Mensonges

  1. Huis clos entre vérités et dissimulations

    Le professeur Jacques Valette, éminent spécialiste de la greffe cardiaque, est en train d'écrire ses mémoires dans sa maison isolée quand un inconnu au masque de chacal l'agresse. Qui est-il ? Que lui veut-il ?
    Dans le même temps, Jeanne, une journaliste, s'intéresse à un flirt sans lendemain et en vient à enquêter sur un tueur en série qui ne s'en prend qu'aux vedettes de toutes sortes.
    Progressivement, ces deux tableaux apparemment distincts vont se croiser et faire remonter à la surface de bien vieilles rancœurs et histoires de famille.

    Le huis clos est un thème très apprécié dans le genre policier : Karine Giebel, Stephen King, Agatha Christie, pour ne citer qu'eux, s'y sont déjà essayés avec succès. Ici, Béatrice Nicodème exploite de manière épurée et efficace ce schéma. Pas de scène d'action tonitruante : on a parfois l'impression d'assister à une pièce de théâtre. Les personnages sont brillamment campés, tout en non-dits et en contrevérités, et l'écriture est très agréable à lire, simple et efficace. Petit à petit, le lecteur pourra croire qu'il a saisi le fin mot de l'histoire alors que l'auteur a réservé de nombreux rebondissements, et ce jusqu'aux ultimes pages. Sous un titre un peu passe-partout se dissimule un habile thriller, court et prenant, très maîtrisé et ressemblant fortement à une partie de poker menteur endiablée.

    Pour conclure, Béatrice Nicodème signe un opus réjouissant qui peut faire office de « roman type » dans le thème du huis clos, avec une grande économie de moyens mais une brillante emprise sur l'attention du lecteur.

    /5