Sale eau de Montreuil

  1. Le Poulpe et le cash à l’eau

    Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, est sur la piste d’une vaste manigance. Méolia, société fournisseuses d’eau, pille le portefeuille de ses clients ainsi que des contribuables. Mais Adrien Jabarre, conseiller municipal et contact de Gabriel, est assassiné. Avec l’aide de la belle et rebelle Juliette, le limier va tenter de tirer tout ça au clair…

    Deux-cent-quatre-vingt-troisième enquête du Poulpe, signée par [perDazin+Karl|], cet ouvrage se laisse lire avec plaisir. Le cahier des charges est respecté avec fidélité et rigueur, mettant une fois de plus Lecouvreur aux prises avec de sombres individus. Si l’ensemble est de qualité et très agréable à suivre, on regrette que l’auteur n’ait pas tenté de se surpasser quant à l’histoire. Tout y est, certes, intelligent et bien mené, mais le récit manque souvent de verve, sans scène prenante ni personnages croustillants. Juliette a beau être une désirable révoltée, son portrait paraît trop sage et calqué sur ce qui a déjà été écrit dans la série. Et si les révélations à propos des combines des grandes entreprises sont justes et frappées au coin du bon sens, elles ne sont pas explosives ni bouleversantes, au point d’en rester au simple chapitre de la piètre dénonciation.

    Si le roman de Karl Dazin ne démérite pas, il est cependant minimal. Pour reprendre le thème du livre, le texte ainsi que le réquisitoire auraient pu être agités, bouillonnants, glacés ou brûlants ; ils demeurent ici à l’état d’eau tiède.

    /5