El Marco Modérateur

3226 votes

  • Dead Tube tome 19

    Touta Kitakawa, Mikoto Yamaguchi

    6/10 C’est dans une vieille demeure que va se dérouler le jeu « Dead Tube House », un lieu balisé de caméras et filmé en permanence. Au programme : une relecture du « jeu du loup-garou » selon les dires de l’une des protagonistes, avec des traîtres dans l’équipe et des morts à la clef si les missions indiquées ne sont pas remplies. Première mission : choisir parmi deux victimes ligotées laquelle sacrifier.
    Le recyclage d’un concept ludique connu et réadapté à la sauce « Dead Tube », un huis clos, une épreuve où il faut remplir des flûtes de champagne : rien de très transcendant malgré un graphisme très réussi et une image finale assez flippante.

    11/03/2024 à 18:36 2

  • Rouge

    Claude Robert

    7/10 Joseph Pitié, surnommé « Ji », inspecteur actuellement en congé, se promène lorsqu’il découvre le cadavre d’une jeune inconnue. Elle est habillée d’une belle robe rouge et porte d’étranges caractères sur le dos, qui s’avèrent être des haïkus. Bientôt remis en piste aux côtés des policiers en charge de l’affaire, Ji et ses collègues vont apprendre qu’il y a eu par le passé d’autres victimes retrouvées mortes selon le même rituel. Est-ce l’œuvre d’un tueur en série ? Et si c’est le cas, va-t-il de nouveau frapper ?

    Pour ce premier roman, Claude Robert séduit dès les premières pages. L’écriture est magnifique, posée et travaillée, offrant de séduisants moments de pure littérature. Par la suite, l’aspect policier prend le pas sur le reste et l’intrigue est solide. Les pistes sont intéressantes, de l’ancien compagnon au possible maniaque en passant par un psychiatre et des relations particulièrement détériorées voire toxiques au sein de la famille de Maïwa, celle trouvée au début du livre. Ce court roman – cent-soixante pages – permet également de découvrir des enquêteurs suffisamment charpentés et incarnés, de Ji qui apprend, après de sérieux déboires alcooliques, qu’il va être père, à Costa, le responsable de la cellule, en passant par Leyvraz, flic doué en informatique et cherchant à dissimuler son homosexualité, et Anna, policière aux réflexions pertinentes. Le scénario est classique mais sa résolution est prenante, offrant ce qu’il faut de réponses aux questions qui ont jalonné tout l’ouvrage. Il ne manque finalement à cet opus que quelques éventuels éclats de noirceur, de moments de fièvre ou de pics d’adrénaline afin de satisfaire à l’étiquette de thriller qui estampille la belle couverture du livre.

    Un roman qui sonne juste, joliment marqué par le tact et l’humanité de son histoire, et dont l’épilogue laisse augurer une prochaine réapparition de ses personnages : on ne saurait demander mieux à Claude Robert.

    11/03/2024 à 06:57 2

  • Virtualité réelle

    Estelle Tharreau

    9/10 Après la charge virulente du premier tome de son diptyque contre les nouvelles technologies et l’abrutissement des masses via les sciences prétendument libératrices et bienfaitrices, Estelle Tharreau revient avec, cette fois-ci, un pamphlet contre les univers virtuels, la programmation soi-disant panacée, la technologie intrusive et asservissante où « la liberté virtuelle est la clé d’une réalité apaisée ». Place aux enfants qui ne sont élevés que via des casques de réalité virtuelle, où le monde est au bord de l’abîme quand les ordinateurs ne fonctionnent plus, où les sirènes hurlent en cas de coupure électrique comme si le pays était subitement entré en guerre, où les hommes peuvent devenir de véritables prédateurs sexuels dès lors que la nuit numérique s’abat brusquement sur l’humanité. Un ton assurément plus sombre et dur que dans le premier opus du diptyque, le classant dans la catégorie « thriller ». Ce texte fut court mais, pour moi, indéniablement un puissant et salvateur pamphlet qui va à contre-courant de la doxa qui prône le numérique comme remède universel et vertueux.

    10/03/2024 à 19:01 3

  • Les Marchands de sable

    Yohan Barbay, Eric Corbeyran

    7/10 Howard vit un nouveau cauchemar dans le fourgon qui le trimballe en plein désert avant l’irruption d’une tribu qui s’attaque au convoi. Toujours ce mélange de SF, de steampunk et un peu de western également. Même si le graphisme et l’histoire sont réussis, j’ai un peu de mal à rentrer dedans, tout simplement parce que ce mélange des genres n’est pas follement ma passion, mais je reconnais volontiers les qualités de ce deuxième tome.

    10/03/2024 à 08:09 1

  • Gannibal tome 4

    Masaaki Ninomiya

    8/10 Daigo Agawa apprend de la bouche de sa femme que Mashiro, leur fille, a disparu, et même si cette légitime inquiétude n’est que de courte durée, l’offrande n’est plus que dans quelques jours, et voir ces gamins encagés n’est pas pour rassurer le lecteur. Notre héros ira jusqu’à tenter de s’infiltrer dans la tanière de la famille Gotô pour mettre au jour les secrets du clan.
    Suspense remarquable, esthétique imprenable, souffle intact à ce stade de la série : on est vraiment dans du très bon, pourvu qu’il en soit ainsi pour les tomes qu’il me reste à lire.

    10/03/2024 à 08:02 1

  • La Secte tome 1

    Mook

    3/10 Franchement, j’ai été décontenancé par ce manga comme je l’ai rarement été. Un pitch très simple, pourquoi pas, mais après, j’ai eu l’impression d’être passé dans une sorte de vortex. L’auteur est-il sérieux ou plutôt ixième degré ? Joue-t-il volontairement sur les codes attendus du genre ou se paie-t-il leur tête ? Les dessins soignés côtoient d’autres volontairement simplets, le décalé (cf. la scène avec le cochon en laisse, par exemple) jouxte le prétendument sérieux, les combats d’arts martiaux se multiplient et j’en suis venu à me demander si le scénario avait encore de l’importance… Non, vraiment, je ne sais pas quoi en penser, mis à part le fait que je vais probablement tout bonnement m’arrêter là.

    08/03/2024 à 16:08 2

  • Osahar

    Sylvain Cordurié, Gianluca Gugliotta

    7/10 L’action intervient dès la deuxième planche. Une esthétique très léchée, proche de celles des comics, qui vient souligner le dynamisme de ce premier tome, et même si le scénario n’est pas un modèle du genre et que les références aux « Maîtres inquisiteurs » me manquent dans la mesure où je n’ai pas lu cette série, cette BD est globalement réussie et plutôt efficace. Je vais continuer cette série.

    07/03/2024 à 08:14 2

  • Issak tome 6

    DOUBLE-S, Shinji Makari

    7/10 Une escapade mouvementée sur un radeau, et Issak s’illustre de nouveau par son talent de sniper. Un sixième tome plaisant, avec, au programme, une pendaison, des accusations de sorcellerie et la menace d’un bûcher pour cette série qui continue d’être très attachante et divertissante.

    07/03/2024 à 08:13 2

  • Mission capitale #Londres

    BeKa

    8/10 Naïs et Jules, frères et jeunes adolescents, accompagnent leur mère à Londres car elle doit participer à une conférence. Dans un pub, un inconnu leur confie une clef USB tandis qu’il est pris en chasse par deux inconnus sacrément patibulaires. Que peut bien contenir ce support de stockage ?

    Ce roman destiné à la jeunesse, signé par BeKa, plonge aussitôt le lecteur dans l’action. On y retrouve Ghost, hacker dans la fine fleur de l’âge et programmateur informatique de génie, en train d’essayer de mettre un terme à un sombre complot ourdi par son employeur, la société PsyAnalytics. Poursuivi par des mercenaires engagés par son patron, il emmène avec lui cette fameuse clef USB et trouvera en Naïs et Jules des compagnons bien utiles. Le rythme est cadencé, il n’y a pas le moindre temps mort, et c’est avec entrain que BeKa happe notre attention pour ne plus jamais la relâcher. Au cours de ce périple, on en apprend pas mal sur la capitale anglaise – au point que l’ouvrage prend parfois des allures de guide touristique sommaire – autant que sur les bots, ces logiciels si présents sur Internet et capables de susciter l’intérêt des foules pour tel ou tel sujet, et carrément engendrer l’adhésion à des thèses mortifères. L’ensemble se lit avec grand plaisir et, même si certains passages sont attendus voire téléphonés, nul ne pourra dénier l’aspect hautement distractif de ce livre qui se conclut sur un habile rebondissement, hautement optimiste avec force free hugs.

    Un roman taillé pour procurer un épatant moment d’une lecture franchement divertissante.

    05/03/2024 à 07:37 3

  • Lettres à Satan

    Tome, Luc Warnant

    7/10 Un opus toujours aussi amusant (cf. la scène de la vieille dame dans l’ascenseur : « Si c’est pour un viol, dépêchez-vous ! Il ne vous reste que douze étages ! »). Quand un de ses voisins, Thomas Williams, écrivain, lui propose d’écrire à sa place, ça peut sembler être une offre intéressante. Mais quand le voisin O’Flannaghan meurt électrocuté dans sa baignoire, Soda se doute que quelque chose cloche.
    Sous des apparences sacrément cocasses, voilà une BD avec un scénario plus solide et subtil que prévu. Un ton distrayant qui ne fait donc néanmoins pas l’économie d’une véritable histoire. Très agréable, au final.

    04/03/2024 à 08:02 3

  • Signal 100 tome 1

    Shigure Kondo, Arata Miyatsuki

    7/10 M. Shimobe est un malheureux professeur qui se fait méchamment bordéliser par ses élèves au point qu’on le surnomme « larbin ». Il propose alors 10000 yens (environ 85 euros) à chacun de ses apprenants qui viendra au prochain cours qui aura lieu dans la salle d’audiovisuel… et le film que regardent les ados va les hypnotiser. Il leur a inculqué « 100 signaux déclencheurs de suicide » et mourront donc de leur propre ait s’ils outrepassent un de ces commandements, puis l’enseignant se défenestre, les laissant seuls avec leur malédiction.
    Un premier opus au pitch original et attrayant, rejouant le classique petit jeu de massacre, servi par un graphisme fort et d’habiles moments de délation et de tentatives de contournement de l’anathème. Je pense que je vais me pencher sur la suite de la série.

    04/03/2024 à 08:00 2

  • Pumpkin Night tome 3

    Masaya Hokazono, Taniguchi Seima

    7/10 Dès les premières planches, le ton est de nouveau donné : ça sera du lourd. Violence trash, gore, méchamment féroce, selon la tradition des slashers les plus extrêmes. Naoko Kirino prend même la peine de mettre au point une exécution assez « raffinée » et poste même cette torture sur YouTube, obligeant ainsi une des deux suppliciées à avouer le méfait qui a causé sa défiguration. A déconseiller aux âmes sensibles, donc, mais en même temps, ça en devient presque cathartique et parodique. Néanmoins, la dernière partie de ce manga recèle quelques surprises, et que dire de ce maire qui ressemble tant à Donald Trump ! Des rebondissements bien trouvés, inattendus avec ce type de bandes dessinées.

    04/03/2024 à 07:58 2

  • Dutch Connection

    Philippe Francq, Jean Van Hamme

    7/10 850 kilos de drogue qui ont disparu, pour entamer ce sixième tome (les éléments précédents sont brièvement rappelés, et ça n’est pas plus mal). Quelques beaux passages d’action (un tueur au bout d’un filin, un autre muni d’une machette, ou encore ce détournement d’avion), pour une BD très cohérente avec le reste de la série : ça a vraiment bien vieilli malgré quelques bavardages ou dialogues trop longuets.

    03/03/2024 à 08:19 2

  • La Chute du soleil de fer

    Djet, Maxe L'Hermenier

    6/10 Après une catastrophe, il n’existe plus que les enfants, eux-mêmes séparés sur deux territoires : le tipi et le château. Issu du premier groupe pour espionner le second, Zyzo sauve la vie d’Alixe en lui évitant d’être écrasée par une lourde statue. Une maladie émergeante pourrait rebattre les cartes et accroître les tensions entre ces deux clans. Beaucoup d’humour, d’espoir, et où l’amour finit toujours par triompher (cf. la dernière planche). Pas nécessairement mon type de BD préférées, mais là, ça me change de ce que je lis en ce moment, et c’est plutôt sympa.

    02/03/2024 à 08:21 2

  • Les Combattantes de l'ombre

    Franck Dumanche, Nicolas Otéro

    6/10 Printemps 1941 : Jacques, huit ans, est confié à la famille Papillon, et ça n’est pas le dernier des enfants à rejoindre le village ou la classe de nos héros. Pendant ce temps, André Papillon est encore prisonnier des nazis et durement interrogé pour qu’il parle.
    Un honnête hommage aux Justes et aux résistants de la Seconde Guerre mondiale à travers les yeux et surtout les actes héroïques de nos jeunes protagonistes. L’histoire est simple, le propos parfois simpliste, mais puisqu’il s’adresse à un jeune lectorat, je peux comprendre cette vulgarisation. On entraperçoit Louis-Ferdinand Céline et Winston Churchill au cours de ce quatrième tome de la série.

    01/03/2024 à 07:47 2

  • Quand faut y aller...

    Garth Ennis, Darick Robertson

    7/10 Une G-Men qui meurt dans la rue, et on retrouve autant notre troupe de protagonistes bien barrés que l’ambiance loufoque des précédents tomes. Des scènes inspirées des orgies romaines au passage dans la cabine de douche, ça reprend fidèlement l’univers des superhéros avant de lui administrer une furieuse fessée de loufoquerie et de dézingage. Du bonheur, je vous dis.

    29/02/2024 à 09:46 2

  • La Promesse

    Nick Dragotta, Jonathan Hickman

    6/10 Au cours de cette uchronie, la guerre de Sécession telle que nous la connaissons ne s’est pas du tout achevée comme nous pensions le savoir. Bien plus tard, un homme blême débarque dans un bar avec des Amérindiens tout aussi blafards avant d’en sortir après avoir massacré les soldats qui s’y trouvaient. Un mélange explosif de SF, de western et de steampunk et de relecture religieuse (trois des quatre Cavaliers de l’Apocalypse y apparaissent sous la forme d’enfants particulièrement vicelards). Je ne suis pas particulièrement fan des mélanges des genres, et ce premier tome (assez long, près de 150 planches) m’a un peu désarçonné, j’ai parfois trouvé l’ensemble un peu confus, ou volontairement trop alambiqué. Néanmoins, l’esthétique soignée plaide en sa faveur autant que l’originalité du propos, j’essaierai peut-être de suivre cette série.

    29/02/2024 à 09:45 2

  • Adieu Aaricia

    Robin Recht

    8/10 Thorgal et sa femme Aaricia ont bien vieilli (Thorgal dit plus loin avoir « plus de soixante-dix ans), et c’est d’ailleurs aux obsèques dans un navire que notre héros conduit sa femme. Mais au moment où le bateau s’enflamme, Nidhogg, le serpent maléfique, réapparaît et fait une surprenante proposition à Thorgal.
    Un tome réjouissant, permettant aux fans une sorte de retour aux sources, avec une esthétique effectivement très proche de celle de Grzegorz Rosinski. Une BD qui régénère le mythe originel, avec ce qu’il faut d’action, de suspense et d’émotion, courant sur plus d’une centaine de planches et dont les derniers mots (« Bonne chance, Thorgal ») laissent espérer d’autres tomes pour cette saga.

    27/02/2024 à 22:24 2

  • Colonel Amos

    Alcante, François Boucq

    8/10 La voiture d’un procureur général explose, tuant son conducteur. Sur les traces du tueur, le colonel Amos qui a perdu son bras gauche lors d’une tentative d’exfiltration de l’un de ses hommes durant la première guerre israélo-arabe de 1948.
    Un scénario dense et prenant, et de sacrés rebondissements vers la fin, offrant une relecture surprenante et palpitante des premiers événements de cette BD. Une réussite.

    27/02/2024 à 22:23 2

  • Genesis tome 4

    Kouji Mori

    5/10 Taiga parvient à lutter contre son adversaire en prenant en compte son maigre apprentissage des arts martiaux. Toutes les expériences de nos héros, du combat à la chasse en passant par le fait de boire du sang animal ou la pratique de la guerre, sonnent faux : ils font comme si c’en était presque naturel pour eux, comme s’ils l’avaient toujours fait. Une immersion dans la préhistoire dont la crédibilité se fendille et se désagrège. Dommage.

    26/02/2024 à 08:00 2