Norbert

308 votes

  • Dernier Désir

    Olivier Bordaçarre

    8/10 Dernier désir est un roman fascinant qui mêle au suspense du thriller psychologique une passionnante étude de caractères. Olivier Bordaçarre est au plus près de ses personnages et dissèque leur vie, leurs envies et leur évolution au fil des évènements avec une justesse déconcertante. De la petite famille idéale, du couple qui s'est enfin retrouvé grâce à une vie plus sereine à la campagne au contact des choses simples mais essentielles qui font les petits bonheurs d'une vie, il va pointer les dissonances qui vont peu à peu éclore en eux face à la nouveauté, au désir, et finalement à la tentation.
    Car le personnage énigmatique de Vlad porte en fait dans ce roman une double casquette : il incarne à la fois la tentation et la séduction dans tous les domaines et par conséquent fait figure de diable, tout comme il incarne aussi une espèce de vampire, autant par son mimétisme inquiétant et jusqu'au-boutiste - d'ailleurs, jusqu'où ira t-il ? - que par la place de plus en plus grande, de plus en plus envahissante qu'il occupe au sein de cette famille. Comme si c'était l'âme même de la famille, puis du couple, qu'il aspirait petit à petit pour opérer un transfert - le sien.
    À partir de là, suivre les réactions des différents personnages face à cette apparition et cette intrusion, certes consentie et pourtant presque maléfique, voir ce père prendre peu à peu conscience du danger, tenter d'en convaincre sa femme en plein déni, c'est anticiper les dommages d'existences broyées par un engrenage subtilement pervers et pourtant dramatiquement simple. Et c'est déchirant.
    Ce roman noir vénéneux d'une grande subtilité, aussi oppressant qu'addictif et porté par la très belle écriture de Bordaçarre, élégante et superbement fluide, prendra même des allures de conte à la limite du fantastique lorsqu'au bout du tragique et éprouvant crescendo qu'il orchestre, l'épilogue terrassera le lecteur d'un ultime uppercut. De quoi émerger avec la gueule de bois, et des questions plein la tête...
    Inutile de dire que je me suis précipité sur "Accidents", le nouveau roman d'Olivier Bordaçarre paru chez Phébus.

    15/01/2017 à 13:32 8

  • Dernière Piste

    Taylor Stevens

    7/10 Envoûtant, sombre et nerveux, un bon premier thriller - signée d'un jeune Américaine d'autant plus prometteuse que son parcours personnel est fascinant - en cours d'adaptation par James Cameron, qui vous dépayse et rend parfaitement compte de l'effrayante réalité africaine de pays du tiers-monde rongés par la corruption mais qui font le bonheur des multinationales. On sent le vécu de l'auteur dans ces contrées, et c'est la grande force de ce roman. Inutile de dire que j'ai vraiment hâte de voir l'adaptation au cinéma.

    06/03/2013 à 04:42

  • Des noeuds d'acier

    Sandrine Collette

    7/10 Un premier roman réussi avec lequel Sandrine Collette aborde le huis-clos selon l'angle du roman noir, en traitant avant tout de la dépersonnalisation de la victime et de survie. Elle a également l'habileté d'y confronter un personnage peu sympathique, Théo, un ex-taulard condamné pour avoir quasiment réduit son propre frère en bouillie après que celui-ci ait séduit sa fiancée. Un pari audacieux, car jamais ce personnage principal ne réussira à susciter durant son calvaire beaucoup d'empathie de la part du lecteur. Malgré une écriture parfois un peu plate, elle réussit à planter un décor et une situation crédible et glaçants. Seules la rapidité et la facilité apparentes avec lesquels son personnage se soumet et abandonne toute tentative de révolte ou de fuite sont assez déconcertantes, avec pour résultat une progression dramatique du récit qui semble un peu trop courte, comme amputée d'un dénouement qui aurait pu faire culminer la tension. Malgré cela, le découpage serré du texte et sa relative brièveté facilitent et accélèrent sa lecture. Bien que captivant et globalement bien mené, on peut toutefois être un peu déçu de constater qu'une fois la dernière page tournée, ce premier roman prometteur se révèle au final un peu trop "court en bouche", et qu'il n'ait pas ancré davantage de sensations, d'images, de souvenirs et d'émotions dans l'imaginaire du lecteur.

    20/01/2014 à 03:15 5

  • Désaxé

    Marcus Sakey

    4/10 Un livre sans grande saveur, aux personnages insignifiants et caricaturaux. Ca se lit vite et sans déplaisir non plus , mais c' est très vite oublié.

    20/10/2007 à 15:06 1

  • Desert Home

    James Anderson

    9/10 On a beau avoir déjà lu des dizaines de romans américains, ce qui frappe dès les premières pages de Desert Home de James Anderson, c'est le sentiment de dépaysement total, l'impression d'être transporté non pas aux Etats-Unis mais à l'autre bout du monde, voire sur une autre planète. Le désert de l'Utah, avec ses roches, ses montagnes et sa poussière à perte de vue, son soleil implacable qui, selon les moments de la journée, peut embraser le décor d'une lumière rose, orange ou rouge et sa lune qui la nuit projette des ombres fantomatiques. Sur la route 117 qui le traverse, le semi-remorque de Ben Jones est certainement le seul lien entre les quelques habitants échoués ici et le reste de la civilisation : dans le désert, il n'y a ni réseau pour téléphone portable ni couverture satellite pour GPS.

    Au bord de la 117, le Well-Known Desert Diner pourrait faire figure de mirage à n'importe quel étranger. On pourrait croire qu'il va ouvrir d'une minute à l'autre, tellement Walt, son propriétaire octogénaire, le maintient dans le même état impeccable que sa collection de motos et de pièces détachées. Peut-être n'y a t-il plus que Ben pour se souvenir que, s'il a été le décor d'innombrables films de série B dans les années 60 et 70, le diner n'a plus ouvert ses portes depuis plus de 30 ans.

    Que ce soit avec le vieux Walt, avec John qui porte pour se repentir une croix aussi grande que lui le long de la 117 du printemps à l'automne, ou avec les frères Lacey qui ont emménagé dans une enfilade de wagons perdus au milieu du désert, Ben Jones n'échange que quelques mots lors de ses livraisons. Un simple regard, un mouvement de la tête ou une cigarette imaginaire qu'on partage entre anciens fumeurs, sont ce qui se rapproche le plus de la conversation chez ces gens-là, et pourtant un lien s'est tissé au fil des années.

    Peu importe que certains soient en fuite ou se cachent au milieu du désert, Ben ne juge personne. Il prend les gens tels qu'ils sont et la vie comme elle vient, même si elle est tout sauf facile dans ce coin de l'Utah. À presque 40 ans, lui qui a accumulé dettes et factures impayées au point de ne pas être sûr de pouvoir continuer son activité de livreur indépendant un mois de plus a appris à se contenter du peu qu'il a, et surtout du moment présent.

    Un jour pourtant, au détour d'un chemin, il découvre les restes d'un projet immobilier avorté : en plein désert, un agencement de rues recouvertes de poussière et une petite maison-témoin. À l'intérieur, une jeune femme qui joue d'un violoncelle sans cordes. Qui est-elle ? Que fait-elle ici, seule ?

    Desert Home aurait parfaitement pu être publié par Gallmeister. Le décor majestueux et omniprésent du désert de l'Utah, très peu exploité dans la littérature américaine, y infuse une atmosphère envoûtante, presque onirique par moments. Pourtant, pas de nature writing ici. James Anderson se concentre sur ses personnages, cabossés, exclus du rêve américain, tous singuliers mais terriblement touchants.

    La beauté dans la simplicité, ou la beauté de la simplicité. Tel semble être le credo de James Anderson. La magie d'une rencontre, la naissance d'un amour, la force de l'amitié, toutes ces pépites de l'existence brillent au sein de ce roman noir mais lumineux de bout en bout.

    Porté par une écriture claire et limpide comme de l'eau de roche mais gorgée de vrais moments de poésie, Desert Home est un roman tout en nuances, d'une grande subtilité, éblouissant d'empathie et d'humanité. À l'image de Ben, ce chauffeur-livreur aussi étonnant qu'attachant, qu'on a hâte de retrouver dans La Route 117, le deuxième roman de James Anderson.

    07/07/2020 à 19:19 9

  • Dette de sang

    William Lashner

    9/10 William Lashner est l' un de mes auteurs préférés en polar, son personnage de Victor Carl, avocat au criminel, est éblouissant et très attachant, plein d' humour et de cynisme. L' intrigue encore une fois est d' une grande subtilité, magistralement construite couches après couches, servie par la plume fine, élégante et racée de l' auteur qui signe encore un très grand roman noir. Un auteur et une série à découvrir absolument!

    27/10/2008 à 14:06 2

  • Deuil Interdit

    Michael Connelly

    7/10 Le moins bon Connelly restera toujours au-dessus de beaucoup d' autres. Certes assez classique, mais efficace et bien troussé.

    10/11/2007 à 23:34 4

  • Deuils de Miel

    Franck Thilliez

    8/10 Formidable, terrifiant, bouleversant et hallucinant! Thilliez sait nous remuer les tripes comme aucun autre et se hisse dans les tous premiers auteurs de thrillers français. L' ambiance est incroyablement marquante et dérangeante, les personnages sont bouleversants et personne, ni le lecteur, ni Sharko , ne peut en ressortir indemne....

    07/08/2007 à 00:54 3

  • Deux minutes chrono

    Robert Crais

    7/10 Un bon polar noir, classique mais très efficace, où l' on retrouve avec bonheur le style sec et sans fioritures de Crais pour un cocktail d' intrigues, de rebondissements, d' action, d' émotions et de suspense parfaitement dosé. Du Noir bien serré comme on les aime !

    09/05/2007 à 22:47 1

  • Deux petites filles

    Cristina Fallarás

    6/10 Âmes sensibles, s'abstenir. Une plongée d'une noirceur totale dans les bas-fonds de Barcelone qui peut difficilement laisser indifférent. Un premier roman rageur, désespéré et étouffant qui, même s'il est parfois confus et manque de fluidité, se lit avec intérêt, l'estomac serré, et révèle toutefois un nouvel auteur prometteur.

    19/04/2014 à 03:04 2

  • Déviances

    Richard Montanari

    8/10 Un suspense ultra-efficace, impossible à lâcher! Sans révolutionner le genre, Montanari en connaît néanmoins tous les codes qu' il manipule avec habileté. Un nom à retenir et un thriller à dévorer!

    23/03/2007 à 11:57 2

  • Déviances mortelles

    Chris Mooney

    8/10 Vous aimez John Connolly? Vous allez adorer Chris Mooney! Un thriller surpuissant, palpitant et explosif qui vous scotche du début à la fin, avec un face à face entre le flic et le psychopathe assez impressionnant! Si l' intrigue en elle-même est assez basique, son traitement est original et ultra-efficace! Les scènes d' action sont à couper le souffle et le suspense vous colle des sueurs froides. Redoutable!

    08/06/2007 à 01:37 1

  • Devine qui vient mourir ce soir?

    Ben Elton

    7/10 Après le génial "Amitiés mortelles", on retrouve le ton vif, drôle et décapant de Ben Elton dans ce polar ultra-original, captivant et ludique qui mêle avec bonheur les genres, entre "whodunit" et comédie de moeurs et satire grinçante sur la télé-réalité et la célébrité à tout prix. Excellent moment de lecture, un auteur à découvrir très vite!

    13/04/2008 à 01:27 1

  • Drive

    James Sallis

    8/10 Dédié aux grands Ed McBain, Donald Westlake et Lawrence Block, ce bijou, petit par sa taille mais immense par son propos, est un exercice de style particulièrement brillant, en guise d' hommage au roman noir. Rapide, dense et corsé, une écriture sèche et nerveuse : l' idéal pour découvrir l' immense talent de James Sallis. Un régal!

    23/10/2007 à 22:03 6

  • Du son sur les murs

    Frantz Delplanque

    6/10 Toujours drôle et délicieusement ironique, il déroule une petite balade rock garage dans les décors somptueux des Landes, mais dont le parcours accidenté dévoile des personnages parfaitement croqués.
    Les fréquentes références musicales qui rythment ce texte ne gênent en rien sa lecture. Les dialogues et surtout les propres réflexions de Jon font tout le sel de ce savoureux roman noir à la fois original et plutôt attachant. Et surtout il révèle un nouvel auteur français prometteur pour l'avenir, surtout s'il parvient à se renouveler après ce roman - et sa suite, déjà parue - qui semble annoncer une trilogie. Toujours est-il que pour une fois, et finalement, un éditeur a parlé vrai en rédigeant sa quatrième de couverture !
    Inutile de dire que la suite des aventures d'Ayaramondi qui viennent de paraître en janvier chez le même éditeur, Elvis et la vertu, dont j'ai même pu lire ici ou là qu'elles seraient encore plus déjantées, promettent à nouveau un agréable plaisir de lecture, surtout s'il l'auteur, passé ce premier volume en guise d'introduction, aura su insuffler un rythme plus soutenu dans le(s) prochain(s) volet(s) de cette saga divertissante à souhait.

    04/03/2013 à 15:58

  • Dynamite road

    Andrew Klavan

    7/10 Une belle ambiance digne des films noirs US, avec un suspense et de l' action très hard-boiled. Efficace et captivant. Une série à suivre, avec Shotgun Alley et Damnation Street.

    20/10/2007 à 15:32

  • Echos

    Richard Matheson

    8/10 Une histoire simple mais diablement efficace! Un suspense savamment mené auquel on accroche immédiatement et qui nous surprend jusqu' à la fin. Captivant!

    03/04/2008 à 23:16

  • Ed le pigeon

    Matthew Klein

    6/10 Un thriller vif, drôle, intelligent. C' est plein d' humour et on suit avec grand plaisir cette aventure où Kip Largo, ancien arnaqueur redevenu honnête, est obligé de rempiler et de monter une entreprise-écran pour pouvoir réussir la plus grosse arnaque de sa vie et sauver ainsi son fils des griffes de la mafia russe. Un assez bon divertissement !

    23/02/2008 à 21:10

  • Engrenages

    Christopher Wakling

    4/10 Un thriller noir, subtil et surprenant. Malheureusement, trop d' introspections de la part du personnage principal nuit au rythme, et la fin est assez décevante par rapport à l' enjeu de l' intrigue. Dommage...

    31/03/2007 à 05:24

  • Etats Primitifs

    Alec Covin

    7/10 Encore meilleur que le précédent "Les loups de Fenruder", même s'il peut se lire séparement. Très bon suspense fantastique avec une intrigue captivante, un rythme soutenu et beaucoup d' imagination. Vivement la suite!

    19/07/2008 à 21:28