Métro Z

  1. Aller simple pour l’enfer

    Emma prend le métro avec son jeune frère, Natan, qui est autiste. Soudain, tout dérape. Des explosions, de la fumée. La panique, les passagers qui cherchent à quitter le souterrain. Et puis… les premières silhouettes apparaissent. Regard lointain, bave aux lèvres, mouvements lents. Et s’ils étaient des zombies ?

    Après Décollage immédiat et Nuit blanche au lycée, Fabien Clavel revient dans la collection Thriller de chez Rageot. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un roman particulièrement explosif. Dès le premier chapitre, on plonge dans le cauchemar vécu éveillé par Emma, Natan ainsi que les autres malheureuses victimes des attentats. L’écriture est remarquable, nerveuse et électrique, et concourt fortement au suspense qui ne se relâche jamais. Le lecteur va passer environ deux-cents pages de pure angoisse. Les décors éclatés, les ombres malsaines, les chœurs des créatures, et bien sûr, tous ces zombies qui rôdent. On a rarement atteint un tel niveau dans la littérature jeunesse : ça saigne, ça mange, ça hurle, et les frissons vont crescendo. Face à ce cataclysme, Emma, Natan et C-Byl constituent un contrepoint humain salvateur.

    C’est du très lourd que nous offre Fabien Clavel, tant dans le sujet que dans la manière de le traiter. En plus de proposer une idée originale quant à la genèse de ces monstres, même si l’on pourra lui reprocher un manque de crédibilité quant à cette génération, l’auteur propulse son lectorat dans un huis clos infernal et intense. Assurément, une pièce maîtresse de la série.

    /5