On a tous un rêve dans un coin de nos têtes. Celui qui nous semble impossible. Celui qu’on laisse de côté des années ; parfois une vie entière. Le mien, c’était écrire un roman. Tout avait bien commencé : j’ai gribouillé mon premier « roman » à dix ans. A l’époque, je ne prêtais pas attention au regard des autres et aux critiques, je voulais simplement raconter des histoires. Puis le temps est passé, et je me suis laissé submergé par des questions et des doutes. « Est-ce que j’écris bien ? » / « Mon histoire n’est pas ennuyeuse ? » / « J’arriverai jamais à finir ce livre. » Autant de barrières qui m’ont éloignées de l’écriture pendant plus de dix ans. Un jour, la frustration a été de trop. A l’approche de mes trente ans, j’ai réalisé que les critiques, les doutes, les angoisses, rien n’était aussi triste que la pensée de ne pas avoir pratiqué ma passion : l’écriture. J’ai alors ressorti une idée que je gardais dans un coin de ma tête : écrire un polar où la victime serait un super-héros. Depuis une dizaine d’années, les justiciers ont envahi nos salles de cinéma. C’est devant l’un de ces films que cette question m’est venue : et si Superman mourait ? Et si Iron Man était retrouvé assassiné ? Le Dernier Héros était né. J’ai puisé mon inspiration dans le cinéma (Zodiac, Memories of Murder, ….), les séries TV (True Detective, Mindhunter) et la littérature (Fred Vargas, Stephen King,…) pour développer mon univers. J’ai travaillé pendant plus de six mois sur la structure du récit, lisant des dizaines de bouquins sur la théorie et la mécanique des histoires, participant à des ateliers d’écriture. J’ai écrit, ré-écrit et encore ré-écrit le livre pendant une année. Je suis allé au bout de mes capacités, pour être fier du roman que je réalisais. Aujourd’hui, je ne fais qu’effleurer du doigt ce rêve d’être un jour un écrivain, et je me rends compte que je ne voudrais plus d’une autre réalité.