Le Serpent aux mille coupures

  1. Coup de poing

    Dans un petit village du Tarn-et-Garonne, les intrigues se nouent au détour d'une petite route de campagne perdue au milieu des vignes. Trafiquants colombiens, tueurs à gage, paysans racistes et mafieux napolitains se poursuivent, se torturent, s'entretuent...
    Plus facile d'accès que Citoyens clandestins, ce Serpent aux mille coupures s'impose comme un polar nerveux centré sur l'action. DOA va droit au but, et signe ici un roman brut et rythmé, quitte à faire passer la psychologie de ses personnages au second plan, leur personnalité étant davantage définie par leurs actes que par leurs pensées.
    Si cette volonté d'aller à l'essentiel donne au roman la force d'un coup de poing, elle donne malheureusement aussi l'impression que certains thèmes sont trop rapidement survolés. L'intrigue colombienne par exemple, qui à elle seule aurait pu faire l'objet d'une enquête approfondie, aurait mérité d'être davantage développée.
    Il n'en reste pas moins que DOA prouve avec ce nouveau roman son sens du rythme et de l'intrigue réaliste, sur tous les plans d'ailleurs, du plus local (l'hostilité dans ce petit village viticole) jusqu'au niveau international (le marché de la drogue et les filières d'importation).

    /5