French Tabloïds

3 votes

  • 7/10 Avec un titre pareil, on pense tout de suite à Ellroy, impression qu'on retrouve à la lecture en découvrant la structure du récit (gros titres de presse et caméra braquée sur un groupe différent de personnages à chaque chapitre) ainsi que la volonté de lier le sort des personnages au destin d'un pays. Mais en fait, c'est surtout à Manchette qu'on pense ensuite, de par les préoccupations sociales et surtout le style incisif, chirurgical. Les personnages également, Victor Courcaillet en tête, sont très "manchettiens". Le roman est bon, voire très bon, mais il y a quand même ce petit quelque chose qui fait que le livre n'est pas aussi emballant qu'il aurait pu l'être. Peut-être un manque de percussion ou de puissance de frappe pour rester dans la balistique. Ou bien de la densité, parce que dans ces presque 350 pages il ne se passe finalement pas grand-chose. Malgré ces quelques critiques, il faut reconnaître que ça fait tout de même très plaisir de lire ce type de polar ambitieux, mêlant politique et social.

    21/04/2011 à 09:27 Horatio (294 votes, 7.5/10 de moyenne)

  • 8/10 Durant les vingt-cinq années de fréquentation avec la Chine, j’ai rencontré nombre de Français critiquant le formatage exercé sur la population et la manipulation de l’information tout en restant fier de notre démocratie hexagonale. Ils oubliaient trop souvent que notre Occident a un formatage assez efficace aussi d’autant plus qu’il est moins flagrant. Jean-Hugues Oppel, dans French Tabloïds, refait une lecture des douze mois précédents l’élection présidentielle de 2002, qui avait vu un certain Jean-Marie au second tour. Une officine orchestre une manipulation des medias pour rendre la population plus sensible aux problèmes sécuritaires. Dans le même temps, les RG emploient un maître de la manipulation pour organiser une tuerie qui rappelle le massacre à la mairie de Nanterre à l’époque. L’aspect fiction-politique est fort réussi. Bien entendu, il faut adhérer au scénario machiavélique, sentant la grande conspiration des politiques sur le petit peuple. La dénonciation du fléau a touché son but et s’inscrit dans la définition du polar de Jean-Pierre Manchette que cite Oppel, « Polar signifie roman noir violent. Tandis que le roman policier à énigme de l’école anglaise voit le mal dans la nature humaine mauvaise, le polar voit le mal dans l’organisation sociale transitoire. Le polar cause d’un monde déséquilibré, donc labile, appelé donc à tomber et à passer… » La composition du récit, en revanche, est moins emballante. La structure manque de nerf, les personnages, assez ternes, malgré de bons choix, n’accrochent pas. Des rebondissements ou un rythme plus travaillé auraient donné de l’oxygène à une histoire bien pensée. Un roman qui fait froid dans le dos et on espère que ce type de manipulation venant des plus hauts sommets de l’Etat n’est que…fiction. Les lecteurs de policiers auront bien entendu saisi le clin d’œil à Ellroy, auteur d’un célèbre « American Tabloïd » .

    22/12/2010 à 11:45 xavier (853 votes, 7.8/10 de moyenne)

  • 7/10 L'action se déroule du 21/03/2000 au 21/04/2001, date du premier tour de l'élection présidentielle. Nous suivons cinq groupes de personnages, pour une histoire commune. Nous sommes encrés dans la réalité mais avec une part de fiction pour ce qui aurait (ou a pu) se passer dans l'ombre. Une vision paranoïaque ? Ou est-ce la réalité ? La vérité devrais-je dire ?
    Toute cette histoire nous replonge dans des faits qui se sont réellement déroulé pour lesquels J.H. Oppel nous donne sa vision sur la face caché des manipulations policière, des manipulations des médias, et sur la manipulations des français.
    Avec un style bien particulier. Dans un seul paragraphe, avec des phrases courtes, on peut retrouver le nom du personnages cité cinq ou six fois à chaque début de phrase. Et on retrouve cette construction souvent dans le livre.
    Nous connaissons la fin du livre avant de le lire car il relate des faits réels, mais ce n'est pas un problème, on est quand même curieux de connaître sa vision des faits. C'est une politique-fiction encrée dans le réel. Et c'est ce qui fait froid dans le dos.
    Rebelote en 2007 ???

    17/01/2007 à 10:30 terramater (305 votes, 6.6/10 de moyenne)