16/10/1951
Jean-Claude Claeys est un illustrateur et auteur de bandes dessinées français né le 16 octobre 1951 à Paris. Violence, érotisme torride et atmosphère noire caractérisent l'œuvre de Jean-Claude Claeys. Reproduisant à l'encre de Chine les photographies qu'il réalise avant exécution, il signe des images hyperréalistes en noir et blanc qui s'accordent parfaitement avec le cinéma noir de l'après-guerre. Finesse du dessin, sens de la mise en scène… Claeys s’exprime véritablement à travers une esthétique de la restitution photographique. Chez lui, la beauté a partie liée avec la mort. Les femmes sont toujours belles, qu’on les assassine ou qu’elles tuent. Pour Jean-Pierre Tamine : « les bandes et les illustrations de Jean-Claude Claeys sont avant tout porteuses des fascinations qui hantent l’auteur lui-même. Le monde intérieur prolifère et le récit n’est qu’un prétexte. » Après quelques travaux publicitaires, il fait paraître en 1975 Whisky's dreams dans le magazine Mormoil. Cette première bande dessinée constitue l'acte de naissance du détective privé Jonathan Foolishbury, un personnage qu'il reprend quelques années plus tard dans Magnum Song, prépublié dans la revue À suivre. Dans le contexte de l'Amérique de la prohibition, de la corruption et du crime organisé, Jonathan Foolishbury doit faire face à des policiers véreux, des sénateurs corrompus, des femmes fatales et des hommes de mains méthodiques. Vibrant hommage au roman noir et au cinéma américain, cet album joue avec les références, les protagonistes apparaissant sous les traits de stars hollywoodiennes. Dans L'Exterminateur (court récit paru dans À Suivre et repris sous le titre Un sale milieu ! dans l'album La Meilleure façon de tuer son prochain), un romancier élimine ceux qu'il tient pour responsable de sa propre déchéance : un éditeur, un libraire, un plagiaire, deux critiques littéraires et une attachée de presse (qui prennent les traits d'auteurs de romans policiers célèbres, tels que Jean Vautrin, Frédéric H. Fajardie, Prudon ou ADG). Claeys publie ensuite Paris-Fripon (Éd. du Fromage, 1981), histoire d’un maniaque qui extermine les strip-teaseuses d’un cabaret. Avec L’Été noir (Albin Michel, 1984), il reprend son personnage de romancier assassin, dans une mise en abîme : poussé à bout, un dessinateur de bandes dessinées plonge dans la folie meurtrière de son personnage. Sa rencontre en 1986 avec Richard D. Nolane débouche sur Lüger & Paix (1987) qui raconte la destinée des détenteurs d'une arme maudite, un Lüger forgé dans un métal surnaturel. Cet album et le second volet de cette histoire, Lame damnée (1989), seront réédités en un volume, avec un dénouement inédit, sous le titre Lame fatale (1995). Parallèlement, Claeys conçoit de nombreuses couvertures pour différents éditeurs. Chez Néo, il dessine l'ensemble des couvertures des ouvrages de la collection policière "Le Miroir obscur" (154 titres de 1979 à 1989), lui conférant une très forte identité visuelle. Une sélection de ces dessins est reprise dans deux ouvrages : La Meilleure façon de tuer son prochain (1982) et La Une dans le caniveau (1982), légendé par Richard D. Nolane. Avec les couvertures des Alfred Hitchcock magazine, puis surtout avec celles que lui commande la collection « Le Livre de Poche », Jean-Claude Claeys se diversifie vers la couleur. Il la réserve aux décors, accessoires, vêtements, elle n’atteint pas les corps, et laisse visages et chairs dans le contraste gris de cette encre de Chine qui modèle les êtres dans la glaise noire. Il a aussi réalisé un film dessiné "Les Lieux du Mystère" (2003) et incarné un tueur psychopathe dans un film de série Z de Richard J. Thomson, Time Demon 2.