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7/10 Maurice Dudon travaille comme comptable chez les Mallard, un couple de restaurateurs qui a réussi grâce à la recette d'un pâté familial. Et Dudon pimente sa vie en falsifiant chaque vendredi les comptes de son patron, se mettant dans la poche un ou deux billets de mille francs. Il reconnaît lui-même que cet argent ne lui est d'aucune utilité, lui qui mène une vie tranquille, réglée par une routine qui n'a que faire de quelques sous de plus. Mais Maurice a décidé de changer les choses et dans une sorte d'absence à lui-même il va se retrouver alors qu'il sort d'un hôtel de passe sous les roues de l'auto d'un certain Lacroix-Gibet, riche marchand de vins et homme politique local. Avec cet accident et suite à sa convalescence dans une clinique de haut standing où il va rencontrer Anne-Marie, infirmière chargée de son bien-être, Dudon va se dire qu'il a ainsi l'occasion de repartir de zéro pour une vie comme neuve. Simenon peint une fois de plus avec une monstrueuse acuité le destin de ce comptable qui simplement semble parfois avoir du mal à saisir son existence et le sens qu'il peut lui attribuer. Dudon traîne ses savates de solitaire, observateur de l'humanité dans un Paris qui lui en donne tant de tranches à voir. Ce roman vaut par ailleurs pour les portraits de femmes que Simenon dresse ici: de la vieille fille peut attirante à l'épouse fadasse en passant par la fille facile qui mène sa vie comme elle l'entend, non sans malaise.
02/12/2015 à 13:32 LeeWeel (357 votes, 7.9/10 de moyenne)