Echange mortel

(Imperfect Strangers)

  1. Piège machiavélique

    Dans l’avion qui les amène à New York, deux étrangers font connaissance : Sandy Kinsolving et Peter Martindale. Pour passer le temps, ils regardent des extraits du film d’Alfred Hitchcock « L’inconnu du Nord-Express » inspiré d’un livre de Patricia Highsmith et en viennent à évoquer ce projet ingénieux d’échange de meurtres permettant aux assassins de ne pas être démasqués. Ils en viennent à fomenter un plan incroyable : reprendre le principe de ce film en le perfectionnant afin de tuer leurs épouses respectives pour des raisons pécuniaires. Si Sandy accepte dans un premier temps, il revient sur sa décision mais trop tard : il apprendra vite que Peter Martindale est un homme qui ne reculera devant rien pour que le projet s’accomplisse.

    Reprenant le scénario de L’inconnu du Nord-Exress écrit en par Patricia Highsmith, Stuart Woods signe un roman à suspense dont le début est très inspiré et accrocheur. Les personnages sont convaincants, la situation intéressante et les premiers rebondissements ingénieux, laissant espérer une suite aussi imaginative. Malheureusement, une fois la moitié du livre atteinte, le récit perd nettement en panache et devient très conventionnel et artificiel. L’intrigue se fait bien plus linéaire, et le Peter Martindale si retors du début n’a plus rien d’inquiétant. De nombreuses scènes du roman sont sans grand intérêt – notamment ce qui concerne la famille de Sandy et l’élaboration de son exploitation viticole – au point que le lecteur se surprend à imaginer des rebondissements qui ne viendront jamais.

    Echange mortel laisse donc un goût d’inachevé, et c’est d’autant plus dommage qu’il portait en lui un potentiel littéraire indéniable : l’auteur semble s’être essoufflé pour ne donner qu’un roman médiocre ne rendant pas l’hommage voulu à celui de Patricia Highsmith.

    /5