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Hex
8/10 En bref, un roman d'épouvante qui cache bien son jeu dans les premières pages : le ton léger laisse place insidieusement à une atmosphère lourde de mystères et secrets ancestraux. Une lecture parfaite pour les amateurs de frissons.
Les premiers chapitres, et particulièrement les premières pages, peuvent décontenancer : les scènes semblent assez loufoques, le ton très léger face à une situation hors du commun (une sorcière qui campe dans votre salon, ce n'est a priori pas banal...). L'auteur plante seulement le décor de Black Spring, cette petite communauté coupée du monde à cause d'une malédiction qui pèse sur elle depuis des siècles et qui, finalement, est devenue un détail de la vie quotidienne.
Thomas Olde Veuhelt arrive parfaitement à décrire l'Humain dans ce qu'il a de plus mauvais en lui : la colère, la frustration, l'esprit de vengeance... Toute cette cruauté et cette violence qu'on garde cachées en nous et qui peuvent exploser dès la première situation qui dépasse nos limites.
Ainsi, l'ambiance assez bon enfant au départ va s'alourdir, les enjeux se modifier et la menace s'identifier clairement.
Faisant référence à Simetierre de Stephen King sur certains aspects, l'intrigue est vraiment bien menée. L'escalade de l'horreur est savamment mesurée pour que le lecteur s'immerge complètement dans l'atmosphère de Black Spring.
Le dénouement est peut-être un peu rapide, un peu précipité tandis que le reste de l'intrigue jouait plus sur la langueur de ce village et de ses habitants. Cependant, l'auteur joue sa carte de la malédiction jusqu'au final et nous laisse une sensation de continuité intéressante.03/12/2022 à 09:27 2
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La Face nord du coeur
7/10 En bref, un roman policier au contexte très intéressant malgré quelques longueurs... L'auteure frôle le fantastique grâce à l'utilisation des rites et légendes ancestrales, c'est surprenant !
J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, notamment à cause d'une première partie qui met les différents et nombreux personnages en place, avec quelques parties théoriques intéressantes, mais très développées et peu intégrées dans le récit.
Néanmoins, j'ai apprécié en apprendre plus sur le profilage des tueurs en série et surtout, sur la victimologie, qui permettrait, à elle seule, de cerner un coupable.
Petit à petit, l'intrigue se recentre sur "Le compositeur", qui sévit uniquement lors de catastrophes climatiques, telles que les ouragans, nombreux dans le sud des Etats-Unis. Dolores Redondo nous plonge alors au cœur de l'ouragan Katrina de 2015, le plus meurtrier et le plus coûteux de l'Histoire des USA à ce jour. Elle arrive à nous faire ressentir toute la détresse, le désespoir ainsi que la violence qui ont pu régner pendant et après le passage de la tempête, quand tout le monde a tout perdu et que l'aide tarde à venir.
Ce titre aborde également d'autres sujets que je trouve fascinants, comme les nombreuses croyances de l'état de Louisiane, où le vaudou et autres rites de sorcellerie ont toujours cours.
Cependant, une autre enquête prend le dessus dans la dernière partie et casse le rythme, comme si, finalement, on laissait tomber l'intrigue de base pour se concentrer sur autre chose. La transition est assez abrupte, sans réelle explication convaincante...
Je ne suis pas forcément fan des personnages principaux féminins, j'ai toujours du mal à m'attacher, et c'est également le cas avec Amaia, qui est déjà difficile à cerner, d'autant plus qu'elle a un passé assez chargé (plutôt bien développé d'ailleurs). J'ai parfois ressenti que ce roman était un préquel à d'autres histoires... Mais je lirai la trilogie initiale avec intérêt !31/10/2022 à 09:07 2
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Et toujours les Forêts
8/10 En bref, un roman noir, très noir, comme Sandrine Collette sait les écrire. Comment survivre quand l'Apocalypse nous tombe dessus ?
Dès les premières lignes, je retrouve la plume de l'auteure, dure et incisive, avec néanmoins une certaine poésie.
J'ai beaucoup aimé la première partie, où l'on découvre Corentin, le personnage principal, ainsi que les Forêts, ce petit hameau si mystérieux, où la nature semble être la maîtresse des lieux.
La transition avec le côté post-apo que Sandrine Collette a choisit de développer m'a semblé assez abrupte... En si peu de pages, il est compliqué de décrire ce que la Terre va subir, il va d'ailleurs rester de nombreuses questions sur ce point-là, car ce n'est pas le propos principal de l'auteure, seulement un prétexte au thème majeur abordé : l'instinct de survie, tout simplement.
Quelles sont, quelles seraient, nos premiers réflexes dans une situation de ce genre ? Le besoin de retrouver les siens, coûte que coûte, le désespoir face à ce que l'on découvre, l'envie de finalement tout laisser tomber à cause de ce sentiment si fort et si cruel que la solitude.
J'ai réussi à me détacher, au fur et à mesure, de mon idée préconçue que Sandrine Collette n'écrit que des thrillers, et qu'elle peut également nous proposer autre chose. Et globalement, c'est une bonne lecture, qui m'a parfois fait penser à "Dans la forêt" de Jean Hegland dans son côté survivaliste.
Certaines scènes sont assez dures et choquantes mais nécessaires pour montrer les conditions de vie si précaires sans tout le progrès que l'on connaît aujourd'hui, d'autres ne sont clairement pas indispensables ni excusables sous couvert de la fin du monde...
Le dénouement est dans la continuité des 250 premières pages, violent, humain et cruel, mais conclut assez bien le roman sans que l'on ressente une sensation d'inachevé.31/10/2022 à 09:00 3
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Les Larmes écarlates
8/10 En bref, un thriller plein de surprises ! Quand une situation déjà peu banale se transforme en tragédie, Luca Tahtieazym nous bluffe encore une fois jusqu'à la dernière page.
Je reviens rapidement sur la plume de l'auteur que j'apprécie énormément : on ressent le travail d'écriture ainsi que l'envie de livrer un récit propre et pensé à la lettre prés. D'ailleurs, ici, vous remarquerez que chaque début de chapitre fait écho à la fin du précédent.
Les changements de point de vue sont également parfaitement maîtrisés pour apporter du suspense, mais surtout pour instiller le doute dans la tête du lecteur.
Luca Tahtieazym nous plonge dans les années 1970/1980, c'est assez déroutant au départ, mais sûrement plus crédible pour la suite de l'histoire puisque toute la technologie contemporaine n'existe pas encore, que les GPS ne nous traque pas au moindre mouvement.
Il aborde également la position de la femme dans la société, et l'on se rend compte que ça n'a pas forcément beaucoup évolué depuis... Notamment dans certains métiers comme le domaine de l'informatique, ou même dans les mœurs générales lorsqu'une c'est la femme qui fait vivre le foyer.
J'ai beaucoup aimé l'intrigue dans son ensemble, malgré quelques petites longueurs à la moitié du récit, là où les deux vies parallèles de Mathilde vont commencer à souffrir du poids des secrets. Néanmoins, Luca Tahtieazym rebondit grâce à un revirement complet de l'histoire et à une héroïne qui prend le problème à bras-le-corps après certains moments de doute.
La deuxième moitié nous amène de surprises en révélations, de faux-semblants en retournements de situation, jusqu'au dénouement magistral.
"Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point"... Mais quand un infime petit détail vient déranger un quotidien si bien huilé, c'est un dérapage inévitable vers la descente aux enfers.
31/10/2022 à 08:54 4
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Comme une image
8/10 En bref, un thriller psychologique percutant ! Magali Collet ose mettre en scène une enfant perturbée et elle nous glace le sang avec brio.
Ce titre est le troisième roman de l'auteure chez Taurnada et sa plume n'a plus rien à prouver : le lecteur est directement plongé dans un récit rythmé et captivant grâce à des chapitres courts et une ambiance très particulière à chacune de ses histoires.
Magali Collet se risque à casser les codes et à instiller le mal dans une petite fille, à l'apparence sage comme une image. Les habitués du genre retrouveront très vite les petits indices qui ressemblent aux traits de personnalité d'un psychopathe... Cela fait froid dans le dos !
Pour les plus sensibles, je préfère prévenir qu'il y a des scènes assez explicites de maltraitance sur les enfants, mais aussi sur les animaux.
Cependant, l'histoire n'est pas uniquement basée sur de la violence et de la manipulation. L'auteure aborde surtout l'impact de la parole des parents sur les enfants : comment une relation parentale dysfonctionnelle peut engendrer des traumas importants, comment les paroles d'un adulte influent sur le comportement et le point de vue des plus jeunes.
La descente aux enfers est lente et insidieuse mais belle et bien réelle, jusqu'au dénouement que je trouve parfait et qui lance un clin d'œil à l'actualité des dernières années.31/10/2022 à 08:45 2
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Le Sang des Belasko
9/10 En bref, un coup de cœur pour ce thriller en quasi huis clos ! Chrystel Duchamp réussit à poser une ambiance pesante autour d'une famille et de son héritage, de cette maison qui couve bien des secrets... Court mais efficace !
L'auteure plante son décor dès les premières pages grâce à un prologue sous le point de vue la Casa Belasko elle-même, cette villa au milieu des vignes, que cette famille a fait renaître suite à des années d'abandon. Certains non-dits nous font tout de suite comprendre que quelque chose cloche ici, que des drames se sont produits.
S'en suivent ensuite différents points de vue, chaque membre de la fratrie Belasko aura son mot à dire et sa version des faits à nous raconter.
Malgré la mise en place de l'histoire dans cette maison, le récit est rythmé avec de nombreux flash-back, ainsi que quelques chapitres sur le lendemain, qui nous dévoile petit à petit les horreurs qui se sont déroulées.
Je n'ai pas pu lâcher cette lecture jusqu'au dénouement, qui est surprenant et qui a totalement fonctionné sur moi ! Les avis négatifs ou mitigés que j'ai pu croiser reviennent essentiellement sur le manque de cohérence de certaines explications et, notamment, de ce final qui remet toute l'histoire en perspective. J'avoue que je n'ai, à aucun moment, pensé à la crédibilité de l'ensemble tellement j'étais captivée.
Si je peux vous donner un conseil pour pleinement apprécier ce roman : plongez-y sans aucun a priori, avec uniquement l'envie de vous divertir.
Pour moi, c'est donc un petit coup de cœur pour ces 260 pages, le meilleur roman de Chrystel Duchamp à ce jour, dans un genre totalement différent des deux autres.31/10/2022 à 08:38 4
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L'Heure des fous
8/10 En bref, je découvre enfin le capitaine Merlicht dans un polar rythmé, complexe et maîtrisé !
Comme je n'aime décidément pas faire les choses dans l'ordre, je lis le premier roman de Nicolas Lebel quelques jours après avoir refermé l'un de ses derniers... Et je dois dire qu'il avait déjà, dans ce premier essai, un fort potentiel qui lui promettait le succès qu'il rencontre aujourd'hui !
Je l'ai déjà remarqué dans mon avis pour "Le gibier" mais l'auteur a un réel talent pour construire ses personnages, Merlicht en est la preuve incarnée ! Malgré quelques traits de caractère plutôt cliché des polars des années 70/80, avec un argot bien à lui et une personnalité très bougonne, j'ai beaucoup aimé me plonger dans son univers. Dès le départ, on aperçoit des failles dans sa carapace de flic et j'ai hâte de connaître son évolution.
Concernant l'intrigue, là aussi, je suis assez bluffée. D'un "simple" meurtre de SDF, l'auteur va nous plonger au cœur de Paris, de son histoire, de ses enjeux politiques et des secrets que la ville renferme dans ses plus petits recoins. Je pense que les habitants de la capitale seront ravis de la voir sous un nouveau jour, peut-être plus sombre qu'on l'imagine, moins clinquante.
Nicolas Lebel se permet d'aborder des sujets difficiles, notamment les difficultés dans la prise en charge des personnes défavorisées et en détresse, la précarité, en parallèle du côté faste, de la corruption et des passe-droits de la classe huppée.
Le dénouement est captivant, plein de suspense grâce au lien fait avec un événement historique majeur du XXIe siècle et qui parle à tous les lecteurs.
31/10/2022 à 08:29 4
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La Chair de sa chair
8/10 En bref, un thriller psychologique réussi malgré quelques clichés... Les néophytes seront, sans aucun doute, ravis, les férus du genre un peu moins surpris.
Je retrouve avec plaisir la plume de Claire Favan que j'avais adorée dans ses précédents romans. Elle réussit à créer une atmosphère, une tension psychologique avec assez peu d'éléments afin de capter le lecteur dès le départ.
Ici, on plonge dans la vie de Moïra et ses enfants, une famille dysfonctionnelle aux conditions précaires. Les premières pages m'ont beaucoup fait penser à certains romans (très) noirs de Sandrine Collette, où cette ambiance sordide met tout de suite mal à l'aise.
Finalement, j'ai eu un peu de mal à accrocher au personnage de la mère, certaines de ses réactions et de ses décisions ont eu du mal à trouver une logique dans ma tête... Cependant, l'auteure découpe son roman en plusieurs parties, mettant à l'honneur un personnage différent à chaque fois et j'ai été conquise par la suite, les parties des différents protagonistes masculins, notamment les enfants.
Claire Favan aborde pas mal de sujets lourds dans ce roman, comme les relations familiales instables et leurs conséquences sur la psychologique infantile. Ce point de vue des enfants me plaît énormément et apporte une touche d'originalité, là où certaines révélations sont assez classiques en apparence.
J'ai effectivement deviné où l'auteure voulait nous mener, mais c'est ce que j'attendais et j'espérais, donc je suis ravie ! Les différents retournements de situation sont bien menés, gardant le suspense intact jusqu'au dénouement.31/10/2022 à 08:19 1
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Le Gibier
6/10 En bref, un polar prenant grâce à une plume rythmée et un duo de personnages atypique... Mais les points forts selon moi sont sous-exploités.
Ce roman est mon premier de l'auteur, je découvre donc sa plume et son univers. J'ai tout de suite apprécié la plume fluide ainsi que les dialogues rythmés et parfois drôles des personnages principaux. Nicolas Lebel a créé un duo de choc, en mêlant un homme plutôt cliché avec une femme très originale, aux valeurs très différentes de ce qu'on peut retrouver généralement, mais qui ne plaira peut-être pas à tout le monde à cause de son côté antipathique.
Concernant l'intrigue, j'étais pressée de découvrir cette fameuse chasse à l'homme promise dans le résumé, mais, malheureusement, je n'ai pas été totalement convaincue. L'action est là, la tension psychologique également, sans oublier les révélations surprenantes... Mais la trame d'une enquête policière ne colle pas, selon moi, au suspense et à la pression qu'une chasse nécessite. Il y a quelque temps forts à noter, mais qui sont tout de suite plombés par le retour aux indices et aux interrogatoires.
[...]24/09/2022 à 10:10 3
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Rural noir
6/10 En bref, un roman au titre qui résumé parfaitement la situation : plongez au cœur d'un petit village français, où souvenirs, rancune et amitié ne font pas bon ménage...
Premier roman noir de l'auteur, après avoir écrit de nombreux romans jeunesse, j'ai apprécié découvrir sa vision du roman rural. J'ai tiqué sur quelques clichés, notamment dans les dialogues mais cela est presque inévitable pour construire une ambiance de petit village français comme on les imagine.
L'intrigue est également une bonne surprise car elle aborde des sujets forts et complexes au delà de l'amitié et des brouillades adolescentes avec une approche intéressante de la précarité familiale et de la désertification rurale en général.
Néanmoins, j'ai eu un peu de mal à totalement accrocher avec les personnages principaux, sûrement car ma lecture de "Trois" de Valérie Perrin est encore un peu trop fraîche, la comparaison a été malheureusement fatale à mon avis final sur cette lecture...
[...]24/09/2022 à 10:03 3
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Danse de mort
Lincoln Child, Douglas Preston
7/10 En bref, un tome qui met en avant la relation fraternelle de Pendergast, sa personnalité atypique et son sens de la déduction.
Attention, pour celles et ceux qui ne connaissent pas Pendergast, je ne vous conseille pas de commencer par celui-ci : tome 6 de la saga sur l'inspecteur, c'est également la suite directe du tome précédent "Le violon du diable", qui forme une trilogie "interne" avec le tome 7 "Le livre des trépassés". Ces trois tomes permettent d'en apprendre plus sur le personnage, son passé et sa relation toxique avec son frère Diogène.
De mémoire (merci, mes avis sur le blog !), le tome précédent ne m'avait pas spécialement convaincue, mais j'ai beaucoup aimé celui-ci, notamment parce que l'on retourne au sein du Muséum d'histoires naturelles de New-York, scène principale du premier tome de la saga "Relic". On retrouve également les anciens personnages, qui ont plus ou moins évolués suite aux événements passés et qui doivent revivre des scènes traumatisantes.24/09/2022 à 09:59 2
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La Forêt
7/10 En bref, un huis clos qui peine à démarrer avec des personnages à l'âge ingrat... Néanmoins, passé la première partie, l'intrigue démarre et nous embarque dans la forêt.
Ce nouveau roman de Luca Tahtieazym est découpé en 3 parties, 3 "périodes" et j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire à cause d'une première partie qui m'a paru un peu longue... En effet, l'auteur place son univers et ses personnages, mais ces sept enfants/pré-ados n'ont pas réussi à me convaincre totalement. Même en les replaçant dans un contexte des années 50, donc une éducation différente et des mœurs plus classiques qu'aujourd'hui, certains dialogues et réactions m'ont exaspérée (Pitié, dites-moi que je n'étais pas aussi énervante à leur âge !)(J'étais sans doute pire en réalité...).
Cependant, après m'être accrochée sur ces 150 pages, en essayant de me concentrer surtout sur l'ambiance de la forêt, sur les mystères qui entourent cette sorte de captivité à l'état sauvage, la deuxième période est beaucoup plus entraînante. Les enfants ont grandi, un énorme retournement de situation a redistribué les cartes et les relations ont évolué. Les jeunes adultes ont pris leurs marques et ont finalement accepté la situation, décidés de survivre.
[...]
Le dénouement est intéressant, même si j'aurai préféré un final plus concret : ne vous attendez pas à avoir toutes les réponses, Luca Tahtieazym préfère garder intact l'aspect fantastique du roman.02/09/2022 à 10:21 1
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L'Enfant allemand
7/10 En bref, une suite de saga qui fait la part belle à ses personnages récurrents avec de grosses évolutions personnelles... L'intrigue, elle, ravira les férus de la Seconde Guerre mondiale grâce à un contexte géopolitique intéressant et rarement exploité.
Cette saga de Camilla Lackberg me plaît beaucoup, mais j'ai tendance à prendre mon temps entre chaque tome... De ce fait, la présence du duo mis en scène n'est pas forcément ce que j'attends le plus dans ma lecture, sa progression dans la vie de couple ne m'intéresse pas spécialement. Heureusement que l'autrice arrive donc à manier parfaitement son récit en équilibrant ce fil rouge avec une intrigue policière captivante.
J'avais hâte de découvrir ce tome-ci puisque l'épilogue du précédent mettait en avant une découverte qui allait bouleverser Erica et nous plonger au cœur de la Seconde Guerre mondiale, époque historique qui m'intéresse énormément, vous devez finir par le savoir ! Je n'ai pas été déçue de ce côté-là puisque l'auteure nous transporte dans les années 1944-1945, lorsque la guerre et la Résistance sont à leurs apogées. Le contexte est particulièrement intéressant, car il est plutôt rare d'avoir le point de vue de cette guerre par les pays scandinaves, notamment la Norvège, qui n'a pourtant pas été épargnée.
[...]
Cependant, certains indices et révélations manquent d'effet de surprise, surtout si l'on a l'habitude de lire ce genre d'intrigue : les liens qui se forment entre les personnages laissent vite entrevoir le dénouement.02/09/2022 à 10:09 2
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Brocélia
8/10 En bref, une maison hantée qui vous fera frissonner ! Jean-Marc Dhainaut pose une ambiance glauque à souhait et une intrigue captivante pour les fans de paranormal.
Je découvre l'univers paranormal de l'auteur avec ce titre (après "L'œil du chaos", SF/fantastique en 2021) et il n'en fallait pas plus pour me convaincre de découvrir ses précédents titres, mettant en scène Alan Lambin, enquêteur spécialiste en phénomènes de hantise et que l'on retrouve également dans cette histoire, en personnage secondaire.
Brocéliande est une forêt déjà célèbre pour ses légendes, mais quand l'héroïne y trouve une maison abandonnée qui s'avère pleine de mystères et de secrets, cela donne une lecture fascinante. J'ai tout de suite été transportée dans cette atmosphère lourde et angoissante grâce à des scènes parfaitement décrites par l'auteur, où les fantômes semblent plus vrais que nature.
Les 260 pages du récit passent à une vitesse folle, mais se suffisent à elles-mêmes pour contenir une histoire de famille dramatique. Jean-Marc Dhainaut maîtrise totalement le genre du paranormal, tout en surfant sur les légendes celtiques que j'apprécie particulièrement. Le folklore breton amène une dimension supplémentaire à ce roman d'épouvante, une originalité que j'ai été ravie de découvrir.
[...]12/08/2022 à 14:02 2
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Le Mystère du masque sacré
7/10 En bref, un polar tout public intéressant et instructif sur la colonisation du Congo : un bon moment de lecture.
Jean-Christophe Portes remet en scène ses personnages contemporains que l'on découvrait en 2019 dans "Minuit dans le jardin du manoir" : des personnalités atypiques, hautes en couleur qui ne cessent de nous surprendre.
Si vous débutez par ce titre, pas de panique, il est assez simple de se plonger dans l'histoire sans connaître les liens tissés dans le premier. L'auteur sème quelques informations essentielles pour comprendre rapidement où nos protagonistes se sont quittés il y a 3 ans.
L'histoire, qui peut s'apparenter au fameux genre du "cosy mystery", reste assez soft puisque vous ne retrouverez pas de scènes sanglantes ou de crimes atroces. L'auteur préfère se concentrer sur une intrigue plus politique en nous offrant sa vision de la colonisation du Congo par la France et les conséquences qu'elle a eue sur la vie géopolitique de ce pays d'Afrique centrale. On découvre également une culture différente de la nôtre, centrée sur les légendes et la magie.
C'est toujours un plaisir d'apprendre en lisant du "divertissement", et la plume pédagogue de Jean-Christophe Portes est parfaite pour cela.
[...]12/08/2022 à 13:58
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Un père idéal
6/10 En bref, un thriller riche en action et en hémoglobine... Ayez le cœur bien accroché pour découvrir des personnages atypiques.
Soyez avertis : il y a du sang et des morceaux ! Le titre V.O. est assez parlant : "Blood men". Effectivement, cette histoire de vengeance va faire tomber des têtes et Paul Cleave n'est pas avare en détails...
On retrouve également une narration assez similaire à "Un employé modèle" que j'ai pu lire il y a quelques années : une alternance de points de vue avec un "je" pour le personnage principal et une troisième personne pour les autres. Carl Schroder, le flic, est aussi présent dans cette intrigue et quelques allusions au Boucher de Christchurch y sont faites : c'est toujours intéressant de voir comment les auteurs travaillent leurs univers et aiment croiser leurs histoires.
Malgré quelques scènes qui m'ont semblé un peu "too much", surtout à cause d'une accumulation d'événements invraisemblables, j'ai quand même apprécié cette intrigue par rapport aux réflexions qu'elle amène. Les questions de l'hérédité et de l'influence des parents sur l'avenir de leurs enfants sont des thèmes assez souvent abordés en littérature noire, mais Paul Cleave apporte sa pierre à l'édifice et offre une nouvelle perspective puisqu'il prend le problème à l'envers par l'évolution de son personnage principal et des révélations finales qui remettent tout en cause. L'aspect psychologique est, selon moi, bien traité dans ce thriller qui se veut pourtant rythmé et haletant.
[...]11/08/2022 à 13:58 2
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Les Morsures du passé
9/10 En bref, une enquête captivante avec un sujet plutôt rare mais très intéressant : Lisa Gardner a fait un gros travail de recherche sur la pédopsychiatre et c'est réussi !
Ce tome 4 est tout à fait indépendant des autres de la saga D.D. Warren. Effectivement, le personnage récurrent a une évolution au fil des romans, mais ce fil rouge n'est pas prédominant dans cette enquête et ne gêne en rien la compréhension de l'intrigue.
Si le résumé de départ était déjà très alléchant avec cette famille retrouvée assassinée, ce n'est que le point de départ d'une série de tueries sanglantes et d'une enquête compliquée où les révélations vont s'enchaîner.
La construction en différents points de vue est également bien pensée puisque l'on ne voit pas forcément le lien entre eux au départ, mais les indices s'imbriquent petit à petit.
Certains passages sont extrêmement violents, d'autant plus lorsqu'on considère l'âge des protagonistes... Cela pourra peut-être choquer des lecteurs ou lectrices, parents ou assez sensibles aux intrigues mettant en scène les enfants.
Personnellement, la pédopsychiatrie est un thème que j'apprécie particulièrement, car il est peu utilisé, mais pourtant passionnant, notamment lorsqu'il est aussi bien maîtrisé par l'auteure. Lisa Gardner explique qu'elle a été au plus près des professionnels et des patients concernés pour se rendre compte de la réalité et de la complexité des cas, et ça se sent énormément sans pour autant tomber dans la théorie pure.
La psychologie des personnages dans son ensemble est remarquablement bien exploitée, que ce soit les enfants, mais aussi la culpabilité et l'incompréhension des parents ou la fatigue physique et émotionnelle du personnel soignant qui font leur maximum dans des conditions parfois rudes.
[...]11/08/2022 à 13:47 1
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Charlie
8/10 En bref, un bon vieux King comme on les aime : du fantastique, du complot et des personnages attachants !
Même si je ne suis pas du tout à jour dans les publications de Stephen King, j'ai quand même une préférence pour les romans avant les années 2000 : la patte "King" est vraiment présente et on sait directement que l'on va plonger dans une histoire dingue.
"Charlie" ne déroge pas à la règle avec sa très jeune héroïne au cœur d'expériences scientifiques.
Je ne m'attendais pas vraiment à une construction telle que je l'ai trouvé en ouvrant le roman. Charlie n'est en fait qu'un dommage collatéral d'expérimentations de plusieurs dizaines d'années.
J'ai aimé retrouver la plume si particulière de l'auteur, son humour légèrement cynique, ses allusions politiques acerbes, ses personnages si attachants et son travail de psychologie sans égal : que ce soit la culpabilité et la tristesse du père, l'incompréhension et la peur de la petite fille ou encore les différents moments où ils exercent leurs pouvoirs sur les autres, les sentiments de chacun sont exploités au maximum pour une lecture captivante.
[...]
Si vous ne l'avez pas encore lu, n'hésitez plus, c'est vraiment un très bon roman de Stephen King malgré un choix narratif qui ne met pas Charlie au centre du récit.11/08/2022 à 13:43 2
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La Maison des voix
8/10 En bref, un thriller psychologique plein de mystères. Entre souvenirs, hypnose et mensonges, Donato Carrisi plonge son lecteur dans une courte intrigue qui tient en haleine !
Mes deux précédentes lectures de l'auteur ("Le chuchoteur" puis "La femme aux fleurs de papier") ne m'ont pas forcément convaincue... La troisième chance a finalement été la bonne puisque je n'ai pas retenu de gros défauts qui auraient pu tout gâcher.
Le point fort de Donato Carrisi est vraiment sa plume, fluide et rythmée, on ne peut qu'être captivé par ses intrigues. Ici, les souvenirs obscurs des personnages amènent un sentiment de malaise et l'envie de connaître le fin mot de l'histoire.
De plus, l'auteur nous offre un très intéressant exemple de thérapie par l'hypnose, un sujet vraiment passionnant et pour lequel je suis assez curieuse. Les mécanismes de la mémoire sont également décortiqués afin de nous immerger totalement dans les séances entre Pietro le psy et sa patiente.
Quelques détails m'ont tout de même semblé prévisibles et faciles, c'est pour cela que ce roman reste une très bonne lecture sans que cela soit un coup de cœur, mais il saura sans aucun doute séduire le plus grand nombre de lecteurs.
[...]10/08/2022 à 13:32 4
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Matrices
8/10 En bref, une enquête plutôt classique pour un sujet très lourd et très rarement abordé. La plume de Céline Denjean est toujours très plaisante et addictive.
J'ai retrouvé l'auteure peu après ma lecture de "La fille de Kali" et c'est un plaisir de suivre un récit de manière aussi fluide et agréable. On ressent une certaine évolution, une maturité dans ce dernier roman : une façon de semer des indices tout en allant dans différentes directions pour s'amuser avec le lecteur, mais aussi avec ses personnages.
[...]
Concernant l'intrigue de "Matrices", l'auteure ose aborder un thème difficile et plutôt clivant, qui pourra choquer certaines personnes en touchant les femmes enceintes et le sujet de la grossesse. Pas de serial killer ici, mais une vraie enquête avec de nombreuses ramifications, il n'y a pas forcément de scènes sanglantes ou violentes, mais tout est dans le suspense et dans les faux-semblants, ainsi que dans la tension psychologique face aux conditions de vie des victimes.
Céline Denjean nous ouvre également les yeux sur une réalité actuelle quant aux trafics et aux réseaux clandestins brassant de l'argent et des vies dans l'indifférence et l'inconscience les plus totales. On peut également rapidement s'interroger sur la législation qui entoure la PMA, la GPA et la maternité en globalité.10/08/2022 à 13:29 4