Assassini

  1. Le sang coule dans l'Eglise

    Alors que le pape est sur le point de mourir, deux hommes d'église sont assassinés à New York, ainsi que Sœur Valentine, une religieuse progressiste. Ben Driskill, le frère de la victime, ne comprend pas les motivations du tueur et décide de mener l'enquête. Il s'aperçoit rapidement que ces meurtres embarrassent les autorités épiscopales. Il va alors devoir sillonner le monde pour comprendre ces homicides et se placer dans les pas laissés par un homme qui assassine au nom d'un secret que tout le monde souhaite protéger.

    Unique roman de Thomas Gifford traduit en français, Assassini a été l'un des premiers thrillers à évoquer les secrets brûlants de l'Eglise. La langue de l'auteur est belle et riche, et l'intrigue bien complexe, notamment en raison des multiples personnages. Sur plus de 650 pages, le lecteur suit la quête du protagoniste et découvre les enjeux au sein des autorités religieuses et vaticanes, offrant des descriptions politiciennes féroces. D'ailleurs, Thomas Gifford a délaissé le merveilleux – au sens littéraire du terme – pour prendre le parti d'une intrigue crédible et réaliste, loin des évocations mystiques de nombre d'écrivains.
    Cependant, le livre apparaît souvent – et inutilement – très long, et certaines données historiques sont plus que contestables. Par ailleurs, ce fameux "manuscrit" évoqué par le résumé de la quatrième de couverture ne revêt pas une importance aussi considérable qu'attendue, et le lecteur pourra être déçu par cette révélation qui, en raison de certaines ficelles et redites du roman, n'en est pas une.

    Au final, Assassini est un bon thriller mais sans plus. Cet opus doit avant tout être considéré comme un thriller politique, plus proche dans le fond comme dans la forme de L'emprise du mal de Allan Folsom que des romans de Steve Berry ou de Dan Brown.

    /5