Sous terre, personne ne vous entend crier

  1. L’interpellation d’un bandit surnommé « Le Serbe » tourne au désastre, et le commissaire Lionel Jonzac sait qu’il va s’en prendre plein la tête par sa hiérarchie. Mais une nouvelle bien plus tragique vient effacer la première : on vient de retrouver le cadavre de sa nièce dans les catacombes de Paris. Tuée, avec sur le corps d’étranges traces de morsures. Un duel sanglant entre les deux hommes commence, d’autant que le tueur en série qui rôde dans les souterrains de la capitale semble en avoir après le policier.

    Gilbert Gallerne signe là un roman particulièrement efficace et prenant. D’entrée de jeu, on est saisi par le rythme de l’intrigue, la cadence de défilement des chapitres (particulièrement courts, il y en a environ quatre-vingt-dix), et l’entrain de la plume de l’auteur. Ce dernier sait rendre crédible les personnages policiers, avec leurs méthodes, leur vocabulaire et les traits caractéristiques de leur métier. Parallèlement, l’intrigue est très bien construite, donnant notamment à voir un tueur en série singulier, écumant les abîmes parisiens, partageant plusieurs pans du passé de Lionel Jonzac, et dévoré par une surprenante double identité révélée dans les ultimes pages – celle qui distingue Mikael de « l’Autre ». Gilbert Gallerne alterne habilement les séquences – émotion, tension, procédures policières, courses-poursuites, combat, et même si quelques éléments sont un peu téléphonés, force est de reconnaître que ce livre met assurément dans le mille.

    Un ouvrage qui emprunte volontiers aux codes du thriller américain tout en taillant des croupières à ce dernier, en ayant en plus le bon goût de conserver son âme et son sens acéré de l’action. On en redemande !

    /5