Matt Browning est un ancien soldat d'élite, mais sa situation actuelle est précaire : il a fait de très mauvais placements en bourse et doit rembourser au plus vite ses dettes auprès d'un homme influent de la mafia russe. Une solution vient à lui, sous les formes appétissantes d'une femme des services secrets : aborder un cargo transportant dix millions de dollars appartenant à Al-Qaïda et éliminer ses occupants pour porter un coup décisif aux finances de cette nébuleuse terroriste. Browning pourrait alors partager avec son équipe de mercenaires le butin et offrir un meilleur avenir à sa fiancée, Gill. Le plan est risqué mais attrayant, et Browning accepte. Il ignore alors que sa décision va le faire basculer une nouvelle fois dans un monde de sang et de trahison.

Ancien membre du SAS reconverti dans l'écriture de thrillers d'espionnage comme Cibles à abattre ou Nom de code : veilleur, Chris Ryan signe avec Prise de guerre un roman efficace. L'intrigue, quoique classique et présentant des poncifs, est bien menée, avec son lot de scènes spectaculaires et d'opérations musclées. Les divers personnages sont bien campés, depuis les membres du commando jusqu'aux agents secrets en passant par les assassins d'Al-Qaïda, et l'on sent nettement les connaissances de terrain de l'auteur pour donner vie à ces divers protagonistes. Si certains ressorts peuvent se laisser deviner, le roman n'en est pas moins très abouti, avec une écriture nerveuse, des chapitres qui s'enchainent selon une mécanique bien huilée, des moments que l'on verrait bien transposés sur grand écran, et un prologue qui prend toute sa signification après l'ultime fusillade. A noter que certaines scènes, notamment des exécutions sommaires d'enfants, risquent de heurter certaines sensibilités.

Comparable aux œuvres de Tom Clancy, Prise de guerre est un opus énergique et habile qui constitue une bonne ouverture au lecteur désirant s'essayer à ce genre littéraire. S'il n'est pas mémorable d'originalité, il n'en demeure pas moins efficace.