Tu garderas le secret

  1. Mystères druidiques

    Subitement, Katell et ses frères doivent quitter Paris pour rejoindre la Bretagne. La décision a été prise par leur mère suite à une terrible nouvelle : la grand-mère des adolescents vient de décéder. Cependant, ce départ précipité ne constitue pas la seule énigme. Peu de temps après leur arrivée, Katell apprend que la défunte n’est pas morte accidentellement mais a été assassinée. Dès lors, le cours du temps s’emballe : la mère est enlevée, un étrange Sir John et ses sbires apparaissent, et un lien avec des pratiques druidiques apparait. Katell serait-elle porteuse de pouvoirs paranormaux hérités du fond des âges ?

    Premier ouvrage de la série Finisterrae, ce Tu garderas le secret présente rapidement les atouts aptes à satisfaire le jeune lectorat auquel se destine l’ouvrage. Des adolescents bien croqués, des dialogues et des préoccupations crédibles, et des secrets qui ne cessent de se dévoiler en terres bretonnes. Jeanne Bocquenet-Carle sait donner vie à un récit, planter un décor et porter des mots justes sur les sentiments de ses personnages. Sans réels temps morts, l’intrigue est prenante, l’histoire allègre, et l’ouvrage s’achève de manière suffisamment judicieuse pour que les lecteurs aient envie d’en connaître la suite. Les nombreuses touches fantastiques – usages sorciers, cérémonies secrètes, expériences parapsychiques – sont bien décrites et exciteront l’intérêt des jeunes férus de magie. Ce qui est aussi flagrant, c’est cette volonté de teinter l’ensemble d’un sentimentalisme de bon aloi, avec notamment la passion qui se manifeste entre Katell et le beau Tristan, même si elle cumule parfois certains clichés et scènes téléphonées. D’autre part, l’écrivaine peine parfois à introduire de l’humour lors de quelques passages, au risque de les rendre invraisemblables, comme cette joute au cours de laquelle l’adolescente justifie auprès de son père qu’elle peut essayer de venir en aide à sa mère inexplicablement disparue avec, comme argument massue, le fait qu’elle n’a pas d’examens scolaires à venir.

    Parfois inégal et attendu dans sa mise en scène, ce livre de Jeanne Bocquenet-Carle se laisse néanmoins lire avec plaisir. Et les écueils que noteront les lecteurs les plus aguerris n’en constitueront probablement pas pour les jeunes qui se laisseront happer par le récit ponctué de touches salvatrices de sortilèges celtiques.

    /5