Rustington, West Sussex. Un village connu pour son niveau de vie relativement élevé et ses habitants dont la moyenne d’âge est plutôt haute. Peter Chapman, un voleur spécialisé dans les bibelots et autres antiquités, doit quitter son fief parce qu’il a dérobé à un mystérieux « colonel » un objet mystérieux et gagner cette petite cité. Sans le savoir, parce qu’il est toujours attiré par les biens d’autrui, il s’en va cambrioler la demeure de Maggy et de Robert Spencer, un couple âgé aux atours fort innocents. Sauf que ces gens-là participent au programme « Neighbourhood Watch », l’équivalent britannique de « Voisins vigilants » … avec zèle, au point d’avoir déjà fait passer de vie à trépas nombre de voleurs, avec gourmandise et nombre de tortures à la clef. Kate, la sœur de Peter, saura-t-elle le retrouver à temps avant qu’il ne périsse des mains de ses geôliers ?
Jack Narval exploite avec beaucoup d’intelligence et de malice le thème de l’autodéfense pour nous livrer cet opus à l’ambiance si délicieusement anglaise. Dans la mesure où l’auteur demeure outre-Manche, il connaît bien le pays, ses us et coutumes, et nous régale de détails croustillants et intéressants avec des notes de bas de page. Dans un style épuré, calme et que ne renieraient certainement pas les auteurs anglo-saxons, il nous offre le portrait à la fois enthousiasmant et dérangeant de ce duo de retraités et de leurs comparses, tout aussi âgés, qui prennent plaisir à piéger les malfaiteurs qui ont osé pénétrer dans leur demeure avant de leur faire subir de multiples tourments. A cet égard, les premières pages, où l’on voit un intrus subir la justice privée de nos deux barjos avant que ses chairs ne soient distribuées aux mouettes, sont, à leur façon, savoureuses. Dans le même temps, Kate va devoir retrouver la trace de son frère, affronter l’étrange manège de ces retraités – juges – jurés – bourreaux et essayer d’échapper aux griffes de Mike et Tony, les hommes de main de cet individu surnommé « colonel ». Une écriture sage et so british, qui met en valeur la crédibilité du récit, les interactions entre les personnages, et cette mécanique scénaristique si bien huilée qui s’apparente beaucoup à celle de Patrick S. Vast. Quatre cents pages serrées, parfaitement plausibles et efficaces, avec quelques scènes très marquantes, habilement construites et judicieusement visuelles, comme le passage des divers importuns dans le conduit spécialement construit à leur attention, ou lorsque Kate, pour se protéger de ce que ces dangereux vieillards s’apprêtent à lui faire endurer, reste au téléphone avec son amie Martha. Même si on aurait peut-être aimé davantage de densité psychologique chez ces tortionnaires déjantés (avec, par exemple, un approfondissement des raisons de leur comportement), on apprécie intégralement ce roman original et prenant, qui pousse le vice jusqu’à offrir un ultime rebondissement, particulièrement inattendu, dans l’avant-dernier paragraphe. Une réussite littéraire indéniable de la part de Jack Narval !
Légitime démence
Rustington, West Sussex. Un village connu pour son niveau de vie relativement élevé et ses habitants dont la moyenne d’âge est plutôt haute. Peter Chapman, un voleur spécialisé dans les bibelots et autres antiquités, doit quitter son fief parce qu’il a dérobé à un mystérieux « colonel » un objet mystérieux et gagner cette petite cité. Sans le savoir, parce qu’il est toujours attiré par les biens d’autrui, il s’en va cambrioler la demeure de Maggy et de Robert Spencer, un couple âgé aux atours fort innocents. Sauf que ces gens-là participent au programme « Neighbourhood Watch », l’équivalent britannique de « Voisins vigilants » … avec zèle, au point d’avoir déjà fait passer de vie à trépas nombre de voleurs, avec gourmandise et nombre de tortures à la clef. Kate, la sœur de Peter, saura-t-elle le retrouver à temps avant qu’il ne périsse des mains de ses geôliers ?
Jack Narval exploite avec beaucoup d’intelligence et de malice le thème de l’autodéfense pour nous livrer cet opus à l’ambiance si délicieusement anglaise. Dans la mesure où l’auteur demeure outre-Manche, il connaît bien le pays, ses us et coutumes, et nous régale de détails croustillants et intéressants avec des notes de bas de page. Dans un style épuré, calme et que ne renieraient certainement pas les auteurs anglo-saxons, il nous offre le portrait à la fois enthousiasmant et dérangeant de ce duo de retraités et de leurs comparses, tout aussi âgés, qui prennent plaisir à piéger les malfaiteurs qui ont osé pénétrer dans leur demeure avant de leur faire subir de multiples tourments. A cet égard, les premières pages, où l’on voit un intrus subir la justice privée de nos deux barjos avant que ses chairs ne soient distribuées aux mouettes, sont, à leur façon, savoureuses. Dans le même temps, Kate va devoir retrouver la trace de son frère, affronter l’étrange manège de ces retraités – juges – jurés – bourreaux et essayer d’échapper aux griffes de Mike et Tony, les hommes de main de cet individu surnommé « colonel ». Une écriture sage et so british, qui met en valeur la crédibilité du récit, les interactions entre les personnages, et cette mécanique scénaristique si bien huilée qui s’apparente beaucoup à celle de Patrick S. Vast. Quatre cents pages serrées, parfaitement plausibles et efficaces, avec quelques scènes très marquantes, habilement construites et judicieusement visuelles, comme le passage des divers importuns dans le conduit spécialement construit à leur attention, ou lorsque Kate, pour se protéger de ce que ces dangereux vieillards s’apprêtent à lui faire endurer, reste au téléphone avec son amie Martha. Même si on aurait peut-être aimé davantage de densité psychologique chez ces tortionnaires déjantés (avec, par exemple, un approfondissement des raisons de leur comportement), on apprécie intégralement ce roman original et prenant, qui pousse le vice jusqu’à offrir un ultime rebondissement, particulièrement inattendu, dans l’avant-dernier paragraphe. Une réussite littéraire indéniable de la part de Jack Narval !