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7/10 … ou comment Elie Nagéar, trentenaire professionnellement raté et au physique médiocre, en vient à se cacher dans la pension tenue par la mère de sa compagne, à Charleroi, après avoir tué un commerçant et volé son pécule. On retrouve la plume si particulière du génialissime auteur belge, Georges Simenon, avec tout ce qu’elle véhicule : rongée jusqu’à l’os, et ne conservant que cette substantifique moelle qui caractérise son style épuré. Ici, c’est Elie qui retient l’attention : esthétiquement passable, toujours couvert de sueur, capable d’être démonté par un simple torticolis et en proie à des crises de déprime au point de geindre comme un enfant, il a manqué un contrat juteux ayant trait à des tapis, et a été pris d’une folie meurtrière en massacrant avec pas loin d’une vingtaine de coups avec une clef anglaise sa proie. Une série de paradoxes émotionnels et psychologiques, comme quoi l’écrivain est doué pour dépeindre avec simplicité des âmes et situations que ne le sont pas. L’ambiance est toujours aussi pesante et lourde de suspicions, notamment dans la pension, avec quelques trahisons à la clef, jusqu’à l’épilogue, intéressant. Néanmoins, après avoir lu pas mal d’ouvrages du grand monsieur, j’ai trouvé celui-ci un peu moins prenant, symbolique, mémorable : il manque un je ne sais quoi dans l’histoire ou la peinture morale des autres protagonistes pour rester définitivement gravé dans mon esprit. Une bonne lecture néanmoins, pour cet écrivain qui demeure l’un de mes préférés.
17/07/2020 à 08:29 El Marco (3455 votes, 7.2/10 de moyenne)
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8/10 Des palaces bruxellois à l'île de Ré, en passant par le train Bruxelles-Paris où a lieu le meurtre et surtout cette pension pour étudiants dans les rues glaciales de Charleroi, Georges Simenon nous emmène dans les pas d'Elie Nagéar, citoyen turc, symbole de la déchéance et de l'inconscience, semi-dément qui se cache des autorités.
Remarquable roman psychologique, Le Locataire marque par cette tension omniprésente et paradoxale, tant l'assassin fuyard ne semble comprendre la gravité de son geste, à mesure que les autorités découvrent qui est l'assassin. Le cadre de la pension de Charleroi est aussi très prenant, on se voit au milieu des protagonistes, en train de partager le dîner avec eux dans cette cuisine chauffée, sorte de refuge pour Nagéar comme pour les autres pensionnaires, tant le froid pèse au dehors, comme pèse de plus en plus le soupçon sur Nagéar.
Comme d'habitude, l'immersion est immédiate et complète grâce à une écriture toujours précise et pertinente, et la lecture est fort plaisante.
Une énième réussite de l'auteur prolifique belge.16/10/2017 à 13:25 LeJugeW (1816 votes, 7.3/10 de moyenne) 3