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7/10 Léontine Antoine de Caramé, brave dame âgée aux yeux magnétiques, vient prudemment à Maigret pour lui confier que des bibelots sont déplacés dans son appartement en son absence. Le commissaire traîne un peu à intervenir, la croyant folle ou à moitié folle, et Léontine est retrouvée chez elle, étouffée. Il s’intéresse alors à la nièce de la défunte. Encore une fois, c’est un Simenon prenant. Un texte sec, raclé jusqu’à l’os, en cent quatre-vingts pages environ, et où les dialogues sont particulièrement nombreux. Des études psychologiques fines et acides, notamment concernant Angèle Louette, la nièce de Léontine, à la fois hommasse et brute, mais dont le final révèle des attraits moraux inattendus. Maigret s’y montre touchant quand il s’en veut de la mort de la vieille dame qu’il n’a pas pu ou essayé d’empêcher, devant enquêter à Paris ainsi qu’à Toulon auprès d’un ancien baron, et très tendre avec son épouse. L’épilogue et le dénouement sont absolument imprévisibles, car ils font intervenir un élément rare et surprenant, ce qui a le mérite de désarçonner le lecteur tout en le flouant peut-être en partie, dans la mesure où cet élément arrive un peu trop à mes yeux comme un « Deux Ex Machina », même s’il se révèle intéressant et roué. Probablement pas le meilleur Maigret à mes yeux, mais il se montre efficace et étonnant.
06/01/2019 à 18:25 El Marco (3430 votes, 7.2/10 de moyenne) 2