In vino veritas

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  • 8/10 A Cestas, Aurélie, galeriste, est assassinée lors du vernissage d’une exposition consacrée à l’art aborigène. De nombreuses personnes présentes pour l’événement deviennent dès lors suspectes, mais seulement l’une d’entre elles attire l’attention de enquêteurs, en la personne de Mathias, son compagnon et par ailleurs gendarme. Mais la vérité est peut-être plus complexe.

    Magali Collet et Isabelle Villain avaient déjà croisé leurs plumes à l’occasion de la nouvelle Des Cendres en héritage, et l’on ne pouvait qu’être intrigué par ce roman écrit à quatre mains : doux euphémisme que de dire qu’il est réussi. Concis, immédiatement prenant, l’ouvrage séduit dès les premières pages. La plume, sobre et minimaliste, n’empêche nullement un beau déploiement d’émotions contradictoires, de sentiments équivoques, de psychologies habilement dépeintes. La multiplicité des suspects potentiels rend le récit d’autant plus efficace, avec de multiples fausses pistes, de mensonges, de vérités à moitié avouées. Jugez plutôt : un accident qui a brisé une famille, le frère de Mathias – Augustin – revenu d’Argentine, un adultère entre gendarmes, une escroquerie de nature picturale, des violences conjugales inattendues, une vengeance entre deux familles dans le domaine viticole, etc. Un bel éventail d’indices, de chemins boueux et autres vilénies typiquement humaines, brillamment exploité par Magali Collet et Isabelle Villain qui nous régalent du premier au dernier chapitre, ce dernier venant apporter l’éclairage tant attendu sur la vérité et qui, même s’il est légèrement fragilisé par une crédibilité friable, n’en demeure pas moins stupéfiant d’intelligence.

    Un livre d’une très belle tenue, à la fois riche, dense et plausible, qui mérite amplement que l’on braque les projecteurs médiatiques sur lui tant il est réussi. On le verrait bien faire l’objet d’une adaptation pour un très bon téléfilm.

    02/08/2023 à 07:44 El Marco (3225 votes, 7.2/10 de moyenne) 3

  • 7/10 En bref, un polar court et efficace, écrit à 4 mains. Secrets de famille, art et œnologie se côtoient pour que le lecteur soit happé dans ce page-turner finalement très soft dans l'intrigue.

    Voici que deux auteures des éditions Taurnada, deux @louvesdupolar se réunissent et nous offrent un roman. J'étais très curieuse de découvrir ce roman sur fond de secrets et de trahisons connaissant le machiavélisme dont peut faire preuve Magali Collet ainsi que la rigueur qu'Isabelle Villain sait mettre dans ses enquêtes.
    Finalement, je ressors de cette courte mais très prenante lecture en restant un peu sur ma faim : l'intrigue reste classique malgré quelques révélations surprenantes.

    Malgré cela, j'ai adoré plonger dans cette histoire au cœur de la petite bourgeoisie française et des vignobles bordelais. J'ai retrouvé tous les éléments qui me plaisent énormément dans ce genre d'histoire avec toute la complexité des liens familiaux et la violence des non-dits qui s'accumulent sous couvert de la bienséance et de la peur du scandale.
    Les deux auteures nous permettent également de découvrir un courant artistique qui me semble méconnu, ainsi que les métiers de l'art en général grâce à l'incursion dans une galerie.

    02/06/2023 à 11:32 Riz-Deux-ZzZ (467 votes, 6.9/10 de moyenne) 2