Trente jours d'obscurité

(Tredive dages mørke)

3 votes

  • 7/10 Hannah Krause-Bendix, quadragénaire, est une écrivaine danoise qui n’a jamais réussi à percer. Son œuvre se veut exigeante et elle ne supporte pas ses confrères qui vendent des centaines de milliers d’exemplaires. Lors d’un salon littéraire, elle se prend le bec avec Jørn Jensen, vedette du polar, et le défi tombe rapidement : qu’Hannah soit capable d’écrire un ouvrage policier en trente jours. Direction l’Islande, un voyage programmé par son éditeur, Bastian, où elle va loger chez Ella. Un drame survient rapidement : Thor, le neveu de la logeuse, est retrouvé noyé. Accident ? Suicide ? Meurtre, peut-être ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que le séjour d’Hannah ne va pas être de tout repos.

    Ce roman de Jenny Lund Madsen séduit rapidement par sa plume alerte. Hannah est un personnage pour lequel on nourrit immédiatement de la sympathie, elle qui a un léger penchant pour la boisson sans pour autant être alcoolique, se débat avec une carrière pour laquelle elle nourrit une solide fierté alors que ses lecteurs sont très peu nombreux, et qui se cherche encore du point de vue amoureux. Les trente jours en Islande devaient être intéressants et opportuns pour relever le challenge de cette écriture empressée d’un livre, mais elle va être confrontée au décès de ce jeune Thor. La suite des événements sera assez mouvementée, avec des rencontres tonitruantes, des suspects multiples, et de sordides secrets de famille qui ressurgiront en fin d’ouvrage. Indéniablement, Jenny Lund Madsen sait mener un récit, et l’humour qu’elle y instille est salvateur, dans les dialogues comme dans les situations – les passages entre Hannah et Jørn sont parfois tordants. Dans le même temps, l’auteure nous gratifie de jolies réflexions et analyses quant à la littérature, selon qu’elle se veut sérieuse voire élitiste ou plus populaire et distrayante. L’intrigue présente quelques éléments attendus mais sa résolution, à défaut d’être très originale, n’en demeure pas moins crédible et efficace.

    Un roman policier de belle tenue, très divertissant et enjoué, où l’écrivaine nous ravit davantage par son style et sa décontraction que par son intrigue – somme toute assez classique mais solide.

    29/03/2024 à 06:59 El Marco (3223 votes, 7.2/10 de moyenne) 5

  • 8/10 Une écrivaine "traditionnelle" fait le pari d'écrire un polar en un seul mois... Elle part en Islande où des aventures donneront du grain à moudre pour l'écriture de son livre... Une héroïne pas classique, alcoolique, orgueilleuse, des personnages bien sympathiques, d'autres moins, un bon rythme, du suspense et des surprises, tous les ingrédients d'un bon polar ! Un très bon moment de lecture.
    (Et honnêtement, nous sommes certainement plusieurs, parmi les lecteurs de Polars Pourpres, a avoir eu un jour, l'idée ou l'envie d'écrire...)

    04/10/2023 à 14:09 Franck 28 (633 votes, 7.7/10 de moyenne) 5

  • 8/10 Hannah, écrivaine en panne d'inspiration - écrivaine de Vraie Littérature - déteste tout ce qui représente Jorn Jenssen, la star du polar Danois et ses milliers de fans. Elle est mise au défi d'écrire en polar entre jours puisque c'est si facile. Surtout par n'importe quel imbécile ou quidam.
    Hannah relève le défi et débarque en Islande, avec son arrogance, sa suffisance et son mépris.
    Rapidement, l'écrivaine est confrontée à la mort suspecte d'un adolescent. Une aubaine... dans le froid glacial islandais.
    Hannah se métamorphose en enquêtrice et commet bévues et maladresses... coincée par son orgueil et ses préjugés.
    Un roman malin. Un très bon polar qui prouve que le POLAR est de la Vraie Littérature. Tant pis pour les romanciers introspectionnistes talentueux ou non.

    10/05/2022 à 10:41 Max (691 votes, 8.1/10 de moyenne) 6