa première escapade). Ils décident de la ramener chez elle. Les parents de Marielle leur en sont reconnaissants et leur proposent de rester quelque temps chez eux. Nous sommes en été, il fait chaud, très chaud, et le trio partage son temps entre les coups de main au couple, qui tient une station-service, et le farniente, bronzage, repas arrosés qui n'en finissent plus, piscine, etc. Anne Bourrel parvient à rendre la canicule palpable, la chaleur suinte des pages. Tout pourrait aller pour le mieux, si ce n'est que les habitants du village ne voient pas tous d'un bon œil leur arrivée et commencent à jaser derrière leur dos.
Court – à peine deux-cents pages –, Gran Madam's est joliment écrit et parfois très émouvant, comme lorsque Virginie nous raconte son amour de la lecture, plaisir innocent que lui a pourtant interdit Ludo. Si l'on se doute que tout ne va pas forcément très bien se terminer, Bégonia profite de la virée pour s'offrir de nouveau des plaisirs simples : lire, se baigner, simplement prendre le soleil, ou encore flirter avec Ali, joli métis qui ne semble pas non plus indifférent aux charmes de la jeune femme.
Sur un sujet pas évident à traiter, Anne Bourrel s'en sort admirablement. L'écriture de ce drame – qui est aussi son premier roman – est très agréable à lire et semble présager de bonnes choses. Espérons simplement qu'elle en écrira d'autres, au moins aussi bons.
Virginie, jolie jeune femme, est devenue Bégonia Mars lorsqu'elle a commencé à se prostituer pour pouvoir poursuivre ses études de lettres. En se lançant dans cette activité lucrative, elle pensait tout maîtriser. Mais rapidement, Ludo l'a privée de liberté, privée de tout plaisir. Son impitoyable mac a fait de sa vie une morne succession de passes.
Aidé de Bégonia et du Chinois, Ludo décide d'éliminer le Catalan, leur patron devenu trop encombrant. La chose accomplie, le trio décide de quitter La Jonquera le temps que les choses se tassent. Sur la route, ils vont croiser le chemin d'une adolescente en fugue.
En préambule, signalons que Gran Madam's – nom de l'établissement dans lequel travaille Bégonia – traite du plus vieux métier du monde (mais pas seulement). Anne Bourrel aborde le sujet sans voyeurisme mais frontalement, en adoptant le point de vue de la prostituée. De fait, certaines scènes assez crues pourront choquer les lecteurs les plus prudes. Hormis quelques passages dialogués, qui s'apparentent à du théâtre dans la forme, le roman est narré à la première personne, Bégonia nous racontant son quotidien de prostituée sous l'emprise de son mac, puis la fuite du trio après le meurtre du Catalan. Durant leur virée, ils tombent sur une jeune fugueuse quelque peu enrobée et pas spécialement paniquée (elle n'en est pas à sa première escapade). Ils décident de la ramener chez elle. Les parents de Marielle leur en sont reconnaissants et leur proposent de rester quelque temps chez eux. Nous sommes en été, il fait chaud, très chaud, et le trio partage son temps entre les coups de main au couple, qui tient une station-service, et le farniente, bronzage, repas arrosés qui n'en finissent plus, piscine, etc. Anne Bourrel parvient à rendre la canicule palpable, la chaleur suinte des pages. Tout pourrait aller pour le mieux, si ce n'est que les habitants du village ne voient pas tous d'un bon œil leur arrivée et commencent à jaser derrière leur dos.
Court – à peine deux-cents pages –, Gran Madam's est joliment écrit et parfois très émouvant, comme lorsque Virginie nous raconte son amour de la lecture, plaisir innocent que lui a pourtant interdit Ludo. Si l'on se doute que tout ne va pas forcément très bien se terminer, Bégonia profite de la virée pour s'offrir de nouveau des plaisirs simples : lire, se baigner, simplement prendre le soleil, ou encore flirter avec Ali, joli métis qui ne semble pas non plus indifférent aux charmes de la jeune femme.
Sur un sujet pas évident à traiter, Anne Bourrel s'en sort admirablement. L'écriture de ce drame – qui est aussi son premier roman – est très agréable à lire et semble présager de bonnes choses. Espérons simplement qu'elle en écrira d'autres, au moins aussi bons.