"Oui, je veux vous aimer mais vous aimer à peine", lui a-t-elle murmuré sur un air de tango. Peu importe la peine, peu importe même que la demoiselle soit allemande et que les attentats terroristes ensanglantent Munich et ses Jeux olympiques en cet été de 1972, le narrateur tombe illico amoureux. Et le passé de lui remonter en pleine figure dans cette Allemagne profonde où, à l'image d'Inge sa jeune Lorelei férue de Camus et d'Apollinaire, l'on n'en finit pas de culpabiliser et de tenter de laver la honte et la barbarie d'autrefois. D'autant que le hasard s'en mêle ! Ainsi, le jeune homme croise la route d'un vieil officier allemand, celui-là même qui quelques années auparavant arrêta et déporta son père, le clown héroïque d'Effroyables jardins. Comment réagir alors face à ce bourreau, qui, l'âge aidant, a perdu de sa prestance, mais se réfugie toujours derrière l'honneur du devoir accompli ? Pardonner ? Impossible ! Se venger ? Déplacé. Le fils se contentera de partir à reculons, hanté par une question : comment aurait réagi son père ? Sans doute aurait-il chaussé son nez rouge pour dénoncer le ridicule de la situation. La question demeurera sans réponse puisque le père tire sa révérence avant de connaître le mot de la fin…
Aimer à peine est le second volet d'Effroyables jardins.
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Soumis le 07/01/2015 par LeJugeW