xavier

853 votes

  • Qui sème la violence...

    Peter Robinson

    10/10 Encore un admirable Robinson, sans Banks cette fois!
    Tout tient dans les qualités de l’écrivain à composer une intrigue admirablement construite, des personnages complexes peints avec finesse, des contradictions tirées au paroxysme mais qui restent vraisemblables et un final bien orchestré.
    Le roman part sur deux histoires de jeunes femmes narrées en parallèle. Rescapées avec fracas de l’agression d’un psychopathe, elles luttent pour survivre psychologiquement avec leur propre combat jusqu’au jour de la vengeance et d’événements cruels. Robinson, sans utiliser les vieilles ficelles vu et revues dans de nombreux thrillers, maintient une tension et des perspectives tout au long des 380 pages, je suis presque tombé dans la tentation de sauter des pages pour connaître la fin plus vite! Sacré roman!
    Le roman est teinté d’un féminisme qui frise la caricature, l’homme est plus décrit comme un animal qui ne réagit qu’à ses instincts; il a pour but de dominer ou de coucher presque toute femme qu’il rencontre. Est-ce une réaction de Robinson face à des événements qui l’ont touché cruellement?

    09/02/2009 à 07:52

  • Rouge-Gorge

    Jo Nesbo

    10/10 L'un des meilleurs Nesbo, voire le meilleur. De la densité, des intrigues qui s'enchevêtrent dans le temps. Sublime!

    19/02/2012 à 09:40 2

  • Rue Sans-Souci

    Jo Nesbo

    10/10 Plus qu'excellent, ce thriller, à multiples intrigues, nous entraîne dans une formidable trame très prenante, j'ai dévoré.

    29/01/2012 à 12:34 2

  • Tir à vue

    Serge Quadruppani

    10/10 Le lecteur est ravi par l’écriture concise, qui va à l’essentiel tout en maniant un humour en filigrane efficace, les premières lignes en témoignent : « La veille du jour où Aimé Domergues se suicida de trois balles dans la tête, les vert-et-or battirent Nantes. Une équipe qui n’avait rien à perdre face à une autre, trop sûre d’elle, qui jouait petit-bras. » Grâce à une trame bien orchestrée et une construction sans failles, je suis rentré vite dans l’histoire, happé sans pouvoir en ressortir avant le mot « Fin » à la page 172. L’inspecteur Dugay côtoie plusieurs affaires successives, un curieux suicide chez le maire en présence d’un ministre puis un hold up à la Banque de France, une overdose d’un ex-drogué et enfin l’assassinat du gendre du curieux suicidé. Le commissaire, sans écarter son sous-fifre, ne le met pas dans toutes les confidences tout en lui laissant une latitude « mesurée ». Que cache-t-il ? Dugay, assailli par une nymphomane perdue qui détient les clés du mystère, parviendra-t-il à trouver le fil d’Ariane ?
    Quadruppani a taillé des personnages qui accrochent, avec justesse, dans la réalité. Les flics, loin des clichés du looser alcoolique, divorcé et bagarreur – je ne vise personne – nous font partager leurs tourments et leurs perplexités avec toute la vie que leur insuffle l’auteur. Les canailles, les magouilleurs et les paumés tiennent aussi le choc.
    Bien entendu, au-delà du roman, Serge Quadrupanni envoie une charge à un système qui tolère une collusion douteuse pour des intérêts trop importants. Le promoteur immobilier pointe avec la maffia, les élus passent au guichet tout comme une police municipale qui paraît aimer le partage du festin. Ecrit en 1993, année économique difficile en France qui vit récession, changement de gouvernement et détérioration sociale, l’ouvrage semble dénoncer également la fonctionnarisation de la police.
    Un bijou tout en noir à ne pas manquer.

    27/02/2010 à 14:36 1

  • Un dernier verre avant la Guerre

    Dennis Lehane

    10/10 Cherchez les imperfections, vous ne les trouverez pas dans ce magistral roman. Tout y est, personnages remarquables, intrigue bétonnée, dialogues percutants, style vivant et travaillé.

    30/08/2009 à 07:37 3

  • Vendetta

    R. J. Ellory

    10/10 Scotchant ! Captivant Prenant ! Je ne sais pas quel mot convient le mot au dernier roman de R.J Ellory « Vendetta » qui m’a emporté dans un palpitant voyage.
    L’histoire ne se contente pas de nous mener dans un simple enlèvement de la fille du gouverneur de la Louisiane, Ducane, elle nous plonge surtout dans le récit mouvementé du kidnappeur et dans l’entrecroisement des destins d’un tueur de la maffia et d’un enquêteur égaré. La trame surprend souvent et nous conduit à des endroits forts en tension et suspense pour le bonheur du lecteur. Perez, le ravisseur, contacte le FBI pour négocier et éventuellement libérer Catherine Ducane si elle n’est pas morte ; il exige de parler seulement avec un obscur enquêteur en poste à New York, Hartman. Le récit de Pérez et de sa vie dans la maffia entre la Louisiane, Cuba, Los Angeles, Chicago et New York peut donner le vertige, voire un écoeurement entre la cruauté, le cynisme et l’avidité des truands du milieu et… de la politique. Ellory parvient à nous faire douter tout au long sur les motivations de Perez et nous incite à échafauder diverses hypothèses
    Le volet historique prend la forme d’une initiation historique à la maffia américaine ; il donne de l’envergure en ne se cantonnant pas aux différends entre gangsters mais en rappelant quelques heures sanglantes de la seconde moitié du XXe siècle américain avec les assassinats de JFK et du syndicaliste Hoffa, sans oublier le « suicide » de Marylin Monroe et en désignant les commanditaires ou assassins.
    Alors que la fin du premier ouvrage de l’auteur anglais, le magistral « Seul le silence », a pu décevoir quelques lecteurs, cette fois Ellory offre une apothéose dans le dénouement pour nous inciter à attendre avec grande impatience son futur opus.

    PS : Evitez de commencer la lecture après 23H si vous devez vous lever tôt le matin car vous risquez de peu dormir pour découvrir toujours la suite de la page que vous lisez à toutes les pages si vous êtes ensorcelé par la magnifique plume de du maestro.

    13/01/2010 à 07:01 1

  • 13 heures

    Deon Meyer

    9/10 La sortie d’un roman du Sud-Africain Deon Meyer m’enchante à chaque fois. Avec « 13 Heures », point de plongeon cette fois dans les problèmes sociaux et politiques de son pays ou les séquelles de l’apartheid ou encore la corruption endémique. Si l’auteur évoque les tensions ethniques – zoulous/xhosas et noirs/blancs - et le trafic d’êtres humains, ce livre s’écarte du roman noir pour tomber de plein pied dans le suspense et le thriller comme le suggère le titre. En effet, Meyer a resserré son histoire en 13 heures un jeudi afin de rendre la tension plus forte.
    L’inspecteur Griessel enquête sur le meurtre d’une touriste américaine et sur la disparition de son amie, poursuivie par une bande de tueurs. En parallèle, l’autre meurtre d’un producteur de musique permet d’apprécier le brio du sud-africain à emboîter deux histoires qui, a priori, ne pourraient se rejoindre. Sur ces deux enquêtes, quatre policiers vont apporter leur point de vue et montrer diverses faces du pays.

    Une belle construction éclatée avec quatre personnages centraux réussis. Les amateurs de thrillers prendront plaisir à ce périple dans le sud du continent pour son efficacité et son rythme, les lecteurs de Meyer regretteront peut-être la profondeur et la dimension sociale de ces anciens romans et le manque d’épaisseur des personnages. Moi, je me suis régalé.

    14/07/2010 à 04:53

  • 1977

    David Peace

    9/10 Un Peace égal à lui-même avec encore plus de rythme et tout aussi déjanté.

    16/04/2008 à 04:39 1

  • 1980

    David Peace

    9/10 Toujours aussi bon Peace. Moins de rage, de violence cette fois et une histoire plus facile à suivre.

    11/05/2008 à 13:06 1

  • 1983

    David Peace

    9/10 Un très bon final pour la tétralogie.

    20/09/2011 à 06:14

  • À l'aube

    Philippe Djian

    9/10 Un roman déroutant pour certains, le style peut fourvoyer. Djian manie l’ellipse, oublie la ponctuation trop convenue, et passe d’un personnage à l’autre sans crier gare.
    Certaines critiques ne se sont pas privées de secouer le roman.
    Moi, j’ai aimé, beaucoup aimé. Cette écriture oublie les temps morts, fait pénétrer immédiatement dans l’histoire sans lâcher son lecteur.
    Les personnages sont souvent doubles, ambivalents sans morale ni loi malgré quelques apparences. L’auteur, ambivalent aussi, met du temps à dévoiler les diverses facettes de la tenancière, la call girl, Howard le requin, le shérif qui veut en croquer…
    Roman noir, à suspense ? Peut-être.
    Excellent roman ? Sûrement ! C’est une habitude pour Djian !

    21/05/2018 à 21:15 4

  • À la fin d'un jour ennuyeux

    Massimo Carlotto

    9/10 Encore un excellent Carlotto qui poursuit le chemin très tortueux du parfait salopard Giorgio Pellegrini, qui doit se démener avec d'autres grands pourris et cyniques de premier choix entre maffia et politicards véreux.

    21/05/2013 à 04:15 3

  • A qui se fier ?

    Peter Spiegelman

    9/10 Un excellent thriller sous l’égide du soupçon et de la parano. Carr, qui n’est pas resté longtemps à la CIA, avec son équipe, détrousse des individus qui ont engrangé de gros montants d’argent sale. Si ils ne vont pas déposer plainte au commissariat du coin, il faut quand même craindre les vengeances sanglantes. Lors d’un dernier coup, le chef de Carr est mort et quelques millions par la même occasion ont disparu. L’équipe, réuni pour un ultime gros coup à 100 millions dollars, se lance dans les préparatifs pour arnaquer un « lessiveur » d’argent douteux mais Carr, qui ne laisse passer aucun détail, hanté par l’échec du dernier coup, va de surprise en surprise et commence à douter de tout le monde et perd confiance.
    Certes, si Spiegelman innove peu dans le sujet de l’arnaque, il maîtrise à merveille la trame et la tension narrative avec des pistes qui partent en divers sens. Quand le lecteur pense avoir trouvé la bonne piste et la solution, il est embarqué ailleurs pour être dérouté. Une combinaison réussie avec un bouquet final à ne pas rater.

    03/02/2013 à 13:40 1

  • American Tabloid

    James Ellroy

    9/10 J'avais eu du mal à accrocher au style, à l'écriture et à la peinture très noire du grand Ellroy à la première lecture, j'ai repris le livre en 2009 et là je me suis regalé, je fais passer ma note de 6 à 9.

    15/11/2007 à 02:48 2

  • Âmes volées

    Stuart Neville

    9/10 Après deux noirs politiques, Neville pas au noir thriller avec sa maestria pour le plus grand bonheur du lecteur. Il montre encore ses qualités pour peindre des personnages ébranlées par les cicatrices de la vie et nous faire entrer au coeur de l'histoire. La noirceur de l'existence et des pourris n'est pas oubliée. Se lit vite et à toute allure!

    04/11/2013 à 06:36 5

  • Amin's blues

    Max Obione

    9/10 S’immerger dans un roman au point d’oublier ma réalité est mon rêve de lecteur, ou encore « Que l’histoire de l’auteur devienne la réalité et nous happe dans les secousses du récit ». Quand je rencontre des lignes qui parviennent à ce but, je suis comblé. Les premières pages d’Amin’s Blues de Max Obione (Editions Krakoen, 2007) m’ont vite absorbé. Le maestro montre un véritable talent pour nous insérer dans le décor et dans le récit, le texte début ainsi : « [… Il regardait fixement les crachats sanguinolents qui frappaient au fond du seau. Il aurait voulu dire rire – sinon sourire – du mauvais tour qu’il venait de jouer, mais la coupure de sa lèvre inférieure l’en dissuada. » Une première phrase qui nous guide vite vert le destin de ce looser première catégorie, le boxeur noir Amin Lodge, qui va jouer un dernier tour avant d’emprunter le chemin de la descente infernale entre drogue et meurtre avec un sort résistant à tout bonheur. Divers effets habilement utilisés sans excès collent la trame à l’actualité ; des reproductions d’articles de journaux, de mails et d’extraits de rapports rendent encore le roman davantage « vrai ». L’avertissement nous avait prévenu : « L’histoire est vraie. Au cours de son enquête, l’auteur a recueilli… »
    Par ailleurs, Max Obione a à l’évidence travaillé de près les mots et les phrases qui servent, par le rythme donné et les images infligées, admirablement l’histoire en fouettant le récit aux tours et détours des péripéties.
    Je pourrais écrire des pages sur ce menu romande 153 pages format poche, il faudrait évoquer tout l’arrière plan de l’ambiance de la boxe et du blues qui secouent le roman et s’intègrent parfaitement dans la teinte noire, très noire de cette épopée tragique qui file du sud profond des Etats-Unis aux eaux californiennes du Pacifique.

    13/02/2010 à 09:16

  • Anaisthêsia

    Antoine Chainas

    9/10 Antoine Chainas porte les personnages et les situations de ses romans au paroxysme pour mieux peindre les enjeux sociaux qu’on oublie trop souvent. Embrumé par une société du spectacle, l’individu modèle aime davantage se rassasier de l’apparence des médicaments bien emballés par les atours de l’illusion de la consommation.
    « Les nomenclatures et les marques sont les dernières choses auxquelles ceux qui ne croient plus se raccrochent ». Le premier message que nous lance sa dernière composition, « Anaisthêsia », pourrait se comprendre en ces termes.

    Désiré Saint-Pierre est le premier flic noir du groupe et il permet à la police de montrer que le racisme n’a pas lieu dans sa cour ; ainsi elle tirera profit de la société du spectacle pour faire sa publicité. Mais celui qui n’est pas au fond désiré dans son commissariat ne l’est guère plus dans sa cité natale qu’il refuse de quitter. Il est même considéré comme un traître.

    A la suite d’un accident, Saint-Pierre a perdu toute sensation de douleur, sa propre douleur et celle des autres. Ce nouveau statut lui fait porter un regard sans humanité sur son entourage. A côté, on retrouve un monde qui ne souffre plus, un monde qu’on essaie de nous refiler à tout bout de publicité et de marketing politique et commercial. Les descriptions de l’anesthésie qu’il subit nous font plonger dans son cerveau qu’on décrit et examine comme cette société de publicité qui dissèque l’homme pour mieux lui mettre les bons produits à l’intérieur, « On incise ton abdomen en Y. Du coup au pubis. Une lame de 26 fera l’affaire. La main gantée d’un Surgegrip GO47 en nitril vert découpe ton gril costal à la cisaille de Liston en s’aidant si adhérences, d’une rugine courbe pour racler les os. On insère un écarteur autostatique de type Weitlaner On prélève tes organes à l’aide d’une pince de dissection… »
    Chainas semble reprendre aussi un thème qui lui est cher, la corruption des êtres, ces personnages sont plus qu’à la marge, ils sont de l’autre côté de la bande jaune pour faire contraste avec les règlements acceptés ou tacites. Désiré, sans scrupule, va même jusqu’à prendre un kilo de cocaïne pour dealer. Au milieu de l’atmosphère glaciale du roman, une liaison, qui aurait pu être forte avec Rachel devenue droguée grâce à la montagne de poudre du flic, n’apporte pas de soulagement à la tension tranchante du récit.
    Les parties fines - ou plutôt dures - organisées sur un yacht rappellent que l’homme peut redevenir esclave à part entière dans une société qui esquive les principes martelés devant les néons de la bienséance. Ou même animal avec l’animal.
    Le style plus tempéré – quand je compare avec « Versus » - sur des constructions simples redouble d’efficacité pour brosser un tableau noir teinté d’humour d’une société qui peine à s’élever, « Désormais, les couleurs, sombres ou claires, sont uniformisées par la pluie et la boue. Elles ne signifient plus rien ».
    L’intrigue autour de la Tueuse aux Bagues n’est qu’un ingrédient pour servir le tableau du romancier qui livre un roman noir sans être vraiment policier.

    Un roman fantastique, qui me donne envie de lire la suite. C’est pour quand Antoine ?

    29/05/2009 à 04:31 1

  • Après la pluie

    Frédéric H. Fajardie

    9/10 Très bon roman noir dans les années de l'après-guerre servi par une excellente plume. Des personnages très travaillés dans un univers glauque pourri par les combinards sans scrupule avec une gâchette qui règle les désagréments.

    22/11/2009 à 08:19 3

  • Arrêtez le carrelage

    Patrick Raynal

    9/10 Gabriel Lecouvreur, dans cet opus, se retrouve plonger dans une affaire bretonne où corruption, gros sous, et meurtres tentent de faire des fortunes sur le dos des habitants d’un petit village qui se meurt. Notre anarchiste, ravi de se lancer dans un nouveau combat, peut-il être de taille ? Surtout quand un ministre cauteleux est du mauvais bord, « Emerveillé, il se rendit compte que le Poulpe avait la chance de participer à un combat vraiment désespéré, une authentique lutte d’arrière-garde dont toute la noblesse résidait dans son absolue inutilité. C’était un peu comme si on lui confiait la mission de soulager un peu l’agonie de l’humanité » (P.103)

    La plume de Patrick Raynal sied avec bonheur aux pérégrinations du Poulpe, elle alterne entre nervosité et court répit avec précision sans superflu pour le bonheur du lecteur. L'un des meilleurs Poulpe.

    17/03/2010 à 02:38 2

  • Arsène Lupin contre Herlock Sholmès

    Maurice Leblanc

    9/10 Un duel à ne pas manquer, un véritable délice.

    15/07/2010 à 05:29