L'Ultime combat

(Scorched Earth)

  1. La bataille contre le 108e

    Juin 1944. Dans le maquis proche de Beauvais, un groupe de résistants lutte par tous les moyens possibles contre l’occupant nazi. Charles Henderson combat ainsi pied à pied avec de très jeunes soldats, et ils emploient des techniques de guérilla. Une mission à très hauts risques leur est confiée : ralentir du mieux qu’ils pourront le 108e, un bataillon composé d’une cinquantaine de blindés et de soldats particulièrement agressifs, et prêts à rejoindre la côte normande.

    De Robert Muchamore, on connaît principalement sa série CHERUB destinée à un jeune public. Mais il existe également celle consacrée aux Henderson’s Boys, évoquant la création de CHERUB et se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet ultime combat est le septième ouvrage de cette saga. On y retrouve avec entrain ce qui a fait le succès de l’auteur : beaucoup d’action, une lecture accessible à tous les adolescents, et un sens du rythme propre à charmer son lectorat. Le suspense est au rendez-vous, les coups d’éclat des jeunes résistants fleurissent à chaque chapitre, et les pages défilent à une vitesse insensée. Si le récit ne nous épargne parfois pas quelques clichés et autres passages téléphonés – même s’il faut toutefois rappeler que, par essence, et sans la moindre condescendance, les jeunes lecteurs n’ont pas les mêmes exigences que les adultes –, le roman demeure âpre, bien loin d’une certaine vision romantique et hypocrite de la Résistance. On place des grenades contre les cadavres d’enfants morts pour piéger l’adversaire. On massacre à tout-va dans un orphelinat. On exécute des soldats allemands d’une balle en pleine tête pour être certain qu’ils ne reviendront pas en découdre un peu plus tard. Tout au plus, dans ce tourbillon de violences, pourra-t-on reprocher à Robert Muchamore une juxtaposition d’intrigues (le combat contre la division de blindés, la traque du milicien, l’attentat contre le hangar, etc.). Les luttes intestines entre les divers partis (communistes, gaullistes, proaméricains) sont également restituées avec beaucoup de justesse, sans jamais tomber dans le cliché éculé ou la leçon d’histoire au rabais.

    Voilà encore un livre fort de la part de l’un des auteurs phares de l’action pour les jeunes lecteurs, confortant sans mal son rang d’écrivain totem en la matière.

    /5