chouchou

597 votes

  • Lettres du mauvais temps

    Jean-Patrick Manchette

    8/10 Peut-il y avoir dichotomie entre l'homme et son oeuvre?
    La forme épistolaire révèle la valeur du littérateur or son fond m'a prouvé quelle était sa personnalité, en partie.
    Sur certains points, je n'aurais pu être qu'en désaccord sur sa vision.
    Plaisir de lecture

    22/07/2020 à 02:12 1

  • Le démon dans ma tête

    Jim Nisbet

    8/10 Se plonger dans un Nisbet c'est le gage d'une aventure de lecture peu commune.
    Les personnages, tout d'abord, possèdent des profils complexes et contrastés. Le récit se lit, aussi, entre les lignes et génére des alternatives dans sa trame narrative.
    Le charme de ce littérateur est de ne pas nous permettre un confort de lecture en se basant dans cette volonté tacite ou inconsciente de nous questionner autour des thèmes abordés.
    ici ils traitent de la bonne et de la mauvaise conscience que l'on perçoit, parfois, tel l'ange et/ou le démon qui dirige nos existences. L'autre point s'attarde sur la découverte des véritables individus que l'on croit cerner et qui contraigne à exercer des choix drastiques
    Bref Nisbet est un auteur essentiel qui se mérite.
    Lecture hommage aux traducteurs et à Freddy Michalsky en particulier.

    05/07/2020 à 22:44 3

  • Le sang ne suffit pas

    Alex Taylor

    8/10 Une plume pleine et envahissante. Une plume qui captive et qui hypnotise.
    Dans cette évasion littéraire du grand Ouest américain, le dualisme entre indiens et non peaux rouges est à son apogée.
    Et, c'est dans ce décor particulièrement noir mélasse, que l'auteur trace son sillon avec ferveur et expressionnisme. On croirait y percevoir le doux refrain de Cortez The Killer en tournant ces pages astringentes.
    De la belle oeuvre!

    22/06/2020 à 17:50 5

  • Marseille 73

    Dominique Manotti

    7/10 Dominique Manotti possède le don de la synthèse.
    Elle possède aussi celui du pluralisme et de la nuance.
    Tout n'est pas sombre ou éclairé dans ce début des années 70, dans la cité phocéenne, quand le racialisme s'égare vers des expédiants mortifères.
    Doté de personnages incarnés, l'auteur nous livre, de nouveau, un roman efficace tant par sa construction que par sa langue.
    Il aurait mérité d'être plus étoffé d'où ma note.

    08/06/2020 à 12:39 7

  • Ce que ça fait de tuer

    Serena Gentilhomme

    8/10 Un livre cru, d'un réalisme captivant.
    Le désoeuvrement possède cette capacité vicieuse à induire la curiosité pernicieuse. Cet exemple transalpin est symptomatique d'une certaine déliquescence du cadre moral à travers cette sensation illusoire d'une toute puissance et ce déchaînement de violence.
    Documentaire noir écrit avec les codes stylistiques et structurels du roman.

    17/05/2020 à 16:44 2

  • Joueuse

    Benoît Philippon

    8/10 L'auteur poursuit son chemin dans un tracé marqué par la figure tutélaire d'Audiard.
    Grand bien lui prend car il ne se contente pas d'un resucée mais il y met ses tripes et ses émotions.
    De cet opus il pose en vis à vis l'image du père comme noeud gordien. Et les règlements de compte vont se payer rubis sur l'ongle à coup de brelan et de quinte flush royale, au bar pas celle des deux-sèvres.
    Or il n'y a surement pas que de la dérision comme spécifiée en liminaire et, sous ces accents bravaches, Benoit Philippon nous adresse un message vibrionnant, vibrant, avec un décalage maitrisé.
    L'auteur s'illustre comme "une voix" qui aurait très bien pu s'exprimer au Fleuve Noir tel un bon Morgon!

    16/05/2020 à 15:37 7

  • Eureka Street

    Robert McLiam Wilson

    8/10 J'ai pris ce roman plus comme une chronique d'une ville, d'un quartier et de protagonistes qui tentent d'évoluer selon leurs propres circonstances de vie.
    On y croise des hommes et des femmes interlopes ou cherchant à s'inscrire dans une légalité sous le poids d'une histoire, d'un passé lest.
    L'écriture rassasie l'appétence dans sa fluidité et dans une certaine jubilation imagée. On s'imagine aisément les scènes sans grandiloquence ou ostentation mais avec un farouche désir de vérité.

    11/04/2020 à 19:08 5

  • Le second disciple

    Kenan Görgün

    8/10 C'est le livre d'une terrible réalité.
    L'auteur a choisi de se placer dans la tête du protagoniste central qui se trouve dans un tourbillon de désespérance de valeurs, de morale et d'idéologie.
    Le rythme et l'écriture sont matures et nous plongent dans ce fracas avec intelligence tout en gardant une paradoxale distance.
    Un grand livre.

    04/03/2020 à 11:47 2

  • Mauvais Karma

    Jason Starr

    5/10 Un roman, noir si tant est que l'on puisse le nommer ainsi, insipide et un déroulement cousu de fil blanc. Les pages se tournent or le rythme reste linéaire et m'ont plongé dans une torpeur du lecteur. Déçu car mes autres lectures de l'auteur m'avaient apporté un autre résultat.
    De plus les personnages centraux sont prévisibles et sans envergures ou saveurs.

    09/02/2020 à 18:15 3

  • Bull Mountain

    Brian Panowich

    8/10 La famille, la fratrie, ses liens, ses dissensions, ses écarts....le roman noir nous exprime la vengeance et un certain désarroi de points de vues divergents. L'écrit est fluide malgré une construction sur plusieurs époques. Les protagonistes restent marqués au fer rouge de leur hérédité et ont du mal à s'en départir. Un roman coup de poing!

    28/01/2020 à 10:33 7

  • Juste une balle perdue

    Joseph d'Anvers

    8/10 La trajectoire, la diagonale, d’un jeune homme en devenir investi par le noble art se voit infléchie par la rencontre d’une jeune femme diaphane qui colorisera son existence. C’est une diagonale de vie car elle se joue sur trois bandes. Son passé qu’il tente de dompter, de comprendre, cette « première » vie qui l’aura lacéré aussi bien physiquement que dans sa psyché. Il tente de composer avec ses fêlures, ses questions sans réponses. Mais c’est aussi sur celles-ci qu’il trouve un biais émancipateur. La boxe où il va lutter avec ses poings au centre de ce carré afin d’expurger ce passé douloureux. C’est son présent. La troisième bande de ce triangle rectangle est l’émanation d’une rencontre fulgurante, obsessionnelle, passionnelle pour laquelle son cap va virer. Passé, présent, avenir se confondent dans de tourments lumineux, soufflant le chaud et le froid. S’embarquer dans ce roman est juste un pur moment de Rock’n’Roll maudit.

    08/01/2020 à 18:52 3

  • Salutations Révolutionnaires

    Sophie Bonnet

    7/10 Un documentaire d'entretiens qui éclaircissent une partie de la personnalité d'un être fascinant, extraordinaire dans sa macabre dimension. On apprend, un peu, sur les causes de son engagement dans une funeste voie. Et, on prend surtout conscience de ses dérives et de son effritement dans sa consciente vision d'un monde qui n'est pas tout noir ou tout blanc.

    04/12/2019 à 17:29 3

  • Papillon de nuit

    James Sallis

    8/10 Sallis s'appuie sur un personnage bienveillant qui se reconstruit , qui se recrée , sur un passé chaotique. Son style poétique, à certain égards, s'arcboute sur un récit qui fait pourtant la part belle à la désespérance de protagonistes touchant le fond. On navigue dans une Amérique sans miséricorde mais paradoxalement, ou sa vertu littéraire, le romancier est le géniteur d'une lumière dans l'obscurité.

    22/11/2019 à 00:22 4

  • Knockemstiff

    Donald Ray Pollock

    8/10 De part ce recueil de nouvelles, l'auteur de l'Ohio, tisse une trame pour ses prochains écrits. Bien qu'inégal, on y distingue une patte, un style d'écriture mais surtout un univers. Ce recueil montre, à mes yeux, un penchant assumé pour les romans de Crumley ou de Crews. Ca sent la sueur, ça sent le bourbon et la Blue ribbon, ça a l'odeur des amphétamines et des protéines à gonflette, l'univers freaks et redneck y est savamment distillé.

    13/11/2019 à 19:31 5

  • Anna

    Niccolo Ammaniti

    7/10 Anna c'est le récit âcre d'une infestation virale qui laisse à l'abandon des enfants. Ils font face à des questionnements inconscients entre espérance et l'abnégation. Roman d'anticipation poignant dans sa dualité où s'expose la capacité à survivre. Toujours cette plume tout à la fois acérée et flamboyante.
    Un auteur transalpin qui compte!

    06/11/2019 à 13:45 5

  • La Meute

    Thomas Bronnec

    8/10 Les ravages de la politique et des dérives des médias, des réseaux sociaux, sont décortiqués dans cette ouvrage "embarqué". L'auteur rompu à ces deux milieux politique et médiatique dresse un tableau effarant qui montre, aussi, la déliquescence des valeurs de l'entre-soi, du vivre ensemble.
    Construction et plume font merveilles dans cette "légère" uchronie réaliste.

    28/10/2019 à 17:41 4

  • La Quatrième Durango

    Ross Thomas

    6/10 Quelque peu déçu, j'en attendais plus.
    Un livre qui déroule un fil sans réel anicroche ni inflexion dans son rythme. Et puis je m'y suis un peu perdu dans les protagonistes. Il y un style d'écriture, c'est certain, un art du dialogue, pour lequel il abuse à mon goût, mais j'avais envie que ça décolle.
    Le décor possédait des atouts mais non exploité.

    12/10/2019 à 23:51 4

  • Kentucky Straight

    Chris Offutt

    8/10 Rêche, aride, poignant, direct, sensible, pudique, nature, humain, vérité, sincérité,...
    Recueil de nouvelles écrit avec tripes et une plume acérée!

    08/10/2019 à 00:10 3

  • L'Agence

    Mike Nicol

    8/10 Dans un style télégraphique, saccadé, la pression monte dans ce pays qui se cherche encore. Le tableau est fait de point blanc et noir, peu de couleurs et d'optimisme ou plutôt si Fish Pescado. De part sa décontraction et son recul sur les événements l'entourant il se forge une carapace tout en assumant son mode de vie qui va se voir bouleverser. Impeccablement construit, ce roman vaut le détour.

    04/10/2019 à 01:36 5

  • Paz

    Caryl Férey

    7/10 Cette fois Caryl Férey nous entraîne en Amérique du sud et plus particulièrement en Colombie. Alors, bien sur, nous viennent des images, on se réfère à une histoire récente constellée de poncifs « poudriers »…Or, l’auteur nous embarque dans un roman qui convie une famille et des protagonistes englués dans des existences pour lesquelles la plénitude, la satisfaction ne sont pas au rendez-vous. En s’attachant à poser le prisme sur ces personnages, il convoque aussi les problématiques familiales lestées d’un passé granuleux. Car, il faut bien le reconnaître, elle, la famille, n’est pas toujours comme on le souhaite, il coexiste souvent un idéal avec un renégat. Au travers cette illustration nucléaire gravite une journaliste pugnace qui tente de trouver son équilibre par son travail car, elle aussi, n’a pas trouvé tous les ingrédients d’une vie épanouie. Caryl Férey nous transporte, de nouveau, dans son univers avec sa verve, avec sa plume et en filigrane sa bienveillance pour ses personnages.

    03/10/2019 à 11:10 4