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8/10 Dix-sept ans après son départ de Montiviliers, en Sologne, où son père continue de gérer un parc animalier, c’est en tant que lieutenant de police que Bastien Guilian revient. Une série de meurtres sauvages, probablement dus à un animal indéterminé, ensanglante la contrée. La solution se trouve-t-elle dans un vieux conte de la région ? A moins qu’il ne se trouve dans le passé de l’enquêteur.
Voilà un roman qui, pendant les premiers chapitres, désarçonne. En effet, bien loin du résumé de la quatrième de couverture, Nicolas Ménard brouille les pistes et installe une intrigue apparemment très différente : un dangereux terroriste, Lyazid Jaafar, débarque en Sologne, est victime d’un accident, et l’on voit d’étranges trafics tournant autour d’un mystérieux laboratoire. Mais après ce prologue assez distant de l’intrigue principale, tout se remet en place. La langue de l’auteur, simple et séduisante, mène le lecteur dans les traces d’un animal étonnant et détonnant qui massacre et démembre. Est-ce un monstre ? Un des félins du parc animalier qui aurait réussi à s’échapper ? Ou une variation sur le thème de la Bête du Gévaudan ? L’auteur sème une habile zizanie dans le récit, mélange divers genres et pistes, sans jamais pour autant perdre son lectorat. D’anciennes affaires de famille, des expérimentations secrètes menées par l’Etat français, une légende où il est question d’un énigmatique nectar, un arbre découvert en terres amazoniennes… Il fallait du toupet pour ainsi mêler tant d’ingrédients dans le creuset d’un seul roman, et Nicolas Ménard, grâce à son talent et à sa maîtrise, ne perd jamais le cap. Ses personnages tiennent amplement la route et disposent de suffisamment de profondeur humaine et psychologique pour demeurer crédibles. Dans le même temps, l’histoire est intelligemment menée, et ce n’est que l’épilogue qui livre la dernière clef, avec un bien beau rebondissement, de cette histoire forte.
Un immense merci à Nicolas Ménard de nous avoir épargné les poncifs du genre, qu’ils soient littéraires ou cinématographiques, au gré de ce roman efficace et plausible, même si l’on aurait peut-être préféré que l’intrigue soit plus resserrée. Un très bon moment de lecture qui offre indéniablement les fondations nécessaires à un téléfilm de grande qualité.05/11/2019 à 20:10 El Marco (3455 votes, 7.2/10 de moyenne) 1