jackbauer

702 votes

  • Hôtel du Grand Cerf

    Franz Bartelt

    6/10 Vertigo Kulbertus, un blaze à faire tourner les têtes... Manque de bol, un physique plus proche du bibendum que de Bieber, et la fibre pantagruélique plus que patriotique... Personnage principal du roman de Franz Bartelt, ce policier, à la verve rabelaisienne, se révèle rapidement déconcertant, et à force de baffrer à longueur de pages, donne l'envie de le biffer... Original, cocasse de prime abord, très vite, ses méthodes d'investigation déroutent non seulement les habitants du petit village de Reugny, mais agacent aussi l'humble lecteur que je suis, hermétique aux digressions anatomiques ou gastronomiques, dubitatif devant cet énergumène assez horripilant, qui nous rejoue la Grande Bouffe à la sauce Chabrol, sans que l'on saisisse toujours le pourquoi du comment...
    Et si le découragement en vient à pointer le bout de son nez, c'est, me concernant, le personnage de Kulbertus le principal responsable...
    Paradoxalement, et bien peuplé qu'il est, l'Hôtel du Grand Cerf, tout comme le roman qui porte son nom, mérite néanmoins que l'on s'y arrête, pour son intrigue qui finit par sortir du bois, et ses seconds couteaux plus affûtés, au sens propre comme au figuré, que Mr Vertigo...

    20/08/2018 à 17:33 4

  • Sa Majesté des Ombres

    Ghislain Gilberti

    8/10 On ne peut que trouver "stupéfiant" l'aboutissement du dernier Ghislain Gilberti, qui pousse le thriller dans ses derniers retranchements, lui donnant une dimension sérielle digne des plus grosses productions de la petite lucarne, à la seule force de ses mo(r)ts...
    Une première partie qui se heurte aux limites du genre feuilletonesque : puisqu'il s'agit d'une épopée, d'une trilogie, il est presque malhonnête de juger ce recueil seul, car comme toute série, chaque épisode se mesure à à l'aune de l'ensemble, pour ce qu'il représente, et la façon dont il sert l'unité... C'est pourquoi il faut alors juger différemment, et faire fi des défauts inhérents à ce type de projet, comme la mise en place, beaucoup plus ambitieuse de cette intrigue, qui retarde forcément l'envol, pour se focaliser sur les tenants et les aboutissants d'une entrée en matière comme celle-ci... Des personnages tous plus borderline les uns que les autres, que Gilberti parvient à rendre crédibles néanmoins, sans verser dans l'outrance; un méta-univers policier, dans lequel la masse d'informations ne noie à aucun moment le lecteur, mais s'avère, plutôt, une bouée efficace pour nager avec les requins et le menu fretin qui peuplent ces fonds-là...
    En un mot, une fresque grandiose, dont les cent dernières pages posent les problématiques futures et donnent peut-être la véritable raison d'être de cette incroyable immersion dans le monde des ombres...

    12/08/2018 à 12:12 10

  • Hortense

    Jacques Expert

    6/10 Expert brouille la frontière entre détresse et folie, avec ce portrait d'une mère éplorée, dont on peut se demander si elle fabule ou si sa douleur est réelle...
    Les livres que j'ai lu de cet auteur ne m'ayant pas particulièrement transporté, j'avoue que j'ai eu quelque réticence à accorder ma confiance à ces paroles d'Expert, mais je dois reconnaître, sur ce coup-là, sa réussite en ce qui concerne le réalisme apporté à la psychologie des principaux protagonistes...
    Même si je peux déplorer les quelques longueurs rédhibitoires, petit péché mignon de l'auteur, qui privent le roman d'un rythme et d'une tension plus fortes... D'autant plus que j'avais anticipé le coup de théâtre final dès les premiers pages... Néanmoins, une lecture pas désagréable, ni transcendante...

    31/07/2018 à 20:44 6

  • Là où vivent les loups

    Laurent Guillaume

    9/10 Au milieu d'un troupeau de joyeux drilles et de tristes sires, Laurent Guillaume choisit comme mâle (pré)dominant un anti-héros gouailleur et misanthrope, que le caractère outrancier nous rend presque immédiatement attachant, un peu comme l'imbuvable Merlicht, né sous la plume de Nicolas Lebel... Dans les moments de la vie quotidienne, comme dans les scènes d'investigation, Laurent Guillaume trouve le mot juste, et nous narre, avec bonheur et humour, les mésaventures de ce drôle de spécimen...
    Plus que l'air régénérant des sommets alpins, c'est par la plume caustique et goguenarde de l'auteur, qui propose ici une alternative convaincante aux polars urbains, gavés de super-flics infaillibles, que passe ce courant de sympathie, qui vous rafraîchira tout du long de votre lecture...

    28/07/2018 à 19:26 10

  • Quelque part avant l'enfer

    Niko Tackian

    7/10 Tackian entretient le doute et l'angoisse tout le long de ce thriller indécis pour livrer, au bout du tunnel, sa révélation infernale...
    Adepte des aventures de Tomar Khan, et friand de celles d'Alex Hugo, j'ai voulu voir comment tout avait commencé pour Nico Tackian... Avec son premier roman, on reste en territoire connu : des personnages attachants, une intrigue, alléchante et qui flirte avec le fantastique... Néanmoins, ici, l'expérience montre quelques limites : des incohérences dans le déroulement de l'action, et surtout, une résolution de l'intrigue comme sortie du néant, qui intervient spectaculairement, et de façon assez artificielle, après un tâtonnement qui aura duré quelques 300 pages...

    28/07/2018 à 19:25 5

  • Les Fantômes de Manhattan

    R. J. Ellory

    9/10 Il y a deux histoires dans l'histoire que nous raconte RJ Ellory : celle, collective, de l'envers du rêve Américain, et celle, individuelle, de l'envers d'un rêve de vie fantasmée...
    Les personnages de cette ghost story se débattent dans une existence biaisée par la vision de leur rapport à l'autre, ectoplasmes solitaires recherchant la complétude, affranchis des convenances, éprouvant le spectre de toutes les émotions terrestres,et douloureusement seuls... Un portrait de femme d'une grande acuité, sensible et touchant, une quête empathique effrénée, un questionnement à propos de ce qui nous (re)lie les uns aux autres...
    Et même si plane sur le manuscrit servant de fil rouge à cette intrigue, des réminiscences de quelques-uns de ses précédents romans, notamment Vendetta, RJ Ellory lui donne une telle force de conviction, un tel engouement, une telle épaisseur, qu'il confère presque à lui seul sa qualité au livre, et donne, au final, un poids indéniable au dénouement, incroyable, ressuscitant ceux de ses meilleurs œuvres...

    28/07/2018 à 19:24 7

  • Réveille-toi !

    François-Xavier Dillard

    8/10 François-Xavier Dillard construit son récit comme un électrochoc, alternant séquences oniriques, à haute tension, et phases d'observation, toutes en descriptions et analyses, en un crescendo dramatique absolument captivant...
    Ça se rapproche un peu de ce qu'ont pu faire Camut et Hug, quelque part entre les Voies de l'ombre et W3, l'ambition de marier les genres, d'établir un pont entre des thématiques aussi variées que la science-fiction, la psychanalyse, le fantastique ...
    Même si, comme à son habitude, il s'évertue à déshabiller de leurs oripeaux traumatiques chacun de ses personnages, pour mieux les  incarner, et dresser un portrait de famille(s) hantées par ces monstres domestiques, d'une effroyable humanité ...

    28/07/2018 à 19:23 5

  • Dernier été pour Lisa

    Valentin Musso

    8/10 Quand on fait le choix de lire un roman de Valentin Musso, c'est souvent pour la promesse d'un auteur capable de se renouveler d'un livre à l'autre, d'aborder différents genres, avec souvent la même réussite...
    Sur une trame très "Joël Dickerienne", il répond aux exigences du cahier des charges, tout en parvenant à insuffler à ses personnages ce supplément d'âme, cette prégnance charnelle, qui tire son roman de l'ennui et du redondant...
    À partir d'une intrigue somme toute commune, sa manière de nous raconter des histoires prend le dessus, et le chemin qu'il dessine, plus tortueux qu'il n'y paraît de prime abord, nous mène imperceptiblement vers une espèce de crépuscule émotionnel, fin de règne de l'amitié perdue, passerelle ténue et cathartique, liant l'adolescence à l'âge adulte...

    28/07/2018 à 19:22 6

  • Par accident

    Harlan Coben

    7/10 Une affaire que n'aurait pas renié Myron Bolitar, mais dont se sert Harlan Coben pour introduire un nouveau personnage ( récurrent ?), version francophile du privé cynique, ex-champion de basket universitaire, un certain Napoléon Dumas... Fidèle à lui-même, et au principe de misdirection, cher à tous les prestidigitateurs, il déploie son écran de fumée pendant une bonne partie du roman, pour mieux nous surprendre au final, et même s'il parvient encore à nous tenir en haleine, le procédé pourrait finir par s'éventer à la longue...

    28/07/2018 à 19:21 4

  • Une autre histoire

    Sarah J. Naughton

    4/10 Dans les années 80, Gérard Blanc chantait : " Et on démarre une autre histoire..." Le problème, c'est que cette Autre Histoire-là ne démarre jamais... J'ai l'impression que l'enjeu du roman est quelque part sabordé par une absence de gradation dramatique, un suspense factice, que la construction tente de rendre retentissant, mais qui ne m'a jamais accroché...
    Le style de l'auteure ne change malheureusement guère la donne, et contribue plutôt, selon moi, à l'enlisement de l'intrigue : assez passe-partout, et finalement sans relief particulier...
    Même ses personnages en deviennent soit horripilants, soit caricaturaux...

    05/07/2018 à 21:37 5

  • Les Jumeaux de Piolenc

    Sandrine Destombes

    7/10 Adoubé par Michel Bussi himself, ce cold case au suspense diabolique se révèlera la lecture idéale pour vos vacances... Pas de surenchère dans l'hémoglobine, pas de serial killer détraqué, ce qui est fascinant ici, c'est ce basculement qui s'opère chez le lecteur, comme chez le personnage principal, vers l'acceptation d'une réalité hors normes, littéralement, qui nous émeut et nous glace à la fois... La conviction qui s'étiole au fil des pages, le doute qui vient vous chatouiller le cortex, l'indécision qui gagne du terrain, l'enchaînement des événements va mettre votre jugement à rude épreuve... Un thriller qui a, en plus, le mérite de traiter le thème de la gémellité sous un angle inhabituel, sensible et subtil...

    25/06/2018 à 15:16 9

  • La Nuit de l'ogre

    Patrick Bauwen

    9/10 La mort lui va si bien... Nerveux, sombre et maîtrisé, le dernier Bauwen passe la mort au révélateur, en l'exposant sous ses plus beaux atours, pour mieux titiller notre curiosité morbide...
    Ses tirs de carabin font mouche, particulièrement lorsqu'il mêle anecdotes touchant à son expérience de praticien, et mythologie du monde médical... Sa nuit de l'ogre sait nous tenir en éveil, sans qu'il lui ait besoin d'avoir recours à quelque artifice que ce soit ; il fait la lumière sur les zones d'ombre de ses personnages principaux, leur conférant par là même une épaisseur dramatique et empathique, touchante autant qu'addictive...
    Un conte macabre, que l'exposition du personnage de super méchant tire plutôt vers le Oh, plus inquiétant que ne l'était le Chien lors de la précédente aventure, et dont les connexions, établies entre les différents rouages de l'intrigue, développent un contrôle du récit tout en souplesse...
    Et dans l'attente du prochain festin, les dernières lignes, qui posent les jalons du prochain tome, sont là pour nous ouvrir l'appétit...

    17/06/2018 à 21:11 8

  • La Maison où je suis mort autrefois

    Keigo Higashino

    5/10 De battre mon cœur s'est arrêté... Contrairement à l'héroïne de ce drôle de roman noir, je suis resté sur le seuil de cette drôle de bicoque, hantée par le souvenir d'événements funestes... Un style quelconque, une émotion qui ne vient pas, une neutralité formelle, associée à une intrigue qui sait vous prendre par la main, mais qu'on finit par lâcher, à force de paraphrases et de dialogues décousus... Pour moi, ce fut plutôt " Le livre où je me suis perdu autrefois"...

    07/06/2018 à 23:07 5

  • La Terre des morts

    Jean-Christophe Grangé

    7/10 Avec son diptyque africain, Lontano et Congo Requiem, Jean-Christophe Grangé avait su rallumer le désir, et j'attendais tout naturellement que son nouvel opus, annoncé comme sulfureux, me donne un gros coup de chaud, voire un coup de cœur...
    La partie de plaisir s'est d'abord muée en mauvais coup... En cause: des préliminaires ratés, et cette intrigue saucissonnée, ligotée dans sa première partie par un traitement assez sage de l'aspect SM et des autres déviances sexuelles, comparé, par exemple, à la subversion d'un Sénécal... J'aurais aimé de la part du taulier du polar hexagonal une approche un peu moins routinière, un peu plus trash, surtout quand on sait qu'en amour, c'est la routine qui tue tout...
    Mais dans un second temps, le pouvoir de séduction de Grangé reprend le dessus, dans la façon qu'il a de prendre son public à contre-pied, dans son art consommé de mener son récit, et même si on se demande jusqu'à quel point il poussera le vice de l'abracadabrantesque, quand l'enquête originale se transforme en quête originelle, on se prête de bonne guerre au cocufiage, en acceptant de fermer les yeux sur les écarts de conduite de l'auteur...
    Au final, une lecture pas orgasmique, un démarrage plus passif que lascif, mais un thriller à conseiller tout de même à tous les hédonistes du polar, sans craindre la débandade...

    04/06/2018 à 20:38 9

  • L'Appât

    Daniel Cole

    8/10 La tentation était grande de mordre à l'hameçon du second thriller de Daniel Cole...
    Un prolongement à l'affaire Ragdoll, avec toujours cette faculté stupéfiante qu'a l'auteur d'imaginer des scènes de crime totalement incroyables, quelque part entre Saw et Seven, avec le risque inhérent que l'exagération ne fasse basculer l'histoire du côté de l'improbable... Ici, personnellement, cela ne m'a pas dérangé de prendre les messies pour des lanternes, même si l'arrière-plan religieux n'est pas des plus aboutis... Les personnages secondaires sont imbuvables, mais les passes d'armes entre Baxter et Roche, plutôt réussies, maintiennent le récit à flot...
    Au final, pas de pêche miraculeuse, mais la sensation tenace que l'auteur a réussi son coup, à savoir me prendre dans ses filets...

    23/05/2018 à 21:15 7

  • Le Manuscrit inachevé

    Franck Thilliez

    8/10 Engage le jeu que je le gagne... Élaboré au sein du laboratoire mental de Franck Thilliez, ce Manuscrit inachevé prend le par(t)i, ludique, d'emmener le lecteur sur des versants d'horreur et d'effroi, le mettant à l'épreuve, aussi bien mentalement, que psychologiquement...
    Une nouvelle expérience littéraire, associant plaisir (du lecteur), et douleur (des personnages), une partie d'échecs sado-masochiste jusque dans son épilogue...
    Un hommage à Sir Arthur Conan Doyle, un vrai livre interactif, comme ceux dont vous êtes le héros, dans lequel vous choisissez entre la lumière et les ténèbres, le romanesque ou le cartésien...
    Et où Franck Thilliez en impose le plus, c'est dans sa capacité à mener la partie à son terme, en dépit du flot d'événements qui balisent son histoire, et qui auraient tendance à nous en faire perdre le fil ; or, pas du tout, les coups s'enchaînent, et le rythme ne souffre d'aucun temps mort... Contrairement à Franz Schubert, Franck Thilliez nous joue là sa symphonie la plus aboutie depuis longtemps...

    13/05/2018 à 20:48 8

  • Soeurs

    Bernard Minier

    8/10 Un retour aux Sœurs, comme un retour aux sources... La première affaire du jeune Servaz, comme la résonance d'une époque révolue pour lui, le flic bourru et technophobe, toujours plus à l'étroit dans ce monde d'aujourd'hui...
    On pense à " Garde à vue", de Claude Miller, pour le face-à-face tendu entre Servaz et Erik Lang, et l'ambiance rétro qui en émane...
    Le personnage de l'écrivain, auteur de romans policiers, impliqué au cœur de l'affaire, apporte à l'intrigue une dimension ludique, presque comique, et parfois introspective, quand il permet à Minier d'agrémenter son histoire de saynètes cocasses, et de railler gentiment les clichés et les poncifs, accumulés au fil des critiques faites à l'emporte-pièce...
    Tout comme il évoque les rapports auteur / fan, et les liaisons dangereuses qui peuvent parfois en découler...
    Tout comme il orchestre, in fine, la mise en abyme de sa propre œuvre, et en profite pour se mettre en scène, avec son lecteur, dans une sorte de jeu de miroir...

    08/05/2018 à 10:38 8

  • À mains nues

    Paola Barbato

    7/10 Pourquoi à mains nues ? Parce que Paola Barbato ne prend pas de gants pour nous plonger au cœur de la mêlée, et nous en mettre plein la gueule... Le plus glaçant dans cette histoire, ce n'est pas tant l'explicite, que l'implicite, le hors champ, la violence suggérée... C'est l'irrationnelité de la situation dans laquelle se retrouve plongé Davide/Batiza, c'est le dressage imposé par ce père de substitution, ce syndrome de Stockholm presque partagé... Une fois encore, les personnages de Barbato sont tour à tour victimes et coupables, dans cette posture du survivant, sur le fil d'une morale mal dégrossie...
    Son talon d'Achille, c'est ce rythme induit par un schéma narratif longtemps binaire ( phase de combat/phase de repos), qui le rend rébarbatif et redondant...
    Pas loin de jeter l'éponge, j'ai dû me faire violence pour rester sur le ring; bien m'en a pris, car la lecture des 40 dernières pages, avec sa succession d'uppercuts, m'a fait baisser la garde, et laissé sonner pour le compte...
    Plutôt qu'un gros K. O. technique, une détonante victoire aux poings...

    01/05/2018 à 23:42 10

  • La Disparition de Stéphanie Mailer

    Joël Dicker

    4/10 Joël Dicker tente de nous refaire le coup de l'affaire Québert, mais cette fois, la mayonnaise ne prend pas, ne prend plus, c'est même une énorme faute de goût...
    Je ne peux pas dire que je me sois totalement ennuyé, mais entre des scènes dignes d'une mauvaise sitcom, des rebondissements d'un opportunisme discutable, des dialogues affligeants de niaiserie, on frôle tellement le grotesque et la caricature, qu'on va au bout de l'expérience en s'interrogeant sur le pourquoi d'un tel engouement autour de cet auteur, et de ses romans...

    22/04/2018 à 19:53 9

  • Toutes blessent, la dernière tue

    Karine Giebel

    8/10 Jusqu'à quel point la maltraitance physique et/ou psychologique est-elle supportable ?
    Jusqu'à quel niveau de douleur peut-on s'oublier, pour résister ?
    La capacité de résilience est au cœur du nouveau thriller "coups" de poing de Karine Giebel, qui gravit un nouvel échelon dans le dévoiement de la nature humaine ...
    Ici, comme souvent avec Giebel, pas de violence suggérée, mais une violence exposée, voire surexposée... Format XXL, les tortures subies par la jeune Tama posent la question de la pertinence de certaines scènes, à laquelle répond l'auteure, en toute fin de roman...
    Si toutes blessent, et la dernière tue, durant ma lecture, certaines se sont, parfois, étirées inutilement ; le péché mignon de Karine Giebel, cette prolixité adverbiale, est (re)venu parasité la progression d'une intrigue qui aurait mérité davantage de sécheresse...
    J'ai néanmoins retrouvé avec bonheur l'auteure qui m'avait scotchée avec " Meurtres pour rédemption", son ardeur, sa frénésie, qui manquait dans ses derniers romans, et qui lui permet de jouer de tout son savoir-faire et de toute son habileté scénaristique pour nous tenir en haleine, sur plus de 700 pages...
    Elle sait rallumer la lumière, en sondant les recoins les plus sombres du genre humain, pour mettre en valeur ces individus que l'on s'évertue à dissimuler...

    12/04/2018 à 15:50 8