Comme un frère

(The Man with My Face)

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  • 4/10 … ou comment il arrive une bien curieuse mésaventure à Charles – surnommé « Chick » - Graham en revenant de la gare : son épouse Cora ne vient pas le chercher. Il l’appelle, et à sa plus grande surprise, Cora ne s’émeut pas de son coup de fil, voire croit en un canular, et pour cause : Chick est déjà à ses côtés, dans leur maison. Un sosie ? Une manipulation ? Le premier symptôme de la démence ? Dans le même temps, on en vient à prendre Chick pour Albert Rand, qui vient de prendre la poudre d’escampette avec deux millions de dollars en bons du trésor. C’est cette histoire de ressemblance ou de substitutions d’identité qui m’a fait acheter ce livre, car j’étais intrigué par la manière dont l’auteur, Samuel W. Taylor, viendrait à la traiter. Mais j’ai été sacrément déçu par le traitement, justement. Cela commence plutôt bien, avec quelques bonnes réparties, une écriture qui est tout sauf déplaisante, et les premières pages qui défilent à toute allure. Rapidement, je déchante : je ne sais pas exactement ce qui a le plus étouffé mon plaisir. Ces dialogues qui, malgré leur humour à froid, n’en finissent pas de ne pas en finir au point d’en paraître presque parodiques et de m’extraire du cœur de l’intrigue ? Ce complot à petite échelle qui est trop vite dévoilé, et qui ne parvient pas à tenir la distance d’un roman de près de deux cents quarante pages ? Ces personnages qui ne m’ont jamais touché, d’autant que le récit à la première personne permet, de fait, une immersion dans un individu qui n’a que bien peu de saveur ? Ou, plus globalement, ces longueurs dans le récit où, à la place d’une intrigue complexe et bien charpentée, j’ai eu souvent le sentiment que tout était inutilement filandreux ? Alors, il y a bien quelques éléments positifs pour relever l’ensemble (par exemple, l’utilisation des chiens, comme l’annonce en quelque sorte l’illustration de la première de couverture), mais cela reste bien maigre à mes yeux. Si tout le bouquin se laisse lire, j’ai eu l’impression d’assister à une pièce de théâtre où les acteurs surjouaient, et en plus improvisaient en raison d’un script famélique ou inachevé. Une déception.

    13/04/2020 à 14:15 El Marco (3456 votes, 7.2/10 de moyenne) 1