La Carabassaïre

Elle était si jolie avec son teint d’ambre blond, ses yeux couleur d’aigue marine, sa bouche savoureuse et fraîche comme un beau fruit, et cette sombre chevelure qui paraissait trop lourde pour sa petite tête, que, dès qu’il la vit, le poète Jean des Sèbes en tomba follement amoureux.

Ce n’était qu’une carabassaïre, une de ces habitantes de roulotte qui courent les votes et que l’on entrevoit à chaque fête de village devant un tir à la carabine ou derrière un de ces vire-vire où l’on gagne des verres grossiers pleins de pralines.

Mais celle-là appartenait à l’aristocratie du voyage. Son père était un gros bonnet parmi les forains et ne possédait pas moins de trois loges : lui, tenait le tir, un superbe tir électrique plein de figures découpées, où l’on voit un zouave qui joue du tambour quand on fait mouche ou bien la prise de Tuyen-Quan ; à côté, la mère veillait sur un jeu de massacre ; et elle, ne s’occupait que de carabasse tournant la roue de la fortune dont le numéro gagnant a droit à un splendide objet de porcelaine ou de cristal bien tintant.

Non polar

Il ne semble pas encore y avoir de sujet sur cet ouvrage sur le forum... Cliquez ici pour en créer un !

Soumis le 25/01/2021 par El Marco

Proposer des corrections

Mots-clés

Si vous avez aimé ce livre, vous aimerez aussi...

Aucune suggestion pour l'instant.