08/06/1939 — 04/10/2002
Né à Marseille, en 1939, Guy Vidal débute dans le journalisme à 17 ans. Après un bref passage à R.T.L. (qui s'appelait encore Radio-Luxembourg), il entre à la rédaction de Pilote, dans les années 1960, au moment où René Goscinny et Jean-Michel Charlier reprennent le contrôle de cet hebdomadaire - "le magazine de l'an 2000" ! - qu'ils avaient lancé en octobre 1959. Il partage toutes les grandes (et riches) heures de ce journal, où se croisent et naissent tous les talents de la bande dessinée "moderne" - de Tardi à Claire Bretécher, en passant par Reiser, Mandryka, Gotlib, Cabu, etc. Il en devient rédacteur en chef en 1973/74. Pendant que des dissidents talentueux créent Métal Hurlant ou même Fluide Glacial, il réussit - aidé par la présence de Bilal, Lauzier, Christin, Fred, Lob, Blanc-Dumont, Baru, F'Murrr, Mézières, Solé, Greg, Pétillon, Régis Franc et bien d'autres (dont Pierre Desproges !) - à stabiliser et à développer Pilote. Dans le même temps, devenu scénariste, il travaille avec Alexis, Clavé, Parras, Morris (sur l’album La Fiancée de Lucky Luke, qu’il scénarise en 1985), Victor de la Fuente (Les Gringos), Alain Bignon et publie, avec Michel Henry, une volumineuse et anecdotique Aventure de Paris, préfacée par M. Jacques Chirac. Parallèlement, avec ses amis Patrick Cauvin et J.L. Robert, il écrit quelques comédies pour la télévision. S’éloignant de Pilote à partir de 1981, Guy Vidal demeure chez Dargaud jusqu’en 1990, époque où il rejoint les Humanoïdes Associés. Deux ans plus tard, il rentre au bercail et prend part – après le départ de Goscinny – à la deuxième reconstruction de cette maison. Devenu directeur éditorial, heureux d’être aux côtés de Leo, Florence Cestac, André Juillard ou Annie Goetzinger, il lance la collection Poisson Pilote où s’installent la plupart des auteurs de "la nouvelle bande dessinée", tels Lewis Trondheim, David B., Manu Larcenet ou Christophe Blain, sacré "meilleur album 2001" au Festival d’Angoulême pour son Isaac le Pirate. Après presque quarante ans de séjour dans la marmite de la bande dessinée et sans renoncer à y plonger de temps en temps, "par plaisir", Guy Vidal prend sa retraite au printemps 2002. Il décède en octobre de la même année, à l’âge de 63 ans.