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130 votes

  • Fatherland

    Robert Harris

    9/10 Un excellent polar, on baigne dans l'histoire des années 39 à 64, dans une Allemagne qui aurait vaincu! Un u-chronie rondement menée, hautement recommandable!

    26/10/2016 à 07:26 7

  • Le Festin du serpent

    Ghislain Gilberti

    6/10 Un assez bon polar, sans plus. Côté face: des recettes utilisées des milliers de fois (sur le plan de la narration notamment --> 2 intrigues qui finissent par se rejoindre), des personnages que j'ai malheureusement trouvés sans vrai relief, pas vraiment de réflexion d'arrière-fond, des longueurs et répétitions qui n'apportent pas grand-chose à mes yeux. Un DOA est quelques crans au-dessus de mon point de vue. Côté pile: une manière réaliste de lire une certaine actualité, une dénonciation de la bêtise humaine qui respecte la religion.

    04/10/2016 à 10:08 3

  • La pâle figure

    Philip Kerr

    9/10 Un polar historique qui, une nouvelle fois, enchantera le lecteur! Relire la période avant 40 avec le regard de Bernie Gunther est à la fois hilarant, grinçant d'humour décalé, et passionnant, tant on sent la maîtrise que Kerr a de l'histoire de l'Allemagne nazie. Comme d'autres, je l'ai encore préféré à L'été de cristal, tant l'intrigue policière est encore mieux menée à mon goût. A conseiller sans hésiter.

    13/09/2016 à 08:28 9

  • Meurtres pour mémoire

    Didier Daeninckx

    8/10 Encore un très prenant roman noir-socio-historique où l'on en apprend à la fois sur une page sombre de l'histoire de France, trop souvent oubliée, et sur les thèses politico-sociales de l'auteur. On en redemande (enfin, façon de parler)

    13/09/2016 à 08:25 10

  • Dedans ce sont des loups

    Stéphane Jolibert

    7/10 Stéphane Jolibert réussit une très correcte entrée en matière avec son premier roman publié, Dedans ce sont des loups. Ce que j’attends d’un roman noir, c’est notamment une description rude, dure de décrire les relations humaines. La métaphore de la vie des loups, où il y a des dominants, des dominés, des proies que l’on se dispute, ou qu’on laisse tomber, des loups solitaires, des loups qui vivent en clan… cette métaphore est très plaisamment mise en scène par l’auteur.
    [...]

    18/07/2016 à 18:21 5

  • Les Vacances d'un serial killer

    Nadine Monfils

    8/10 Nadine Monfils nous offre, avec Les vacances d’un serial killer, le premier volet des aventures de Mémé Cornemuse. C’est une histoire de famille à laquelle nous avons droit. Sous les atours d’un livre léger à l’humour parfois grinçant, sous l’aspect d’une énorme et peu sérieuse caricature à la sauce belge, c’est un véritable vaudeville noir, doublé d’une noble satire sociale, qui s’offre au lecteur.

    13/07/2016 à 09:40 3

  • Mygale

    Thierry Jonquet

    9/10 Mygale est un thriller absolument efficace ! En 150 pages, Thierry Jonquet réussit, en 1984, à proposer des personnages parfaitement campés, dont on ressent les émotions, à construire un récit où l’alternance des points de vue amène progressivement le lecteur à la découverte de la sombre machination dont Mygale est protagoniste. Relire Jonquet aujourd’hui nous rappelle qu’il n’est pas nécessaire d’écrire des « pavés » pour satisfaire les lecteurs les plus exigeants ! Si vous avez une mini soirée libre devant vous, faites-vous plaisir en (re-)découvrant cette véritable bombe littéraire, qui ravira tant les amateurs les plus avertis que les « néophytes ». Tout simplement excellent !

    04/07/2016 à 18:03 11

  • La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil

    Sébastien Japrisot

    8/10 [...] Nul doute que ce roman est un « bijou » dans sa catégorie. Pas vraiment un polar, mais plutôt un roman à la croisée du roman noir et du roman à énigme. Que les lecteurs soient cependant avertis : les descriptions sont longues, on tourne vraiment en rond, mais c’est pour mieux pénétrer la psychologie de Dany, pour mieux ressentir chaque détail. L’action est bien là, mais c’est essentiellement le ressenti des scènes et de l’enchaînement des événements qui domine l’intrigue. Il existe des auteurs capables de nous faire douter du début à la fin, sans nous assommer par une action sans reprise de souffle ni par une succession d’enchaînements logiques, et Japrisot est de ceux-là !

    28/06/2016 à 21:33 5

  • Train d'Enfer pour Ange Rouge

    Franck Thilliez

    6/10 [...] J’ai passé des heures de lecture agréables, dans la mesure où le récit donne sans cesse l’envie d’aller plus loin et de résoudre l’énigme. Si les énigmes au ton léger vous passionnent, alors foncez, ce roman fera sans doute votre bonheur! Si comme c’est mon cas, vous recherchez plutôt l’émotion littéraire et une certaine réflexion ou un certain grain à moudre en vue d’une réflexion, ce thriller pourrait vous laisser quelque peu désemparé, sans toutefois vous faire vraiment perdre votre temps. En définitive, ce n’est pas un coup de cœur, tout en demeurant à mes yeux un assez bon roman policier, que je ne regrette nullement d’avoir lu, mais il ne me laissera néanmoins pas un souvenir impérissable.

    17/06/2016 à 12:11 5

  • Occupe-toi d’Arletty !

    Jean-Pierre de Lucovich

    8/10 [...]
    J’ai à nouveau été séduit par le style et par le ton de Jean-Pierre de Lucovich. Se fondant ici sur l’affaire bien réelle de l’amant allemand d’Arletty, notre auteur monte une intrigue parfaitement ficelée autour de la figure de la grande actrice française, connue pour la liberté de ses mœurs, pour son franc-parler, et bien sûr pour son charme enjôleur. Elle fut d’ailleurs poursuivie pour sa relation avec cet officier allemand et on lui prête cette réplique à ses juges : « Si vous ne vouliez pas que je couche avec les Allemands, fallait pas les laisser entrer », ou encore, lors de son arrestation « Si mon cœur est français, mon cul, lui, est international ! ».
    [...]
    Je ne dévoilerai pas plus d’éléments de l’intrigue afin de ne pas gâcher le plaisir de celles et ceux qui se plongeront dans ce que je considère comme un très bon roman à énigme. J’espère sincèrement que Dracéna ne nous laissera pas tomber et que nous aurons le plaisir de le retrouver prochainement pour de nouvelles aventures. Dracéna pourrait prétendre un jour au statut de Bernie Gunther « à la française ».
    [Avis complet et résumé sur le blog]

    10/06/2016 à 11:01 2

  • La Porte du Messie

    Philip Le Roy

    3/10 Il est évident que l’imagination foisonnante des romanciers peut parfaitement «rebondir» et créer des intrigues palpitantes à partir de ce genre de thèses. J’avoue toutefois, en l’espèce, avoir été particulièrement déçu par ce que nous propose ce roman. Le personnage central, Simon, m’a semblé sans aucune épaisseur, de même que tous ses interlocuteurs. J’ai souri quand j’ai lu qu’il demandait la signification des initiales BnF (alors qu’il est censé avoir étudié la théologie à Paris…). Les concours de circonstances sont souvent bien nécessaires dans les romans policiers (bien qu’il ne s’agisse pas ici d’un policier au sens où on n’est pas en présence d’une bande de flics, on suit tout de même une enquête…), mais ici, ceux-ci sont souvent bien trop simplistes. Il y a beaucoup trop de raccourcis à mes yeux. Il n’y a pour ainsi dire aucune émotion qui ressort de ma lecture. Bref, l’intrigue ne m’a bien malheureusement pas du tout convaincu, même si j’ai appris des choses sur le plan historique et que je suis allé fouiner dans certaines sources de l’auteur. Comment se fait-il qu’avec autant d’érudition, autant de matière palpitante, je garde un sentiment plus que mitigé de cette lecture?

    03/06/2016 à 15:55 2

  • Les Fantômes de Belfast

    Stuart Neville

    8/10 Le chassé-croisé est tendu tout au long du récit. L’atmosphère, très visuelle, est pesante. J’ai ressenti un certain manque d’épaisseur des personnages, mais qui est rattrapé par une mise en scène assez remarquable à mes yeux. Un très bon roman, sur fond de situation politique tendue, dans lequel on ressent l’implication personnelle de l’auteur.

    26/05/2016 à 14:35 5

  • Le Secret du treizième apôtre

    Michel Benoît

    9/10 Je l'ai lu il y a quelques années et j'en garde le souvenir d'une intrigue où les thèmes religieux sont amenés avec finesse et sur fond d'une très solide connaissance du sujet (exégèse, histoire des religions, etc.). Nettement au-dessus d'un Da Vinci Code par exemple.

    25/05/2016 à 11:41 2

  • Bull Mountain

    Brian Panowich

    9/10 J’ai ouvert Bull Mountain après en avoir lu quelques critiques on ne peut plus élogieuses sur Polars Pourpres. Intrigué par ce qui semblait constituer un petit phénomène littéraire au rayon des romans noirs, je me suis lancé sans a priori (sinon celui que les histoires de cowboys et de trafic ne sont pas toujours les mieux réussies). Le moins que je puisse dire, c’est que je n’ai pas du tout été déçu. Le décor, qui s’étend de la Géorgie du Nord au nord de la Floride (Jacksonville). La Géorgie est particulièrement connue comme ce qui fut, historiquement, un des états les plus ségrégationnistes de la confédération sudiste (la Géorgie fut d’ailleurs le dernier état sudiste à rejoindre l’Union à la fin du 19e siècle). C’est plutôt un décor qui inspire la poisse et la haine, où la peine de mort est toujours pratiquée (attention aux assimilations évidemment, ne me faites pas dire que sa population en est infréquentable!)…

    C’est sur une sinistre montagne du Nord que le clan Burroughs règne. Enfin, ceux qui restent fidèles à l’héritage de plusieurs générations d’hommes enclins à une forme toute particulière de protectionnisme territorial. C’est de là haut que les Burroughs trafiquent leur came et règlent leurs comptes à ceux de la fratrie qui accepteraient de se plier aux lois de l’État. Il y a quelque chose d’animal dans le comportement des «purs» Burroughs. Ils reniflent leurs adversaires, ils fonctionnent à l’instinct, ils se comportent comme des loups en meute. Gare à ceux qui prendraient un autre chemin.

    Bull Mountain est résolument un roman aux strates multiples: c’est une saga familiale, qui s’étale sur au moins trois générations successives. C’est le récit de relations fraternelles tendues (l’image de Caïn et Abel, évoquée dans certaines critiques anglophones et en 4e de couverture, est adéquate), c’est l’histoire de fils et de pères qui s’entre-déchirent. C’est aussi la mise en scène d’une forme très particulière de vengeance, mais aussi celle d’un trafic d’armes et de came, celle d’une bande de motards infréquentables, celle d’une prostituée battue pour vouloir en faire trop auprès d’un client… les scènes se succèdent, les face à face sont particulièrement soignés et visuels, on entend et on voit les protagonistes et la tension qui les animent, aucune concession n’est faite aux personnages, on suffoque presque à la lecture de l’enchaînement de violence. On est pris de pitié pour certains, on comprend parfois le comportement crasseux des autres, on croyait savoir ce qui était juste, mais tant de poisse a le don de faire perdre certains repères ou de déplacer le curseur. La violence n’est pas délivrée gratuitement par l’auteur, il veut montrer quelque chose, il entend nous dire que la violence est, pour certains, fondatrice d’une histoire, d’une lignée. Que notre histoire se débat avec cette animalité violente qui nous constitue, que notre histoire est toujours rattrapée par cette violence. On est pris entre vengeance et perspective de «rédemption», entre innocence et culpabilité, entre justification de la violence et nécessité d’une paix durable.

    Le récit est découpé en chapitres relatifs à un moment spécifique de l’histoire du clan Burroughs, chapitres qui ne sont pas organisés selon l’ordre chronologique des événements. Si cette présentation peut avoir quelque chose de déroutant au début, le lecteur s’en accommode rapidement et assimile facilement la quantité importante d’intervenants. L’alternance est pensée de manière intelligente et force est de souligner qu’elle maintient un vrai suspense de bout en bout.

    Je regrette – c’est ma seule réserve – comme cela arrive parfois, le côté un peu trop caricatural de certains personnages, mais quand on est aux prises avec une histoire qui fait appel à une telle poisse, il est compliqué de ne pas tirer les traits de ses héros dans des directions diamétralement opposées.

    Avec Bull Mountain, Brian Panowich fait une entrée fracassante sur la scène littéraire. Si l’on se souvient qu’il s’agit là d’un premier roman, assurément, il s’agit d’une exception du genre! À n’en pas douter, Bull Moutain a tous les atouts pour devenir un classique de la littérature noire.

    18/05/2016 à 10:19 12

  • La fille du triangle

    Franco Meggetto

    7/10 Au fil de ce polar assez classique, le lecteur découvre la vie d’un flic carolorégien, entre l’hôtel de police, le palais de justice tout proche, le lieu du crime, sa maison, ses enfants, ses origines italiennes (tellement essentielles pour une grande partie de la population carolo), son empathie pour la victime, ses tribulations intérieures de père de famille divorcé, son attrait pour une juge séduisante, sa haine envers ceux qui profitent de la naïveté de certaines femmes… Le récit est simple à suivre, l’écriture est fluide, j’ai rapidement été pris au jeu de ce bon polar, teinté d’une certaine nostalgie pour Charleroi, qui a traversé le pire, et dont la population attend le redressement… Vivant moi-même à Charleroi depuis quelques années, j’ai été touché par le portrait dressé de la ville et par le côté profondément humain qui se dégage du personnage de Bruno Bianchi. À Charleroi, les policiers ne sont pas là que pour faire régner l’ordre, semble vouloir nous dire Meggetto, ils sont aussi là pour accompagner, pour se fondre avec la population, pour la comprendre, pour tenter d’accomplir leurs missions avec conscience et humanité, avec empathie pour les victimes. Vous l’aurez deviné, j’ai été touché par ce polar, sans doute parce qu’un polar qui se déroule à Charleroi, ce n’est pas encore très tendance (et même si Simenon, liégeois, publia naguère Le Locataire, dont l’intrigue est campée à Charleroi), sans doute aussi parce que j’ai envie de soutenir l’édition locale et les auteurs du coin… Sans doute aussi parce que ce polar est criant de simplicité, de réalisme. Il est bon parfois d’en revenir à une écriture qui se fiche des procédés littéraires complexes, pour nous présenter une certaine réalité, telle qu’elle se déroule, et où le dénouement importe certes, mais moins que l’atmosphère générale qui se dégage de la lecture.

    12/05/2016 à 09:04 3

  • Tout n'est pas perdu

    Wendy Walker

    9/10 nous sommes ici en présence d’un roman particulièrement soigné sur le plan de la narration, ce qui, pour le lecteur que je suis, est fondamental lorsque je suis confronté à un thriller authentiquement psychologique. J’ai spontanément une préférence pour le roman noir social, pour les polars historiques, pour les thrillers qui développent une «thèse politique»… Wendy Walker m’a en quelque façon réconcilié avec le genre psychologique: se fondant librement sur une hypothèse (à vérifier empiriquement, mais plausible) relative au traitement des troubles de stress post-traumatique (TSPT), hypothèse qu’elle enracine dans une certaine lecture de travaux de neurosciences relatifs à la mémoire, l’auteure a construit une intrigue dont la véritable force est de tenir, de bout en bout, cette hypothèse. [...]
    L’ensemble est amplement maîtrisé et très bellement réussi (la perfection n’est sans doute pas le mot adéquat). Il s’agit clairement du meilleur roman que j’ai pu lire lors des quatre premiers mois de 2016. C’est même un coup de cœur dans la mesure où la structure du récit a, me semble-t-il, quelque chose d’original dans sa forme. Bref, une lecture que je ne peux que recommander…

    04/05/2016 à 21:39 4

  • Rural noir

    Benoît Minville

    6/10 L’écriture est forte et sans concession. Si je n’ai pas été totalement convaincu par des personnages un peu trop caricaturaux à mes yeux, j’ai toutefois, paradoxalement peut-être, apprécié la force des sentiments que l’auteur a voulu communiquer à ses lecteurs.

    02/05/2016 à 08:45 7

  • La mort n'oublie personne

    Didier Daeninckx

    9/10 Un roman qui ne se résume pas à la simple narration d’une histoire fictive – mais une histoire tellement crédible. Un livre qui, nourri d’une connaissance de l’histoire, propose une lecture des faits au lecteur et l'invite à la réflexion et à prendre position. Un polar où l’on n’est certes pas pris dans une atmosphère «psychologique», ou de tension permanente. Mais un roman tel que j’aimerais en lire au quotidien!

    26/04/2016 à 09:34 8

  • Les Infâmes

    Jax Miller

    8/10 Jax Miller a brillamment réussi son premier roman, un vrai «noir» américain, très élégamment traduit par Claire-Marie Clévy (avis complet sur le blog et dans le forum PP, sujet dédié au livre)

    21/04/2016 à 08:25 3

  • Poulets grillés

    Sophie Hénaff

    8/10 Sophie Hénaff a réussi à mon sens le pari audacieux de mettre une nouvelle fois à l’avant-plan une brigade de flics pour le moins originaux, avec humour, tout en maitrisant à merveille l’art de la narration. Une lecture très rafraichissante, très agréable, et «vraiment» policière.

    19/04/2016 à 10:39 4