Au musée du Louvre-Lens, c’est l’effervescence ! On s’apprête à inaugurer une exposition consacrée à Marc Logan, peintre connu sous son pseudonyme de Malo. Julien Cadonet est en charge de la préparation de cette exhibition. Mais on apprend que l’artiste vient d’être assassiné chez lui, probablement à l’aide d’un pied-de-biche. Le commissaire Garant, en charge de l’enquête, demande de l’aide à Julien afin qu’il obtienne son expertise. En effet, le peintre avait un style bien particulier, avec une obsession pour les petites cages fermées que l’on retrouve sur tous ses tableaux, en plus de nombreux miroirs. Et si ces deux symboles pouvaient désigner le meurtrier ?
Il s’agit du premier ouvrage d’Ingrid Klupsch, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce premier essai est une réussite. Avec ce roman court, aux chapitres lapidaires qui s’enchaînent à merveille, on se prend de passion pour cette intrigue. Un tueur en série ? Non. Des déflagrations, des fusillades, des corps qui bondissent dans les airs ? Nullement. Du sang, du machiavélisme, de la bidoche éventrée à chaque page ? Encore moins. Décidément, Ingrid Klupsch ne semble rien proposer qui soit susceptible de plaire à un large lectorat, n’est-ce pas ? Eh bien, il serait bien maladroit et déplacé de penser de telles sornettes, car assurément, l’écrivaine a beaucoup de talent. Et ses prédispositions littéraires, son sens de la narration, l’intelligence de ses écrits ainsi que la grande crédibilité de cet opus sont patentes. Julien est un personnage humain, sensible, et qui n’a nullement besoin d’avoir une musculature de gladiateur, un flair de Saint-Hubert ou un physique avantageux à carboniser une femme à plusieurs mètres. Il est juste passionné de peinture, en a fait son métier ainsi que sa vocation, et il saura mettre à profit son érudition artistique pour comprendre non seulement le mobile mais aussi l’identité du criminel. Un détail minuscule qui éclate à la surface de sa conscience, le principe de l’anamorphose qui lui revient après avoir vu un tableau de Mattheus Wytmans, et le voile se lève ! Il est assurément bon – voire sain et salvateur – de voir de jeunes auteurs oser ne pas copier les codes du thriller américain et proposer leur propre vision de la littérature policière, celle qui œuvre avec vraisemblance, humilité et finesse. Et c’est ainsi que l’on comprendra tout de l’assassinat de Malo, entre duperie, amours contrariées et trafic d’art. D’ailleurs, ce résumé mettant en avant cette histoire de cages fermées et de glaces laissait augurer beaucoup d’originalité, de fraîcheur et de réflexion. Le but est amplement atteint.
Voilà donc une lecture ingénieuse et subtile, qui s’impose au gré des pages par petites touches, telle une peinture du courant pointilliste, sans effet tapageur ni rebondissement capillotracté. C’est aussi une saine plongée dans le milieu des peintres, pris en étau entre la volonté de reconnaissance et le devoir presque éthique d’assumer son œuvre. Emaillé de références artistiques que l’on se plait à aller creuser et analyser de son propre chef en relâchant – très provisoirement le roman – pour les rendre plus parlantes, cet opus est une bien agréable bulle de jouvence qui vient éclater à la surface d’un paysage littéraire trop plat, ou trop prompt à reproduire les inspirations et gimmicks du dernier auteur à la mode. Ce livre, Un Peintre en cage, a en plus le mérite de briser ce corset pour proposer une œuvre atypique et fort personnelle. D’ailleurs, Ingrid Klupsch signale que Julien Cadonet sera bientôt de retour pour une nouvelle aventure en Bretagne ; nous serons au rendez-vous !
Au musée du Louvre-Lens, c’est l’effervescence ! On s’apprête à inaugurer une exposition consacrée à Marc Logan, peintre connu sous son pseudonyme de Malo. Julien Cadonet est en charge de la préparation de cette exhibition. Mais on apprend que l’artiste vient d’être assassiné chez lui, probablement à l’aide d’un pied-de-biche. Le commissaire Garant, en charge de l’enquête, demande de l’aide à Julien afin qu’il obtienne son expertise. En effet, le peintre avait un style bien particulier, avec une obsession pour les petites cages fermées que l’on retrouve sur tous ses tableaux, en plus de nombreux miroirs. Et si ces deux symboles pouvaient désigner le meurtrier ?
Il s’agit du premier ouvrage d’Ingrid Klupsch, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce premier essai est une réussite. Avec ce roman court, aux chapitres lapidaires qui s’enchaînent à merveille, on se prend de passion pour cette intrigue. Un tueur en série ? Non. Des déflagrations, des fusillades, des corps qui bondissent dans les airs ? Nullement. Du sang, du machiavélisme, de la bidoche éventrée à chaque page ? Encore moins. Décidément, Ingrid Klupsch ne semble rien proposer qui soit susceptible de plaire à un large lectorat, n’est-ce pas ? Eh bien, il serait bien maladroit et déplacé de penser de telles sornettes, car assurément, l’écrivaine a beaucoup de talent. Et ses prédispositions littéraires, son sens de la narration, l’intelligence de ses écrits ainsi que la grande crédibilité de cet opus sont patentes. Julien est un personnage humain, sensible, et qui n’a nullement besoin d’avoir une musculature de gladiateur, un flair de Saint-Hubert ou un physique avantageux à carboniser une femme à plusieurs mètres. Il est juste passionné de peinture, en a fait son métier ainsi que sa vocation, et il saura mettre à profit son érudition artistique pour comprendre non seulement le mobile mais aussi l’identité du criminel. Un détail minuscule qui éclate à la surface de sa conscience, le principe de l’anamorphose qui lui revient après avoir vu un tableau de Mattheus Wytmans, et le voile se lève ! Il est assurément bon – voire sain et salvateur – de voir de jeunes auteurs oser ne pas copier les codes du thriller américain et proposer leur propre vision de la littérature policière, celle qui œuvre avec vraisemblance, humilité et finesse. Et c’est ainsi que l’on comprendra tout de l’assassinat de Malo, entre duperie, amours contrariées et trafic d’art. D’ailleurs, ce résumé mettant en avant cette histoire de cages fermées et de glaces laissait augurer beaucoup d’originalité, de fraîcheur et de réflexion. Le but est amplement atteint.
Voilà donc une lecture ingénieuse et subtile, qui s’impose au gré des pages par petites touches, telle une peinture du courant pointilliste, sans effet tapageur ni rebondissement capillotracté. C’est aussi une saine plongée dans le milieu des peintres, pris en étau entre la volonté de reconnaissance et le devoir presque éthique d’assumer son œuvre. Emaillé de références artistiques que l’on se plait à aller creuser et analyser de son propre chef en relâchant – très provisoirement le roman – pour les rendre plus parlantes, cet opus est une bien agréable bulle de jouvence qui vient éclater à la surface d’un paysage littéraire trop plat, ou trop prompt à reproduire les inspirations et gimmicks du dernier auteur à la mode. Ce livre, Un Peintre en cage, a en plus le mérite de briser ce corset pour proposer une œuvre atypique et fort personnelle. D’ailleurs, Ingrid Klupsch signale que Julien Cadonet sera bientôt de retour pour une nouvelle aventure en Bretagne ; nous serons au rendez-vous !