Le visiteur sans visage

  1. Quand la paranoïa d’un enfant vire au drame

    Peggy accepte de devenir la baby-sitter de Nuts, le fils du célèbre Tanner Holt, écrivain de thrillers particulièrement sanglants. Nuts prétend qu’on veut le tuer, et dit à qui veut l’entendre qu’il a un compagnon imaginaire, un certain capitaine Müller, vêtu d’une cape noire et d’un masque à gaz. L’enfant affabule-t-il ? Quand Nuts dit que Müller lui a suggéré de tuer son petit frère, Peggy comprend que la situation ne va pas tarder à basculer dans l’horreur.

    Comme à son habitude, Serge Brussolo démontre son indéniable talent de narrateur. Les personnages sont nombreux et parfaitement rendus, les fausses pistes multiples, et le lecteur est happé par le récit qui introduit des rebondissements à foison. Cependant, le texte se perd dans des longueurs inutiles, et le dénouement, quoique imprévisible, ne parvient pas à gommer le manque de panache dans le dernier tiers du livre. L’auteur a déjà été bien plus inspiré dans le domaine du polar, comme avec Le nuisible.

    Au final, Le visiteur sans visage est un bon polar, sans plus.

    /5