Chez Krull

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  • 7/10 Bien que naturalisés, les Krulls sont encore considérés comme des étrangers. Ils ne comptent pas dans le quartier, ils n’ont à rien à voir avec les habitants : on les appelle d’ailleurs les Allemands. Installés près du canal, ils possèdent un commerce, une épicerie avec un bar, qui dessert principalement les mariniers, pour leur provision qu’ils peuvent mettre sur leur ardoise. Des gens simples qui ne veulent pas faire de vague, mais vivre simplement en toute sérénité et discrétion.

    Alors quand débarque le neveu Hans, les Krull voient cette arrivée comme un élément perturbateur dans leur vie bien ordonnée. D’autant que Hans, débarqué chez son oncle et sa tante pour d’obscures raisons politiques, s’avère être un personnage extravagant et provocateur. Il séduit ses cousines, aime se montrer dans la ville, lui et ses origines allemandes.

    Un matin, Hans découvre le cadavre de Sidonie, fille d’une femme qui vit misérablement au bord du canal. Ce meurtre va déclencher un climat de tension et de suspicion. C’est Joseph, l’étudiant en médecine, le « docteur » comme on l’appelle au canal, que l’on montre du doigt. Lui aux mœurs bizarres. Maria, la tante, demande que Hans parte de chez eux, et ainsi faire croire à la populace, qui s’est lui le coupable. Mais les gens du canal ne pensent qu’à une chose : se faire justice.

    Simenon prend pour cadre de ce livre l’ambiance de l’époque. Ecrit en 1939, Chez Krull rend compte du climat de tension et de haine sous-jacente contre les exilés naturalisés allemands. Simenon, dans la deuxième partie du livre, décrit avec justesse la mise en place du lynchage des Krull. Et elle vaut à elle seule la lecture de ce roman noir.

    18/04/2020 à 09:19 JohnSteed (554 votes, 7.7/10 de moyenne)