chouchou

597 votes

  • L'Inconnu de la Poste

    Florence Aubenas

    8/10 Le Document de Florence Aubenas affleure d'une profonde empathie et bienveillance pour Gérald Thomassin, poursuivi par une existence lardée de failles béantes.
    Un livre qui transmet de la dignité et un éclairage sur ce sombre récit.

    28/04/2021 à 20:40 5

  • Belém

    Edyr Augusto

    8/10 A la lecture de ce roman coule dans notre cavité buccale une humeur noirâtre et rapidement on y surajoute une poignée de graviers!...On se force à se persuader que l'auteur conte une tentative de rédemption dans un monde, une société brésilienne profondément gangrénés par les déviances humaines mais en est-il?! On se prend alors, aussi, à souhaiter un dénouement... je ne veux rien déflorer! Ma note se bloque à 8 sur la déception d'un baissez de rideau hâtif et abrupt. Essentiel pour cette tension et donc pour cette noirceur aveuglante!

    09/05/2015 à 00:03 4

  • Moscow

    Edyr Augusto

    8/10 Un roman-nouvelle incisif, mordant et direct qui évoque un désoeuvrement délétère et empreint de violences, de vices mais qui fournit des évocations psychologiques sur le personnage central perdu dans son monde délesté de repères. Uppercut déroutant mais d'une valeur littéraire proche de l'élégie!

    10/05/2015 à 00:44 5

  • Jaune soufre

    Jacques Bablon

    8/10 Une molécule de soufre volatile a la fragrance âcre et pénétrante. Elle a des vertus bronchiques mais elle repousse de même les velléités de rapprochement de nos congénères. Ce jaune soufre n’est pas la teinte capillaire arborée par une Esther mais par Marisa, l’un des points cardinaux de ce récit néo-polar. En partant d’un point noir, pas un comédon, Bablon trace deux lignes formant un ovale qui invariablement se rejoindront…

    26/02/2018 à 11:15 1

  • Nu couché sur fond vert

    Jacques Bablon

    7/10 Vert comme la pousse d’un jeune rameau, vert comme une jeunesse perdue, vert comme l’espoir friable, vert telle la chlorophylle de vie, source d’oxygène florale…Deux collègues, deux flics que beaucoup opposent s’agrègent dans une double affaire indépendante. L’une touche de manière directe Romain et sa vie antérieure, l’autre consume son présent. La « danse » de ces missions capitales pour nos protagonistes évoluant entre passé et événements de l’immédiateté, dressera par ailleurs les portraits taillés à la serpe d’un homme et d’une femme en quête de repères d’épanouissement pour leur futur.

    27/02/2017 à 19:06 4

  • Trait bleu

    Jacques Bablon

    7/10 Le trait, c’est le symbole de la trajectoire d’une Chevrolet sur une route rapide. Le trait, c’est aussi le symbole de la trajectoire d’une vie moins linéaire que la parabole motorisée…

    09/02/2016 à 18:53 1

  • Affliction

    Russell Banks

    8/10 Le roman de Russell Banks, adapté à l'écran par Paul Schrader, offre des gages; de sa plume compassionnelle, précise mais non leste et indéniablement poétique.
    Le récit rend le glissement inattendu du personnage principal tel un puits artésien.

    14/01/2021 à 23:32 4

  • À mains nues

    Paola Barbato

    9/10 Si l’auteure s’ingénie à tremper sa plume dans le fiel ses esquisses pugilistiques létales ne cherchent pas à nous rebuter. Elle nous laisse maîtres de nos émotions, de nos images sans inférer sur nos esprits.
    Cette qualité nous invitant à diriger notre lecture en disposant d’anfractuosités, de pitons pour assurer nos appuis. La navigation dans cet écrit limpide nous réconforte à cette littérature noire qui ne se veut ni moralisatrice ni interventionniste. On peut alors classer Barbato dans le camp des Behavioriste.
    Le bouquin scindé en trois volets nous projette violemment dans la destinée et la furie d’un ange vengeur, où la filation forcée de Davide et Minuto sert d’alibi à une quête euristique d’identité tapie dans un subconscient .
    Ecrit vénéneux, lourd par son fond, mais un réel plaisir littéraire. Attention à ne pas mettre dans toutes les métacarpes !

    29/12/2015 à 23:05 9

  • Bon à tuer

    Paola Barbato

    6/10 La fébrilité est réflexe à l’annonce d’un nouvel effort de l’auteur transalpine. En effet, son premier roman, paru dans l’hexagone sous le titre « A Mains Nues », m’avait littéralement soufflé. Son propos, et sa forme, de cette parution chez ce même éditeur en 2014, se présentaient, ou se voulaient, plutôt clivants. Pour les uns, il n’était que violence pour la violence, Pour les autres, dont je faisais donc partie, la Milanaise, parallèlement scénariste TV et BD, nous percutait dans un combat sur un ring sans règles ni cordes, tant au sens littéral que figuré. La romancière a ce don du frisson, de l’impact indélébile des sens. J’avais donc hâte de me plonger dans ce nouvel écrit qui prenait ses quartiers dans le monde de l’édition.

    18/04/2018 à 12:41 7

  • La Lettre et le Peigne

    Nils Barrellon

    7/10 Genèse d’un retour vers les racines. Embarqué dans un voyage dans le temps sur la trace de reliques pour fanatiques extrêmes, on suit un homme à qui se révèle, outre son passé, des valeurs intrinsèques léguées par ses aïeux.

    09/11/2016 à 13:18 4

  • Corrosion

    Jon Bassoff

    8/10 Corrosion:Des phénomènes de corrosion peuvent sérieusement nuire à la bonne santé, soit par allergie et/ou pénétration transcutanée de métaux toxiques.
    Bouquin en 4 parties.
    La première, un homme rencontre une femme accompagnée d'un époux violent confrontation âpre et destructrice ou le chemin vers le néant.
    Seconde partie distincte où un ado exprime un amour par un vecteur lytique et immature au sein d'une famille dysfonctionnelle.
    Troisième chapitre, amalgame des 2 premiers en une vision schizophrène où les deux protagonistes masculins sont face à leurs victimes féminines "expiatoire".
    Enfin l'écrit se conclue par une parabole oecuménique où pointe le désir d'une rédemption bien mal acquise.

    Corrosion pourra être une oeuvre créant le dissensus mais force est d'avoué que celui-ci ne me laisse pas indifférent par son écriture à poigne, sa description de cette saloperie de monde putride, avarié, putrescent qui allume notre capteur inconscient aux légendes du Roi jaune... En pleine apnée d'aspirine je me rue vers des liquides anti oxydant pour ressortir indemne de cette lecture abrasive, galvanique qui montre et démontre les faces sombres de l'humain!

    02/01/2016 à 18:44 5

  • Laissez bronzer les cadavres

    Jean-Pierre Bastid, Jean-Patrick Manchette

    8/10 Du Manchette pur jus et aux petits oignons! Un régal...

    24/02/2015 à 18:40 4

  • Simple mortelle

    Lilian Bathelot

    8/10 Simple Mortelle c’est le récit d’une passion foudroyante, d’une passion pyrogène. C’est l’accord et l’assemblage de deux êtres qui, outre à conquérir leur reconstruction, cherchent à évacuer leur passé. Leurs passés dans les non-dits, dans les souvenirs enfouis dans les limbes de leur inconscient, sur des cicatrices profondes inflammatoires se révèleront des ponts, des jonctions à leur amour inconditionnel. Or comme souvent dans l’état passionnel flirte la tragédie, telle Pyrame et Thisbé, noircissant une fresque initialement multicolore.

    15/01/2018 à 10:55 6

  • La Cavale de l'étranger

    David Bell

    4/10 On est face à un canevas, une nouvelle voire une ébauche d'idée pour un roman...La substance de cet hypothétique écrit révèle un potentiel sur ces thèmes de vie cachée, des non-dit, des choix empiétant sur un destin. Ouvrage au final fade ni surprises dans le rythme et sa trame.

    08/08/2015 à 01:11 2

  • Du Rififi à Wall Street

    Antoine Bello

    8/10 Roman sous la forme de matriochkas, Vald Eisinger, alias Antoine Bello, tisse une toile arachnoïde vous prenant au piège qui ne desserre pas son étreinte.
    Leg au roman noir et réflexion sur le pouvoir de la littérature que l'auteur maîtrise.

    02/01/2021 à 00:30 4

  • Malavita

    Tonino Benacquista

    7/10 Lu à sa sortie par un été à la campagne....j'en conserve un doux souvenir où le plaisir de la villégiature familiale se conjugue avec l'angoisse d'être démasquée par des forces qui n'ont que l'ultime suppression en tête. De l'écriture qui a son grain, sa tessiture!

    07/08/2018 à 19:47 4

  • Toxico

    Bruce Benderson

    8/10 Avec ses anges déchus et son ton crépusculaire, Toxico se fait l'écho d'un monde disparu et témoigne de la rapidité des mutations urbaines.

    04/01/2015 à 00:24 3

  • Hôtel Angleterre

    Marie Bennett

    8/10 La séparation d’un couple engendrée par la folie des hommes et leurs pulsions irrépressibles belliqueuses engendrera des destins opposés sous l’empreinte de l’isolement, du manque et de tentures qui s’ouvrent sur des sentiments inconnus, révélateurs.

    14/12/2016 à 18:25 3

  • Sous la neige, nos pas

    Laurence Biberfeld

    7/10 La Roberval nous sert d’étalon dans l’opposition de ses plateaux où se font face les poids de la reconstruction et du passé. Les lests font ployer les déterminations, font fléchir les prises d’élans promptes au renouveau, aux projets de table rase. La rugosité de la Lozère irise le tableau des landes d’une caligineuse torpeur, enserrant le cou et réduisant notre capacité à capter l’oxygène nourricier.

    31/03/2017 à 11:17 2

  • Histoires impossibles

    Ambrose Bierce

    8/10 Dans la cour de Hawthorne ou Poe, le novelliste décante, d'une écriture boyard oblitérée d'ampoules, un surréalisme noir.
    La dimension de ses thèmes et sa manière de les aborder restent d'une richesse cofondante.
    La morale face au macabre.

    28/11/2023 à 00:33 2