Ladilae

31 votes

  • Les Arcanes du Chaos

    Maxime Chattam

    7/10 Maxime Chattam nous raconte une histoire comme il sait si bien le faire, en confrontant des personnages, une intrigue complètement fictives, à des faits et des technologies réelles. On suit Yael, une jeune femme comme tout le monde, qui se retrouve embarquée dans une sombre histoire de complot et de manipulation. C'est autour de notion de complot et de Big Brother que l'auteur tisse son roman et met en lumière toutes les plus grandes théories de notre société. En fait, les concordances s'enchaînent en si grand nombre et à si grande vitesse que l'on reste scotché, avec cette envie d'aller sur le net, vérifier les informations, parce que tant de recoupement, ce n'est pas possible. De l'assassinat des présidents des Etats-Unis, aux techniques de marketing sauvage en passant par les sociétés secrètes américaines, il nous abrutit de faits vérifiés et vérifiables, sans jamais, à aucun moment prendre parti. Il nous dit "Voilà ce qu'il s'est passé, ce qu'on peut prouver. Tirez-vous même vos propres conclusions." Et il nous laisse tout simplement bouche-bée devant un roman qui, au-delà même du récit, nous fait nous interroger sur notre société. Après avoir refermé ce livre, le plus dur à faire est d'essayer de se débarasser de la paranoïa qui s'est installée en nous, page après page. Et ce n'est pas gagné ! Encore une fois, il pose la question : et si la réalité dépassait largement la fiction ?

    21/06/2015 à 18:35 1

  • Les Temps sauvages

    Ian Manook

    7/10 Avec ce deuxième opus, Manook nous plonge dans une Mongolie en plein dzuud, ces terribles hivers qui s'abattent sur le pays et déciment les troupeaux. On retrouve le même schéma que pour le premier tome : deux enquêtes à priori sans rapport, un Yeruldelgger en vrac, des personnages qui vont passer par toutes sortes d'épreuves et s'en relever (ou pas?). On découvre une autre facette du pays : celle de la capitale, Oulan-Bator, la 2e ville la plus polluée au monde, et de sa police corrompue, de son armée inefficace. On visite plusieurs autres villes, dont Le Havre, en France.
    Le roman se lit comme on regarde un film, tant les scènes sont très visuelles et la cuisine tient encore une place très importante. Le récit des enquêtes est un peu dur à suivre car il y a beaucoup d'éléments. Cela reste néanmoins un roman originale à découvrir.

    15/11/2015 à 15:40 4

  • Un bel âge pour mourir

    Barbara Abel

    7/10 Marion peine péniblement à joindre les deux bouts et à offrir le maximum à son fils, qu'elle élève seule. Lorsqu'elle apprend le décès de père, avec qui elle a coupé les ponts, elle n'a aucune idée du cauchemar qui l'attend. Car sa belle-mère, qu'elle n'a jamais rencontré, est bien décidé à récupérer l'héritage et rien ne pourra l'arrêter. Barbara Abel signe un conte de fées moderne où la belle-mère est une bourgeoise sans pitié et Blanche-Neige mère célibataire. Les descriptions des personnages sont le point fort de ce récit, qui joue sur les désirs et les angoisses de ces deux femmes. Il est également amusant de rechercher tous les clins d’œil faits aux contes de fées, qui sont nombreux et très bien imbriqués à l'histoire moderne.

    19/01/2016 à 20:34 1

  • Crains le pire

    Linwood Barclay

    6/10 Tim Blake pensait connaître parfaitement bien sa fille de 17 ans. Mais quand celle-ci ne rentre pas et qu'il se met à enquêter, il découvre, qu'en fait, il en sait bien peu. Elle n'a jamais travailler là où elle prétendait et avait de nombreux secrets. Quand, en plus, des individus louches se mettent à faire de sa vie un enfer car, eux aussi, sont à la recherche de sa fille, il comprend qu'il joue contre la montre et qu'il doit retrouver sa fille rapidement afin de la sortir de la situation dans laquelle elle s'est fourrée.

    L'histoire est assez classique mais bien menée. Le narrateur est bon, même s'il surjoue presque un peu trop à mon goût. C'était un agréable moment de lecture mais le livre ne restera pas dans mes favoris.

    15/11/2015 à 15:01 1

  • La Patience du Diable

    Maxime Chattam

    6/10 On retrouve Ludivine un an et demi après la fin de la Conjuration primitive. Elle reste profondément marquée par l’enquête et la disparition d’Alexis et plus déterminée que jamais à s’intéresser à ce que l’être humain à de plus noir en lui. En renfort pour stopper un go-fast, l’interpellation prend une tournure inattendue quand, au lieu de drogue, c’est de la peau humain que les hommes de la SR trouve dans la voiture. Ils sont pourtant loin de s’imaginer où va les conduire cela… Car au même moment, les crimes violents explosent et se propagent, telle une épidémie. Deux adolescents sèment la mort dans un TGV, un homme s’en prend aux passagers du métro, les mordants, un autre ouvre le feu dans un restaurant, des cinémas sont la cibles de bombes, etc. Très vite, Ludivine sent que ces affaires sont liées, sans pouvoir franchement l’expliquer. Pourtant, elle convainc ses supérieurs de la laisser enquêter, de trouver la personne qui, elle en est sûre, est responsable de toute cela, de l’homme, du monstre, qui se cache derrière cela. Maxime Chattam sème ici les graines de ses thèmes préférés : la déchéance de l’être humain, l’exacerbation de la violence, la noirceur de l’homme. Ludivine, à l’instar de Joshua Brolin (personnage principal de la trilogie du mal), navigue entre deux eaux. Elle reconnaît que pour appréhender les monstres, il faut en partie en devenir un, pour pouvoir les comprendre et les démasquer. Le thriller est efficace, bien mené. On reconnaît les personnages torturés propres à l’auteur. L’action va vite, les pages se tournent sans qu’on s’en rendent comptent. Après, habituée aux thèmes de cet auteur, je trouve cela par moment assez lassant. J’ai appris à prédire ce qu’il va se passer et c’est un peu ennuyant. Mais ça reste un bon polar.

    21/06/2015 à 18:40 2

  • Léviatemps

    Maxime Chattam

    6/10 J'ai dû m'y reprendre à deux fois pour lire ce roman. Quand je l'ai commencé, la première fois, je n'étais pas dans le bon état d'esprit. Le livre me semblait grossier, je voyais toutes les ficelles. Je n'y trouvais pas vraiment d'originalité dans les thèmes abordés et cela m'agaçait. La deuxième fois, j'ai été plus clémente et je me suis laissée embarquée dans l'histoire, qui m'a plus séduite que la première fois, sans vraiment me conquérir. Maxime Chattam nous plonge dans le Paris du début du 20e siècle, en pleine Exposition universelle. Guy est un auteur qui a connu une certaine célébrité. Issu de la bourgeoisie, il ne s'est jamais vraiment senti à l'aise. Alors un jour, il quitte femme et enfants, change de nom et se retrouve pensionnaire d'un bordel, Le boudoir. Fasciné par la naissance du mal, en pleine naissance de la psychiatrie, il se plonge à corps perdu dans la recherche du meurtrier d'une des prostituées de l'établissement, Milaine. Il est épaulé par Faustine, la préférée du Boudoir avec un passé qui n'est pas sans rappelé le sien et Perotti, jeune flic et client de la défunte. Ils sont entraînés dans une histoire sombre et glauque qui les amène dans les tréfonds de Paris et dans les coulisses de l'Exposition universelle. Alors que l'auteur nous avait habitués à des thrillers très ancrés dans le réel, dans le moment présent, il nous plonge là dans un Paris au tournant de son histoire. La Révolution industrielle est en marche, les hommes font preuves d'ingéniosité et la société est en pleine mutation. Les sciences humaines sont en pleine expansion. On est franchement dépaysé. Néanmoins, on retrouve les thèmes qui sont chers à l'auteur : le début d'une société consumériste, la naissance du Mal et la noirceur de l'âme humaine, des personnages au passé sombre et Guy, fasciné par la construction de l'esprit de l'homme. Un bon thriller, très sombre et assez pessimiste. Mention spéciale à une fin qui reste en suspens, avec la question restée sans réponse : qu'est-ce qui amène l'homme à de telles extrémités de violence et de noirceur ? La seule réponse donnée est que nous n'avons aucune certitude.

    21/06/2015 à 18:44 2

  • Prédateurs

    Maxime Chattam

    6/10 L'auteur décrit son livre comme l'intrigue de Seven dans le contexte de Il faut sauver le soldat Ryan. Et voilà, le ton est donné. Au milieu de soldats livrant une guerre dont on ne connaît ni l'époque, ni les camps qui s’affrontent, ni les raisons, un tueur vient semer le chaos en commettant des crimes d'une atrocité horrible. Encore une fois, Maxime Chattam prouve avec brio qu'ils maîtrise son terrain en pondant des scènes sanglantes et violentes qui font frémir et vous laissent vaguement nauséeux. Derrière l'intrigue, c'est une réflexion sur la guerre et sur la nature humain, thèmes favoris à l'auteur. La fin est moins spectaculaire que les autres romans de l'écrvain mais le récit est d'une imparable efficacité.

    21/06/2015 à 18:38

  • Vertige

    Franck Thilliez

    6/10 Thilliez est passé maître dans l'art de vous écrire des scénarios tordus qui vous mettrons mal à l'aise et vous ferons certainement cauchemarder.
    Dans cet opus, il plonge le lecteur dans un huit-clos étouffant, au fond d'une grotte. Trois hommes s'y réveillent : deux enchaînés et un portant un masque de fer, ainsi que le chien du narrateur. Ils ont une torche, quelques bouteilles de gaz, une tente et l'équipement qui va avec pour deux personnes. Rien à boire et quelques oranges.Et trois questions collées sur leurs vêtements : qui est le tueur ? Qui est le menteur ? Qui est le voleur ?
    Comment rester sain d'esprit alors que les interrogations se multiplient. Pourquoi sont-ils là ? Quelqu'un va-t-il venir les chercher ? Que doivent-ils faire pour sortir ? Que sont-ils prêts à faire pour survivre ?
    J'avais beaucoup entendu parler de ce livre alors je m'étais préparée et m'en étais fait des montagnes. Au final, cela m'a préparé à mettre de la distance dès le début entre ce que je lisais et moi. C'était horrible et, comme souvent, j'ai eu des doutes vis-à-vis de la santé mentale de l'auteur. Au final, je me suis surtout dit que je préférais ses romans plus "classiques" que ce huit-clos.

    15/11/2015 à 15:55 1

  • Le Bourreau de Portland

    Michel Montheillet

    5/10 Cela fait des années que l'auteur travaille sur ce projet, l'adaptation en bandes dessinées de la trilogie qui l'a consacré comme auteur de polar. Une trilogie qui est parmi mes romans préférés. Malheureusement, cette BD est bien fade. Peut-être est-ce parce que j'aime autant les livres ? Maxime Chattam a une écriture très descriptive et je m'étais fait mon film. Voir le récit posé en images me dérange car je trouve qu'il a moins d'impact, moins de profondeur. Ainsi, il touchera certainement un autre public, certes. Mais j'en resterai à la version roman, tout simplement magistrale.

    21/06/2015 à 18:43 1

  • Les Profondeurs

    James Grippando

    5/10 Ce roman est bon, sans plus. On passe un agréable moment, malgré l'histoire assez glauque. Tout comme le substitut du procureur Abe Beckham, dont l'un des cadavres qui vient d'être trouvé dans les Everglades s'avère être une connaissance, on est baladé dans tous les sens. Plusieurs hypothèses se forment : entre la femme jalouse, le beau-frère bipolaire, la machination des grandes sociétés et l'agent du FBI trop bornée, on ne sait plus où donner de la tête. Et c'est dommage. Car l'idée est là, mais le tout reste très superficiel. C'est survolé sans aller au fond des choses. Quand on referme le livre, on est déçu car cela aurait pu être mieux. Le potentiel est là, mais trop peu exploité. Dommage.

    20/01/2016 à 11:45

  • Fractures

    Franck Thilliez

    4/10 Malgré mon grand respect pour le travail de Thilliez, que je suis depuis plusieurs années, je n'ai pas de grands compliments à faire à ce livre. Peut-être étais-je d'un mauvais état d'esprit mais j'ai trouvé l'histoire trop complexe, à la fois entièrement prévisible et surprenante de perversité. Le roman est très sombre, violent. Les personnages trop nombreux (même si voulu). On se demande pourquoi on commence là et où on va. Même si tout s'éclaire à la fin (sans réel surprise, les méchants et les gentils ont été démasqués presque au début), le roman ne m'a pas scotchée, ni même donnée vraiment satisfaction. Je l'ai lu. Ca s'arrête là. Dommage.

    21/06/2015 à 18:47