Hoel Modérateur

1142 votes

  • Paris-Brest

    Tanguy Viel

    8/10 (Tiens, en voilà un que j'ai chroniqué sur mon blog en août 2009 et pour lequel je n'avais pas voté ici.)

    Avec ce roman, Tanguy Viel explore les relations familiales. Son personnage principal est persuadé d’être un écrivain et finit par prendre de la distance pour enfin composer ce qu’il appelle « son roman familial ». Mère, père, grand-mère, frère : par un subtil jeu d’alternance, les vies fictives et réelles de cette famille s’entrecroisent, et l’on se rend compte qu’elles sont finalement plus proches que ce qu’on pourrait penser de prime abord.
    Sans avoir l’air d’y toucher, Viel est un excellent conteur d’histoires. Il écrit simple, efficace, et n’en rajoute pas, ce qui est appréciable.
    J’aime beaucoup cet auteur, et si je ne déconseille pas la lecture de Paris-Brest (bien au contraire), je pense que pour découvrir son œuvre, mieux vaut d’abord ouvrir L’absolue perfection du crime, ou maintenant, Article 353 du Code pénal, qui ont ma préférence.

    22/03/2018 à 18:51 5

  • Les Doigts rouges

    Marc Villard

    7/10 Les doigts rouges est un bon roman noir pour la jeunesse construit autour de la culpabilité et du doute dans la sphère familiale, avec son lot de suspense, voire d'angoisse (au moins pour le personnage principal) et une bonne chute. Un classique du genre par le grand Marc Villard.

    29/12/2008 à 17:05 3

  • Personne n'en sortira vivant

    Marc Villard

    8/10 Ces nouvelles sont très denses, très fortes. J'ai trouvé à Villard un petit côté Ellroy qui n'est pas pour me déplaire : il dépeint avec noirceur les differents mondes dont il parle, tout en restant très crédible. Je ne regrette pas d'avoir découvert cet auteur. Certaines nouvelles sont vraiment fortes, tristes, mais si réelles : dans la vie des personnages de Villard, les "happy end" sont rarement au rendez-vous.

    06/11/2006 à 14:21

  • Malo Terminus

    Pascal-Gilles Villeminot

    8/10 Une écriture très agréable. Une intrigue efficace, riche en rebondissements. Ce premier roman de Pascal-Gilles Villeminot est une vraie réussite.

    30/01/2009 à 09:24

  • Quatorze

    Aymeric Vinot

    6/10 Sans atteindre un sommet du genre, cet honnête thriller montagnard vaut le détour, ne serait-ce que pour ses décors majestueux et l’adrénaline qui habite chacun de ces alpinistes en quête des plus hauts points du monde. Pour ceux qui se poseraient la question, le Quatorze du titre fait référence au nombre de sommets à plus de 8000 m.
    À signaler qu’il s’agit du premier titre de la collection Mont-Blanc Noir, qui verra d’autres auteurs comme Yves Ballu ou Matt Dickinson allier polar et montagne.

    24/07/2018 à 22:08 4

  • Donbass

    Benoît Vitkine

    7/10 Donbass est le premier roman de Benoît Vitkine, journaliste et correspondant en Russie (pour Le Monde notamment). Cela s'en ressent pas mal, pour le meilleur et pour le moins bon. Les tenants et aboutissants du conflit au Donbass, inconnus du Français lambda, sont donnés à comprendre avec une certaine maestria. Pas de cours magistral ou d'explications imbitables, Vitkine fait preuve de pédagogie et illustre par des exemples disséminés dans son récit. En revanche, s'agissant d'un livre "policier", avec une enquête sur des meurtres d'enfants, je l'ai trouvé assez léger du point de vue de l'intrigue, sous-exploitée à mon goût. La fin, plus rythmée et réussie, atténue un peu ce ressenti mitigé. Des bémols mais une intéressante lecture et un auteur à suivre néanmoins.

    06/12/2021 à 13:45 6

  • Assassins d'avant

    Élisa Vix

    7/10 La vie d'Adèle ne laisse pas indifférent et une fois de plus, Élisa Vix nous a concocté un suspense des plus efficaces qui ne devrait pas décevoir ses lecteurs. Pour autant, il ne s'agit vraisemblablement pas de son texte le plus abouti, aussi nous conseillons plutôt à ceux qui souhaiteraient découvrir son œuvre de commencer par L'Hexamètre de Quintilien ou La nuit de l'accident, encore meilleurs.

    31/05/2018 à 18:38 6

  • Elle le gibier

    Élisa Vix

    8/10 Concentré mais on ne peut plus efficace, Elle le gibier est une nouvelle petite bombe signée Elisa Vix et effectivement, sans aucun doute l'un de ses romans les plus personnels. Une auteur trop peu connue qu’on ne peut que vous engager à découvrir.

    03/04/2019 à 09:09 11

  • L'hexamètre de Quintilien

    Élisa Vix

    8/10 Élisa Vix confirme de livre en livre qu'on peut compter sur elle pour écrire de beaux petits polars – ils ne sont jamais très longs, tout juste 200 pages ici – bien écrits, touchants et surprenants, surtout dans le final. Une auteur trop peu connue qui mérite de l'être davantage.

    26/05/2015 à 09:19 6

  • La Baba-Yaga

    Élisa Vix

    7/10 J'ai trouvé ce livre un peu par hasard et je l'ai lu en un après-midi. Très bien écrit, rapide, beaucoup d'humour et une bonne histoire qui tient la route. J'attends déjà le prochain roman d'Elisa Vix.

    18/07/2006 à 14:13

  • La Nuit de l'accident

    Élisa Vix

    8/10 Délaissant son personnage récurent (le lieutenant Sauvage), Élisa Vix nous propose un court thriller rural maîtrisé de bout en bout. Le roman, débarrassé de tout le superflu, se concentre sur l'intrigue et fait la part belle à l'action. Une construction redoutable, maintenant la tension en permanence, amène le lecteur à dévorer les pages jusqu'à un final qui secoue.

    23/09/2013 à 13:34 5

  • Ubac

    Élisa Vix

    7/10 Bien qu'amateur de longue date des romans d’Élisa Vix, je confesse que celui-ci n'est pas mon préféré. Comme Emil, j'ai trouvé que l'auteure était un peu restée à la surface des choses avec celui-ci. L'intrigue est assez convenue et les personnages, notamment Estelle, peinent à émouvoir. Pour autant, cela se lit avec une facilité déconcertante et on arrive vite au bout de ce court roman. Pour découvrir cette plume talentueuse, préférez Elle le gibier, La nuit de l'accident ou encore L'hexamètre de Quintilien.

    19/02/2022 à 10:29 4

  • Le premier mai tomba la dernière neige

    Jan Costin Wagner

    9/10 Souvent émouvant, toujours juste, n'oubliant pas les rebondissements, ce texte de Jan Costin Wagner est brillant et rappelle les meilleurs romans d'Arnaldur Indridason. Gageons que ce sera pour beaucoup une très belle découverte, laquelle pourra être poursuivie par la nouvelle enquête de Kimmo Joentaa, Sakari traverse les nuages, parue en octobre, ou par les précédents opus, disponibles en Babel/Noir.

    15/03/2019 à 14:55 7

  • Né sous les coups

    Martyn Waites

    9/10 Jonglant habilement entre passé et présent, Martyn Waites nous gratifie d'un très beau roman dont l'intrigue solide, balayant une vingtaine d'années de l'histoire récente de l'Angleterre, est servie par une plume efficace et élégante. Fresque noire sans être totalement désespérée, ce premier roman très abouti est une belle réussite qui, espérons-le, en appellera d'autres.

    26/09/2014 à 09:10 8

  • Aux Malheurs des Dames

    Lalie Walker

    8/10 Une bonne intrigue, une écriture simple et efficace, des personnages sympathique. Un moment de lecture fort agréable. J'ai pour ma part préféré le personnage de Thomas Klein à Rebecca Levasseur.

    21/05/2010 à 22:14 1

  • Cherry

    Nico Walker

    9/10 D’un réalisme à toute épreuve, aussi bien dans les scènes de guerre et d’amour que dans les descriptions des effets de la drogue ou les dialogues, souvent brillants, Cherry est une expérience de lecture hors du commun, saisissante à bien des égards. Malgré la violence, la rage et l’autodestruction qui s’en dégagent, cette tragédie poignante est aussi l’occasion de grands moments de tendresse. Après avoir été étudiant, soldat, junky et braqueur, Nico Walker est devenu un écrivain de grand talent.

    28/04/2019 à 18:03 6

  • Le Couperet

    Donald Westlake

    9/10 J'avais adoré le film de Costa-Gavras avec José Garcia et Karin Viard, et le livre est aussi bien sinon mieux. Un polar qui dénonce la société d'aujourd'hui : licenciements, chomage, ... On plonge dans les pensées du personnage principal et on parvient comprendre pourquoi il en est arrivé là. Je le conseille mais pense que certains n'y trouveront pas forcément leur bonheur, car le style est assez particulier quand même

    14/05/2006 à 22:55 2

  • Ordo

    Donald Westlake

    8/10 Un très bon petit roman noir (par la taille) à propos des mésaventures d’un pauvre marin. Comme a son habitude, Westlake excelle à nous rendre sympathique un personnage de loser.

    08/01/2010 à 19:53 2

  • Underground Railroad

    Colson Whitehead

    9/10 Sixième roman de Colson Whitehead, Underground Railroad est un texte très puissant et quasi exempt de défauts. Tout au plus pourra-t-on s’étonner de la chance de Cora sur son parcours vers la liberté et des concours de circonstances favorables dont elle bénéficie, eu égard à la cruelle réalité des fugues d’esclaves alors. Si la plupart des fugitifs mourraient rapidement dans la nature (faim, froid, maladie, bêtes sauvages…) ou était rattrapés par des chasseurs d’esclaves, puis pendus publiquement, pour faire passer l’envie aux autres de prendre la poudre d’escampette, quelques uns, une infime proportion, s’en sortait. Dont Cora donc. Et le roman n’aurait évidemment pas été possible si l’héroïne mourrait tout de suite.
    L’Underground Railroad, c’est donc ce réseau clandestin qui aurait permis à environ 100 000 esclaves de fuir les plantations du sud des États-Unis pour trouver refuge au Nord de la ligne Mason-Dixon (ligne de démarcation entre les États abolitionnistes du Nord et les États esclavagistes du Sud) et jusqu’au Canada. En vérité, seule une portion était une véritable voie ferrée, le reste étant plus un réseau d’entraide des fugitifs par des abolitionnistes ou sympathisants à la cause de l’émancipation des esclaves. Comme il est montré dans le roman, ceux-ci risquaient très gros dans certains États, ou toute personne hébergeant un esclave en fuite risquait la pendaison sans autre forme de procès.
    L’auteur met habilement en scène, autour de Cora, toute une galerie de personnages divers et variés : chef de gare du chemin de fer clandestin, chef de la plantation, personnes accueillant des fugitifs, chasseurs d’esclaves aux dents longues, etc.
    Sans jamais s’immiscer lui-même dans le récit, Colson Whitehead donne à voir, à travers les opinions très diverses de ses protagonistes toutes les tensions et les différents points de vue, parfois extrêmement opposés et vigoureux, qui agitait alors la société actuelle autour de la question noire et de l’esclavage, sans doute le sujet le plus épineux du moment. Certaines mentalités, parmi les suprématistes blancs notamment, passant alors pour normales à l’époque, font d’ailleurs sinistrement froid dans le dos aujourd’hui.

    Passionnant du début à la fin, très documenté mais jamais trop didactique, Underground Railroad est un excellent roman qui devrait ravir les amateurs d’Histoire et de romans d’aventure.

    26/11/2020 à 14:04 4

  • Cry Father

    Benjamin Whitmer

    7/10 Mon avis se rapproche assez de celui de Clémence. Ce roman vaut plus pour les relations entre les protagonistes et la profondeur du personnage principal – Patterson Wells, obligé de continuer à écrire à son fils décédé pour trouver un semblant de paix intérieure – que pour son intrigue, quasiment inexistante. Même bémol que gamille67 quant à la violence. OK, ce monde est rude, violent... mais certaines scènes s'apparentent à de la violence gratuite. La plume de l'auteur de Pike est toujours là, et je lirai à l'occasion Évasion ou Les Dynamiteurs, qui semblent plus aboutis.

    26/10/2023 à 14:38 5