La Cave

(The Cave)

  1. Relations équivoques entre le ravisseur et sa victime

    Psychanalyste et responsable d'un service de soins psychiatriques à New York, Helen Myrer se décide à prendre quelques temps de vacances dans une maison louée dans le New Hampshire suite à un lourd échec professionnel. Mais sur place, elle devient la proie d'un homme cagoulé qui, après avoir joué avec elle, la kidnappe et l'entraîne dans son antre. Entre l'analyste et le monstre commence un lent combat, tant sur le terrain physique que psychologique.

    Premier roman de Anne McLean Matthews, La cave est un brillant suspense. La trame de départ paraît pourtant assez simple : la confrontation dans un huis clos entre le prédateur et sa proie. Cependant, là où l'auteur parvient à surpasser nombre d'autres romans de ce genre, c'est au niveau de l'écriture : malgré les quatre-cents pages et le peu de scènes d'action, l'ensemble se lit avec une incroyable fluidité, et le lecteur sera très agréablement surpris par la manière pourtant très simple qu'Anne McLean Matthews a de s'y prendre. Le personnage d'Helen Myrer est très humain, ses angoisses et réflexions sonnent parfaitement, malgré quelques soliloques un peu inutiles. Autre trait indéniable : le ravisseur est un remarquable exemple de protagoniste trouble, à la fois monstrueux et fragile, destructeur et détruit, cherchant dans sa lutte face au docteur un moyen d'accéder à sa propre rédemption.

    Thriller psychologique dense et noir, La cave est assurément un succès. Il contentera sans le moindre mal les amateurs de tension tout en offrant un bon exemple de réussite en la matière pour les autres lecteurs cherchant un ouvrage de ce genre.

    /5