Marcq ou crève !

  1. Enquêtes croisées

    Le corps d'une jeune et jolie femme est retrouvé sur un terrain vague. Deux policiers vont être, à la suite l'un de l'autre, sur l'affaire : Schryve, un être détruit du point de vue humain et grand alcoolique, puis Leroy, un jeune loup plein de ressources. Ils ne ressortiront pas indemnes de cette histoire.

    Après Bondues sans confession, voici le second ouvrage de Philippe Govart à sortir chez Ravet-Anceau. En apparence classique, cette enquête criminelle est un pur régal. La plume de l'auteur mérite les plus amples compliments : tour à tour nerveuse, acide, cocasse, déchirante, elle est d'une immense efficacité. Par ailleurs, l'intrigue est un véritable modèle du genre et se décline en trois parties : d'abord Schryve qui va recueillir les premiers éléments et passer juste à côté d'un élément vital, puis Leroy, et enfin les deux enquêteurs ensemble. Le récit ménage de nombreux rebondissements au gré des personnages rencontrés, inquiétants, savoureux ou dissimulant d'amples arpents de vérité. Deux points, au-delà de la mécanique si bien huilée, retiennent l'attention : le rythme et le final. À mesure que le lecteur avale les pages, il aura l'impression que les découvertes d'informations – souvent inattendues – s'accélèreront, et ce jusqu'à la conclusion du livre. Car il y a une fin, et quelle fin ! Une issue imprévisible, à la fois monstrueuse et poignante, qui prend tout autant aux tripes qu'à l'intellect. Un point final qui résonne également comme un impressionnant point d'exclamation.

    Alors qu'il ne s'agit « que » d'un deuxième ouvrage, Marcq ou crève ! proclame sans difficulté le très grand talent de Philippe Govart. Astucieux et retors, implacable et émouvant, ce livre mérite nettement de figurer dans la bibliothèque de tout amateur de polars rugueux. Pour l'anecdote, on notera un élégant clin d'œil à Maxime Gillio et Virginie Valmain puisqu'y apparaît brièvement l'héroïne des Disparus de l'A16.

    /5