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9/10 « Je vous annonce qu’un crime sera commis à l’église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des Mors » : c’est ce papier anonyme dont prend connaissance Maigret – parce qu’en réalité, il ne le découvre qu’un peu par hasard au Quai des Orfèvres après « avoir traîné pendant plusieurs jours ». Son sang ne fait qu’un tour. Moulins ! Saint-Fiacre ! Le territoire de son enfance, où son père était régisseur. Le roman débute dans cette église où la messe a lieu, et au terme de laquelle la comtesse décède, de prime abord de mort naturelle, sauf que notre commissaire se rend vite compte qu’il s’agit d’un meurtre.
Ce roman, je ne le découvre que maintenant, moi qui avais adoré les deux adaptations, avec Jean Gabin puis Bruno Cremer, ce qui constitue une sorte de madeleine de Proust. Moi qui adore Georges Simenon et son œuvre, je me suis littéralement régalé avec ce livre. La plume sèche, rongé jusqu’à l’os de l’auteur, les ambiances qu’il dépeint en quelques traits, l’acidité avec laquelle il décrit les milieux où il promène son enquêteur fétiche, l’intelligence des relations humaines, l’inventivité de l’intrigue, tout est là. Ce qui est impressionnant à mes yeux, encore une fois après avoir vu et revu ces deux adaptations, cinématographique et télévisée, c’est la concision, le côté compact de l’histoire, délayé, rallongé, brodé pour le passage sur grand et petit écran. J’ai adoré essayer de retrouver, comme dans le jeu des sept erreurs, les divergences entre le livre et les adaptations, tout en dévorant chacun des mots – et maux – de l’écrivain. Parce que cet opus est sacrément sombre, dur, poisseux, notamment lorsque l’on repense aux rôles de Jean, le secrétaire particulier de la comtesse, le curé et ses contradictions, Emile, fils de l’actuel régisseur et employé de banque. C’est aussi une immense palette de sentiments humains que déploie Georges Simenon, de l’avarice à la concupiscence, de la dégradation des passions quand l’âge progresse aux relations complexes mère – fils, ou encore la forme de rédemption à laquelle va accéder Maurice, le fils de la comtesse, constamment désargenté et engagé dans une perpétuelle course à l’échalote pour récupérer des subsides afin de subvenir à son train de vie dispendieux et peu décent. Le final, où Maigret est très en retrait, est un pur bijou de littérature policière. Onze chapitres au-dessus desquels plane l’ombre de la nostalgie pour Maigret, presque un spleen, et qui constituent assurément l’ossature de l’un de mes ouvrages préférés du maître belge.19/07/2021 à 10:33 El Marco (3419 votes, 7.2/10 de moyenne) 1
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9/10 Bonjour à tous........................qui lit Simenon et Maigret par dessus le marché se doit d'avoir lu ==== l'Affaire st Fiacre, c'est presque une obligation (je plaisante quoi que...), c'est l'un des meilleurs Maigret (bien que j'apprécie plus ceux après 1950) , c'est un pilier de Simenon, toute l'affaire se présente au tout début MAIS l'énigme n'en reste pas moins très complète, avec des personnages forts, déplaisants à souhait dans la plupart des cas, le milieu et l'endroit ou se situe l'enquête reste très fidèle à l'enfance de notre Commissaire...... C'est l'un des meilleurs Maigret on a l'impression qu'il se délecte du sort des suspects.....alors surtout à ne pas manquer............Amicalement Lionel
18/08/2020 à 14:45 Richer (42 votes, 8.2/10 de moyenne) 1
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8/10 Souvenirs brisés. "Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre ". "Maigret avait mis le papier dans sa poche. Saint-Fiacre ! Matignon ! Moulins ! Des mots qui lui étaient plus familiers que tous les autres". Et pour cause. Notre commissaire retombe en enfance, car il y est né, son père était régisseur du château pendant 30 ans...
Le crime est annoncé, Maigret est présent pendant cette première messe du Jour des morts, et la comtesse de Saint-Fiacre va bien succomber d'une crise cardiaque sous ses yeux...
Un opus très intéressant de par le fait que l'on s'imprègne du passé du commissaire, qui comme souvent devient nostalgique des bons moments passés en ces lieux. Surtout quand il se rend compte que ce domaine part en lambeaux, bien loin de ses souvenirs gardés en mémoire, Une intrigue pimentée aussi par un comte qui aura son mot à dire dans cette histoire, une bonne lecture.10/05/2020 à 11:51 Lucas 2.0 (456 votes, 7.7/10 de moyenne) 1
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8/10 Un des tout premiers Maigret (1932) que j'ai eu plaisir à écouter (livre audio). Simenon entraîne son héros sur les traces de son enfance au château de Saint-Fiacre (dans l'Allier) où son père était régisseur. La comtesse, qu'il a connu jeune, meurt en pleine messe, s'effondrant sur son missel. Sans une lettre anonyme adressée au commissaire quelques jours auparavant, on aurait pu croire à une mort naturelle. Il n'en est rien.
A travers une intrigue solide, à l'atmosphère envoûtante, Georges Simenon décrit un monde en déclin où les souvenirs du commissaire Maigret semblent lointains face à la décrépitude du château et celle morale de ses occupants. La fin est remarquable avec un huis clos digne des meilleurs Agatha Christie, façon Hercule Poirot avec les principaux suspects dans la même pièce, sans que Maigret n'ait son mot à dire !
J'ajoute que la sobriété de la lecture de François Marthouret colle parfaitement à l'ambiance de ce roman particulièrement réussi.11/11/2016 à 14:45 LeJugeW (1806 votes, 7.3/10 de moyenne) 4
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9/10 Maigret reçoit une lettre anonyme lui annonçant q'un meurtre sera prochainement commis dans l'église de Saint-Fiacre, village dans lequel il a grandi. Ce roman est l'occasion d'une plongée dans le passé de Maigret, véritable pélerinage pour le commissaire qui va retrouver les lieux de son enfance et tous les souvenirs qui y sont liés. C'est un monde bien différent de celui qu'il a connu qui va alors apparaître à ses yeux, notamment au château des de Saint-Fiacre où son père était régisseur. Un des Maigret les plus connus dans un enquête où une fois encore l'âme humaine est bien écorchée par Simenon qui en peint les travers. Personne n'est épargné.
15/12/2015 à 10:56 LeeWeel (357 votes, 7.9/10 de moyenne) 2
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7/10 Un bon petit polar qui nous plonge dans la campagne française du début du 20ème siècle, avec un commissaire Maigret plus observateur qu'acteur. Le rythme est lent mais la tension monte petit à petit jusqu'à un compte à rebours final (livre audio).
17/02/2015 à 13:33 gamille67 (2401 votes, 7.3/10 de moyenne) 1