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7/10 Parce que la police par la visite du Roi d’Espagne à Paris, que le directeur de la PJ est à Prague, et que Maigret est le plus ancien des commissaires, notre enquêteur doit s’occuper d’un cas criminel : Emile Gallet, représentant de commerce, a été sévèrement blessé au visage par une balle dans un hôtel de Sancerre et aussitôt achevé d’un coup de couteau au cœur. Tout paraît simple, pourtant, Maigret soupçonne vite un problème : la victime n’avait rien à faire là, les rares suspects ont des alibis, et même la personnalité de Gallet sonne étrangement. « Quand tous les indices matériels concourent à embrouiller les choses au lieu de les simplifier, c’est qu’ils sont faussés… ». Et la résolution finale prouvera bien que Maigret, une fois de plus, avait vu juste.
J’ai été un peu surpris par cet opus de la série consacrée à Maigret. En effet, le roman se distingue des autres à mes yeux sur plusieurs points. Notre policier s’y montre très souvent en train de soliloquer, ce qu’il ne fait qu’assez rarement, se lance dans une reconstitution, passe de longs moments dans la chambre d’hôtel afin de comprendre comment tout a pu avoir lieu, bref, s’il n’hésite habituellement pas à palper les ambiances et les âmes pour mieux résoudre les affaires qui lui sont confiées, ici, il met en œuvre ces techniques de manière plus poussée. D’ailleurs, Moers, son confrère, pionnier de la police scientifique, y apparaît assez longuement, et paiera même de sa personne avec un bout de l’oreille arraché par un coup de feu. Et puis, Georges Simenon s’y montre, au moins au début, moins acide que dans ses autres opus : le milieu dépeint, les proches de Gallet ne sont certes pas épargnés, mais avec un trait moins appuyé. Quant à la résolution, elle est certes un peu capillotractée, mais elle a au moins le mérite d’être très original, tournant autour d’une histoire d’identité et prenant racine en Indochine. D’ailleurs, l’assassinat d’Emile Gallet se montre également atypique dans sa résolution. Bref, pour résumer, s’il ne comptera pas parmi mes préférés des ouvrages de Georges Simenon ni de ceux consacrés à Maigret, ce roman n’en demeure pas moins prenant, ne cessant de titiller la curiosité jusqu’à l’épilogue.27/05/2025 à 06:07 El Marco (3623 votes, 7.2/10 de moyenne) 2
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7/10 Double vie. Mr Gallet est mort. Tué d'une balle au visage, et d'un coup de poignard dans le cœur. A Sancerre, dans l’hôtel où on l'a retrouvé, on le connaissait sous le nom de Mr Clément. Or sa femme nous apprend qu'il était voyageur de commerce, et ne travaillait qu'en Normandie...
"quand tous les indices matériels concourent à embrouiller les choses au lieu de les simplifier, c'est qu'ils sont faussés." Et tout grinçait dans cette affaire… Cela résume bien le roman, un opus assez alambiqué, plaisant à lire, mais j'ai eu un peu de mal à croire au dénouement.
En apparté, on a le plaisir de voir apparaître Moers, le scientifique du quai des orfèvres.30/04/2020 à 22:59 Lucas 2.0 (493 votes, 7.6/10 de moyenne) 1
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8/10 Maigret va une fois de plus se retrouver face à l'âme humaine dans toute sa petitesse. C'est l'histoire d'une vie ratée, d'une fausse bourgoisie pitoyable, pleine d'hypocrisie et de faux jugements, de fiertés déplacées, incapable de sentiments sincères. Le milieu dans lequel Maigret évolue pour résoudre son affaire est étouffant, sous un ciel orageux à l'air irrespirable. Maigret est magnifique en observateur qui comprend tout sans juger réellement, témoin qui parfois rempli tout l'espace. Toute l'histoire tourne autour d'une question de nom et d'identité.
10/12/2015 à 14:08 LeeWeel (357 votes, 7.9/10 de moyenne) 2