La Mort à nu

(The Chemistry of Death)

  1. Plongée au cœur de la paranoïa d'un village en crise

    Le docteur Hunter pense pouvoir retrouver la sérénité dans le paisible petit village de Norfolk, et oublier la mort de sa femme et de sa fille décédées quelques années plus tôt dans un accident de voiture. Mais quand des cadavres mutilés de femmes sont retrouvées dans les marécages autour du village, Hunter se retrouve confronté à la réalité et voit son passé de médecin légiste resurgir...
    En quelques pages, Simon Beckett parvient à décrire l'ambiance bien particulière de ce village isolé au milieu de la campagne anglaise. Un village où tout le monde se connaît, et où les personnes récemment arrivées, telles que le docteur Hunter, resteront à vie des étrangers aux yeux des autres habitants. C'est dans ce climat propice à la paranoïa et à la claustrophobie que l'auteur plante le décor de son histoire.
    L'intrigue de La Mort à nu relève à la fois du whodunnit — très vite, il devient évident que le meurtrier ne peut être qu'un habitant du village — et du thriller. Simon Beckett s'en sort haut la main sur les deux tableaux : il maintient la tension tout au long de son récit, conduit habilement une intrigue qui met en jeu médecine légale et entomologie, et relâche progressivement des informations, sur l'enquête ou sur ses personnages.
    A ce titre, les habitants du village de Norfolk sont toujours décrits avec beaucoup de justesse, et le lecteur suit avec intérêt les émotions et les doutes du personnage principal, le Dr Hunter, qui est aussi le narrateur de cette histoire.
    Au final, La Mort à nu est un roman de qualité, bien écrit et habilement construit. Même si l'identité du coupable est peut-être légèrement prévisible, il n'en reste pas moins que Simon Beckett décrit avec maestria l'atmosphère pesante et originale du cadre de ce très bon thriller.

    /5