QuoiLire

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  • Le Lagon noir

    Arnaldur Indridason

    2/10 Comment dire ?

    Arnaldur Indridasonest l’Agatha Christie du XXIème siècle.

    Si à la première lecture, l’auteur pourrait prendre cela pour un compliment, il n’en est rien. Ce roman est d’une lenteur effrayante, une sorte de Columbo sous Valium. Est-ce le mode de vie des islandais qui veut cela ? Je ne sais pas, mais mon expérience de lecteur m’a poussé à parcourir le texte en diagonales afin que j’y trouve un certain confort de lecture et sauter les multiples répétitions dans le récit.

    On ne peut pas parler d’intrigue, tout juste d’une trame qui permet à l’auteur de présenter l’Islande. Car au final, le véritable personnage de ce livre est le pays. A de nombreuses reprises, l’auteur nous parle des habitudes de son pays, comme le fait d’employer le prénom et non pas le nom d’un habitant, de l’histoire de ce pays du nord de l’Europe, mais aussi de sa géographie.

    Bref, je ne conseillerais pas ce livre aux amateurs de romans policiers, encore moins à ceux de thrillers, mais plutôt aux futurs touristes en Islande qui désire avoir un autre regard sur ce pays.

    13/11/2016 à 20:30

  • Niceville

    Carsten Stroud

    5/10 Niceville se place résolument dans la tradition d’un genre littéraire dont nous sommes guère familier à savoir le southern gothic. La clé du genre est un (le) mal qui s’insinue dans le quotidien des citoyens et qui pourrit les bases de cette communauté dont l’histoire est entachée de violence et de drame. L’originalité de Carsten Stroud est de mêler l’aspect roman noir de ce genre littéraire avec le fantastique : en plus de la méchanceté humaine, les esprits d’outre-monde vont également venir frapper et se venger sur la population.

    Mais je dois avouer qu’une fois cette originalité, le roman m’a paru quelque peu basique, voire fade. Certes il y a de la violence, des complots, mais comme dans bon nombre de romans. Qui plus est l’auteur ne cache pas l’identité des « méchants » alors que cela aurait pu constituer une petite surprise. La multiplicité des personnages rend complexe le suivi des histoires et en place d’une carte de la ville qui n’est guère utile, j’aurais préféré un arbre généalogique ou une liste rappelant la qualité des personnages.

    Et puis il faut bien le reconnaître, si la dualité southern gothic-fantastique est originale, le roman n’est ni un vrai roman noir ni un vrai roman fantastique. On reste un peu sur notre fin d’actions et de violences pour le premier, et le fantastique du second est vraiment minimum voire limite caricatural. L’écriture de Carsten Stourd est d’ailleurs très différente en fonction de la nature du chapitre : si elle est brute et hachée pour le southen gothic, elle est beaucoup plus élaborée et fluide dans le cas du fantastique, au point que l’on serait à même à se demander si Carsten Stroud n’est pas un nom d’emprunt pour un quatre-mais.

    Donc au final, je suis à moitié conquis par ce roman. J’aimerais bien connaître le devenir de tous ces personnages, mais dans un livre plus rythmé l’exploitation des deux genres littéraires serait beaucoup aboutie. Dans le même genre, j’ai largement préféré la série du Bourbon Kid, plus enjoué, plus rythmé où l’on voit les personnages évoluer; avec un humour noir supplémentaire bien agréable.

    12/06/2016 à 21:03

  • Revival

    Stephen King

    5/10 Je ne m’étalerai pas sur les qualités narratives de Stephen King, ce petit auteur n’a plus de preuves à faire dans ce domaine. Aussi m’attarderai-je sur la structure du livre qui diffère quelque peu de ce que l’auteur nous a habitué. Le récit se déroule sur 50 ans, en trois parties également échelonnées dans le temps, et fait intervenir l’électricité comme fil rouge.

    Dans un premier temps, le livre s’articule autour de la vie d’une bourgade dans les années 60. Cela n’est pas sans nous rappeler 22/11/63 (voir la chronique sur ce livre). On pourrait alors penser à un nouveau livre « historique » de Stephen King, mais l’auteur profite plutôt de sa précédente écriture pour asseoir l’histoire à une époque qui lui semble chère. Puis il projette ses héros au milieu des années 80 où l’ancien prêtre devient prévaricateur. On pense alors aux bienfaits non-désintéressés du tenancier de Bazaar…. mais ce serait trop facile.

    Ensuite, c’est le suspense s’installe pas à pas, et le lecteur s’interroge sur ce que peut être le dénouement : que nous réserve le maître du suspense ? Sans vous dévoiler le final de ce livre, que l’on devine assez facilement, je tenais à souligner le fait que Stephen King prend un malin plaisir à semer de petits indices deci-delà pour rendre hommage aux auteurs qui ont inspiré son œuvre globalement et plus particulièrement ce livre. A titre d’exemple, faites attention aux noms des personnages, des patients, et vous retrouverez des écrivains célèbres.

    Au final, un Stephen King qui se lit tranquillement, sans réelle surprise, et qui est plus un hommage aux classiques de la littérature d’horreur qu’un livre à suspense qui a fait le succès de cet auteur dans les années 70.

    15/03/2016 à 19:45

  • RN 86

    Jean-Bernard Pouy

    5/10 Jean-Bernard Pouy navigue entre investigation et introspection du héro. Un roman original au rythme méridional.

    29/09/2020 à 19:54

  • Tokyo Vice

    Jake Adelstein

    7/10 Imitant le titre d'une célèbre série télévisuelle des années 80 dans laquelle les policiers luttaient contre les narco-trafiquants mexicains et colombiens, Jake Adelstein dévoile un des côtés obscurs du Japon dont le commerce est gangréné par les yakuzas.

    En menant l'enquête il démontre que la policier n'a guère de pouvoir dans cette lutte du fait de la loi qui ne les supporte pas pour la simple et bonne raison qu'elle a en partie était écrite par le crime organisé.
    Un roman documentaire très intéressant et effrayant qui nous fait invariablement pensé à Roberto Saviano mais où la prose est bien meilleure.

    10/07/2021 à 20:28