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Nuit sombre et sacrée
7/10 C’est avec impatience que je voulais connaître la suite à « Une vérité à deux visages » et plus précisément à la promesse faite par Bosch à Elisabeth, une toxico repentie, de découvrir qui a tué sa fille, Daisy, il y a plus de 9 ans.
L’enquête sur ce cold case emmène Bosch à rencontrer Renée Ballard. Cette flic coriace au caractère bien trempé s’associe au vieil inspecteur à la retraite pour apporter son aide. Celle qui a été placée d’office au service de nuit va alterner les enquêtes de routine, plaintes, meurtres, disparitions vol avec effraction,… et la résolution de la mort de Daisy.
Nuit sombre et sacrée n’a pas la saveur ni l’intensité du précédent opus, mais permet d’asseoir la complicité de ces 2 personnages principaux de Connelly. Une rencontre attendue mais pas explosive.10/05/2024 à 09:07 3
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Les Naufragés du Wager
7/10 Au XVIIIème siècle, la Guerre de « l’Oreille de Jenkins » fait rage entre l’empire britannique et l’empire espagnole. Ces deux puissances de l’Europe se battent pour asseoir leur hégémonie sur les terres découvertes par Christophe Colomb, et qui deviendront leurs nouvelles colonies. Et avant tout, les pourvoyeurs de leur richesse via leurs ressources en or et argent. Les mers et les océans deviennent le terrain de guerres et de batailles sans merci, et les vaisseaux des cibles convoitées pour mettre la main sur les trésors dont sont bondés leurs cales.
Le Wager est amarré en cette fin d’année 1740, et fait partie d’une escouade avec le Centurion, le Gloucester et le Severn. L’objectif affiché par la Royal Navy est de piller le Notre-Dame-de-Cavadonga et son or. Pour cela, la flotte britannique va devoir franchir le terrible et terrifiant Cap Horn. Mais le passage va s’avérer périlleux pour le Wager et ses 300 marins à bord. Naufragés, ils trouvent refuge sur une île et doivent désormais essayer de survivre.
Le naufrage du Wager constitue un épisode marquant dans l’histoire de la Royal Navy, dû notamment par le retour de quelques rescapés et surtout du procès qui en a suivi de son commandant David Cheap.
David Grann, historien-romancier, est un auteur reconnu avec à son actif La Cité perdue de Z ou The Killers of the flower Moons qui ont été admirablement adaptés au cinéma.
Ce livre, Les naufragés du Wager, catégorisé « roman » est plus proche d’un document, tant les références bibliographiques, les citations et les renvois aux notes de fin de livre, sont pléthores, à l’inverse de dialogues ou d’épisodes fictifs. Sa première partie fut pour moi le cap le plus difficile à franchir : la présentation des protagonistes et du contexte historique et sociétal m’a profondément ennuyée. J’ai failli abandonner ma lecture, à cause de ces 100 premières pages.
Mais ma persévérance a gagné et j’ai ainsi commencé l’aventure avec la mise à flot de cette armada et découvrir cette catastrophe humaine (maladies, morts, …) et la force des naufragés et leur révolte. La lecture prend de l’ampleur et devient plus intéressante, à mon goût.
Cet événement historique a fait l’objet de nombreux récits, d’essais, grâce aux archives laissées par les survivants. Il continue de susciter l’intérêt encore de nos jours : il est prévu que ce livre fasse l’objet d’une adaptation cinématographique par Martin Scorsese (sortie envisagée en 2025).06/05/2024 à 14:27 3
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Une vérité à deux visages
8/10 Avec ce 23ème livre de la série, Bosch va être amené à suivre deux enquêtes. Dans le cadre d’un double homicide de pharmaciens (le père et son fils), l’ancien inspecteur du LAPD va devenir agent infiltré de la DEA et contrecarrer les trafiquants d’opiacés. Dans une vieille affaire où le coupable croupi dans le couloir de la mort, les avocats de celui-ci accuse Bosh d’avoir falsifié des preuves. Le policier en retraite va devoir compter sur le talent de son demi-frère, Mickey Haller, et de son fidèle enquêteur, Cisco, pour le discriminer.
Encore un excellent « Harry Bosch » dans lequel Michael Connelly dénonce la dépendance des Américains aux opiacés et le trafic organisé de ces médicaments. J’ai eu plaisir à retrouver Haller et son talent d’avocat, le temps d’une plaidoirie devant le Juge et les avocats du condamné, que j’ai particulièrement adorée. La fin du livre (et je ne divulgâche pas, rassurez-vous) ouvre sur l’enquête suivante que l’on retrouve dans Nuit sombre et sacrée qui fera l’objet d’une de mes toute prochaines lectures. Hâte de le lire !!02/05/2024 à 14:55 5
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Le Livre des choses perdues
8/10 Il y a quelques semaines, j’avais voulu lire ce Livre des choses perdues. Mais, passé le cap des 3 premiers paragraphes, je l’ai refermé. Ces quelques lignes lues ne m’avaient pas convaincu de poursuivre cette histoire. Et puis, dernièrement, j’ai voulu lui redonner une seconde chance, avant, le cas échéant, de le mettre définitivement de côté. Bien m’en a pris tant j’ai été absorbé par l’histoire fantastique de ce jeune David.
Londres, au début de la Seconde Guerre mondiale. David vit avec son père. Il vient de perdre sa mère des suites d’une longue maladie. Malgré toutes ses prières et ses rites superstitieux, il n’a rien pu faire pour la sauver. Culpabilisant, David vit reclus dans sa chambre et ses livres. Tandis que son père le confie à un psychiatre pour l’aider à surmonter cette terrible perte, David voit un autre drame arriver. Son père va refaire sa vie avec une nouvelle femme, Rose. Et de cette union naît son demi-frère, Georgie.
C’est peu dire qu’il n’accepte pas les bouleversements. Et l’absence plus pesante de son père, travaillant comme il va le découvrir dans le décryptage des codes secrets, va plonger David dans la lecture, activité qu’il partageait avec sa mère. Dans sa nouvelle chambre, David va découvrir de nouveaux livres. Des livres qui, étrangement, lui parlent. Un secret qu’il va, précautionneusement, garder pour lui. Il manquerait plus que le psychiatre le diagnostique fou. Tandis que son petit frère prend plus de place dans la vie, David souhaite plus que tout que sa vie d’avant revienne comme par magie et qu’il reçoive tout l’amour de ses parents.
Alors qu’une nuit, une voix lui demande d’aller dans le jardin, un chasseur allemand abattu va s’écraser sur lui. David trouve une brèche où il s’engouffre. Et il va tomber dans un autre monde, rempli de personnages aussi étranges, qu’extraordinaires, aussi malicieux que bienveillants.
Avec ce Livre des choses perdues, John Connolly plonge le lecteur dans les contes fantastiques revisités à notre vision d’adultes. On sourit à découvrir la suite de Blanche Neige et les 7 « personnes de petite taille » qu’a faite l’écrivain, par exemple, et on s’amuse à décortiquer les quelques énigmes (mention spéciale pour celle aux gardiens des 2 ponts !) distillées dans le livre. Mais plus que tout, Le Livre des choses perdues permet de redécouvrir notre âme d’enfant et de ressentir de nouveau différents sentiments qui étaient bien enfouies, les années passant.30/04/2024 à 14:31 4
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Nuits Appalaches
8/10 Le jeune Tucker revient sur ses terres natales du Kentucky, après avoir passé 11 mois, avant la fin de la Guerre de Corée, où personne ne l’attend. Il prend ainsi son temps, à faire de l’auto-stop, admirant les collines, les forêts, les paysages d’où il peut revoir l’immensité et la pureté du ciel nocturne et les étoiles étincelantes : ce qu’il appelle ses nuits Appalaches.
Sur la route du retour, il fait la rencontre de Rhonda qu’il sauve d’une agression. Elle deviendra sa femme et la mère de ses enfants, dont la plupart sont atteints de troubles psychologiques. Les services sociaux de l’Etat souhaitent d’ailleurs les placer en institut.
C’est sans compter sur l’abnégation de Tucker. Devenu bootleger, il sait que sa vie de « contrebandier » comporte des risques mais peut permettre à sa famille de fuir une vie misérable. Et avant tout, de rester uni, de construire, lui qui n’en a pas eu, une véritable famille, un foyer aimant.
Magnifique portrait à l’écriture sensible et intense, Nuits Appalaches est un roman puissant et poétique. Chris Offutt, que je continue de découvrir et d’apprécier l’œuvre, est doué pour offrir des personnages aussi attachants que miséreux, au code d’honneur inébranlable et remplis de principes parfois contradictoires. Car chez Chris Offutt, rien n’est tout blanc ni tout noir.29/04/2024 à 13:36 9
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Le Sang des innocents
9/10 Titus Crown, ancien agent du FBI, est le premier shérif noir de Charon County. Elu par défaut, rejeté aussi bien par les Blancs que par les Noirs, Titus ne pense qu’à rendre son insigne. Il a beau faire appliquer des consignes strictes pour que la police soit exemplaire, c’est pas facile de se faire respecter.
Lors d’une prise d’otage dans le collège du comté, le tueur de professeur, un jeune étudiant, est abattu après avoir prononcé des propos aussi mystiques que mystérieux. Titus et son équipe vont mener une enquête qui va déterrer autant de cadavres que de secrets inavouables.
Dans ce Sud où règne encore la ségrégation, où les drapeaux confédérés flottent à tout vent, le passé est bien enraciné. Ce policier noir au grand cœur est confronté au respect de lois qui peuvent être cause de dilemme dont les membres de sa communauté ne lui pardonnent pas. Il sera même trahi par les siens mais saura reconnaître la vérité au plus profond des cœurs des gens.
J’avais beaucoup accroché au roman précédent de l’auteur, La Colère, dont le rythme percutant et le style coup de poing m’avaient séduit. Dans un autre genre, Le sang des innocents est toujours aussi séduisant. On y retrouve les thèmes chers à l’auteur, aussi contemporains qu’indémodables : le racisme, la violence des religions et le séparatisme des politiques. Ecrits avec autant de passion que de talent, ils sont sources de livres aussi noirs que remplis d’humanité. A l’image du Sang des innocents.24/04/2024 à 14:25 7
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Les Gens des collines
9/10 « Tous les enfants apprenaient les mots « Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés », un message fort et généreux qui ne prévoyaient pas de calendrier spécifique. Dans les collines il était plus pratique de pardonner les offenseurs après les avoir tués. » Et ces gens de la colline du Kentucky savent mettre bien en pratique cette coutume, celle de tuer et de régler entre eux, et de manière radicale, leur problème.
Mick Hardin a été rappelé par sa sœur, shérif du comté de Morehead, bourgade de 7 500 âmes dans le Kentucky, pour sauver son couple. Le temps d’une permission, ce militaire, basé en Allemagne, après avoir servi en Irak et Afghanistan, enquêteur chevronné pour l’Armée, va être sollicité, de manière officieuse, par sa sœur, Linda : un cadavre d’une femme est découvert en haut d’une colline. Mick y voit une occasion de s’occuper à autre chose qu’à la disparition de ses parents et de son couple, à autre chose qu’à la perte de sens à sa vie, donc.
Mick va ainsi questionner les gens qu’il connaît bien, des taiseux, qui ne parlent pas beaucoup et encore moins pour dénoncer les voisins ou rapporter ce qu’ils ont vu. Les affaires se règlent entre eux. Peu soucieux du respect des lois, un comble pour un policier militaire, Mick va réussir à démêler cette affaire et apporter les réponses à la justice qui conviendront à tout le monde.
J’ai adoré les personnages bien campés, justes sans être caricaturaux (et ce Mick est rempli de qualité et de défauts qui sonnent vrais, un personnage attachant), le style tranchant et percutant de l’auteur et ce décor qu’on aimerait voir de ses propres yeux, (sans y vivre pour autant !).
Le début d’une série dont j’ai hâte de lire la suite.23/04/2024 à 15:26 5
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Qui après nous vivrez
8/10 Trois femmes-mères – Trois générations – Trois temporalités. Mais une seule vision très sombre, froide et pessimiste de la fin du Monde écrite par l’auteur bordelais.
A la moitié du XXIème siècle, une panne électrique sonne la fin de la société. Le lecteur ne connaîtra pas les raisons, n’aura pas plus d’explication sur la chute de ce monde-là. Un monde si proche de nous. Mais chacun tente de survivre, un ultime défi au déclin où la violence et le crime prennent le pas sur la civilisation. L’instinct de survie et la peur primale poussent vers la fuite les survivants alors que la milice s’organise face au totalitarisme militaire et religieux.
Dans ce chaos, Hervé Le Corre propose de suivre la destinée de 3 mères et de leur fille, enfant, puis mère à leur tour : Rebecca, Alice sa fille, puis celle qui deviendra sa fille également, Nour et enfin, Clara. Car dans cette fin de tout, seule la femme apparaît comme le signe de la vie, voire survie, comme le symbole de l’espoir.
Qui après nous vivrez est un roman noir à la lecture exigeante. L’absence de repère temporel et des liens entre personnages n’a pas facilité ma compréhension de l’histoire. Ceci a accentué mon malaise, ce mal-être face à cette vision d’un futur horrible voire inéluctable. J’ai tourné les pages à la recherche d’un espoir, même minime, d’une lumière, même infime, qui auraient égayé ma lecture assez poussive et fastidieuse. Je me suis enfoncé dans la douleur et le désespoir. Ce roman possède, à l’image des grands livres, plusieurs lectures. Il peut être à la fois écologiste et décadent (la perte de notre civilisation n’ayant pu répondre aux enjeux climatiques), démocratiques (le pouvoir n’a pas pu anticiper sa chute) ou idéologique voire philosophiques (quelle est la place de l’homme dans les causes de sa perte ? Le féminisme est-elle la réponse, la solution dans une société où l’homme a construit sa perte ?). En tous les cas, ce roman est multiple sans prendre position. Hervé Le Corre reste neutre et factuel tant qu’il puisse l’être en écrivant l’avenir. Chacun aura sa propre lecture et sa propre vision de ce roman où l’ombre de La Route de Cormac McCarthy plane tout au long de ces 400 pages.
23/04/2024 à 14:38 5
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Le Chien des étoiles
7/10 J’avais quitté Dimitri Rouchon-Borie avec Le Démon de la Colline aux Loups (l’auteur glissera dans ce roman un petit clin d’œil), un roman sombre, au style coup de poing, percutant, déstabilisant et ravageur.
Avec Le chien des étoiles, j’ai retrouvé ce style personnel de l’auteur qui cherche à se rapprocher le plus de son personnage principal, toujours décalé et singulier. Ici, il s’appelle Gio. Il sort tout juste de l’hôpital, ayant eu un tournevis planté dans son crâne. Sa famille, issue des « Gens du voyage », souhaite venger cette agression. Et le sang ne peut se venger que par le sang. De cette vengeance, il n’en sortira que des morts, laissant Gio seul qui doit fuir. Il trouvera comme compagnons d’infortune, Papillon, un gamin qui ne parle pas, et Dolores, dont la beauté échauffe les instincts primaires et l’appétit des hommes. Gio souhaite les sauver de ce monde dont il arrive à s’évader, les nuits, en regardant les étoiles.
On suit pendant 200 pages les pérégrinations de ce trio et leurs mauvaises rencontres.
Mi roman sombre, mi conte rempli de noirceur, Le chien des étoiles peut aussi bien séduire que rebuter. Aussi déroutant qu’attachant, ce second roman confirme l’univers particulier de l’auteur, à la fois onirique et cruel, et son style à la fois âpre et poétique.17/04/2024 à 16:53 2
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L'Œil du léopard
6/10 Henning Mankell avait dans son coeur 2 pays. La Suède qui fut le cadre de son excellente série policière avec Kurt Wallander et l’Afrique qui fut le sujet de plusieurs de ses autres romans. L’œil du léopard fait partie de ses romans où les 2 pays se mélangent.
Hans Olofson a passé 19 ans en Afrique et plus précisément en Zambie. Arrivé de Suède pour exaucer un vœu d’une femme qu’il a aimée, il y est resté pour d’autres motifs. L’auteur suédois alterne ses chapitres entre la vie d’Olofson en Suède, sa jeunesse, ses drames et sa vie d’adulte en Zambie, ce pays aussi fascinant qu’étrange, aussi attirant qu’effrayant.
Dans L’œil du léopard, Mankell a le verbe aiguisé pour dénoncer la misère des hommes, femmes et enfants du pays mais surtout la corruption, la violence et le racisme qui gangrènent ce pays voire le continent africain dans son ensemble.
Une fois qu’on a compris que le personnage et la vie de celui-ci ne servaient que de prétexte à ce message politique post-colonial, L’œil du léopard semble vide. La plume de l’écrivain suédois permet de passer outre quelques longueurs. Comme vous l’avez compris, on est face à un roman secondaire dans l’œuvre magistrale de Mankell.11/04/2024 à 14:09 2
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Dans la Maison de mon père
8/10 Verset de Saint Jean 14.2 « Jésus a dit « Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures ».
Rome, décembre 1943. L’Allemagne nazie a envahi la Cité. Le Vatican a affirmé sa neutralité dans le conflit. Malgré l’exigence d’une application stricte de cette non-ingérence dans cette guerre par leurs supérieurs, certains membres du clergé bafouent l’ordre et tente de résister. Monseigneur Hugh O’Flaherty tente de rassembler les âmes charitables et surtout résistantes dans un chœur qui servira de couverture. Leur mission est de constituer et alimenter les réseaux d’évasion des prisonniers. Leur système est, bien que rôdé, codé et bien huilé, toujours dangereux. Le Vatican, cette Maison du Père, abrite et cache plusieurs prisonniers dans l’attente de leur transfuge vers des contrées plus accueillantes et surtout moins hostiles. Mais O’Flaherty est dans le collimateur de Hauptmann, chef de la Gestapo dans la ville romaine. Ce dernier est pressé par le Führer de faire cesser les évasions, coûte que coûte.
Et en cette veille de Noël, « le Rendimento » doit avoir lieu. Cette mission qui doit faire évader un nombre conséquent de prisonniers et de Juifs de Rome. Impossible de faire marche arrière. Mais si elle échoue, elle pourrait remettre en cause toute l’organisation.
Joseph O’Connor propose une version romancée de l’acte de bravoure de Monseigneur Hugh O’Flaherty, véritable résistant du nazisme. Le lecteur est amené à suivre le décompte de cette mission « le Rendimento ». Une page de l’histoire de la résistance parsemé de fictions et surtout de témoignages tout aussi inventés. Cela ne gâche pas l’héroïsme de cet homme de Dieu, mais le lecteur ne doit pas s’attendre à vivre une lecture sous tension et à tenir un page-turner. Dans la maison de Dieu permettra de découvrir, au pire, un auteur irlandais méconnu en France et, au mieux, un véritable saint homme.02/04/2024 à 16:17 2
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La Maison des sept jeunes filles
7/10 Fier de ses origines normandes, descendant de Guillaume le Conquérant, Guillaume Adelin, professeur d’histoire au lycée de Caen, essaie de cacher son excitation à la réception de Gérard Boildieu (futur gendre ?) par sa fille Huguette. Pour être plus précis, une de ses sept filles.
Lui qui aurait tant aimé être le chef d’une famille modèle, se désespère que ses filles soient encore célibataires et ne quittent pas la demeure familiale. Cette maison qu’il a fait construire et pour laquelle Adelin s’est endetté auprès de Monsieur Rorive. D’ailleurs ce denier réclame, en vain, son argent. Adelin voit ainsi en Gérard Boildieu, fils unique du Général Boildieu, une occasion de liquider sa dette.
Mais Rovive, veuf et véritable nez de fouine, sème le doute sur les prétentions maritales du couple : il a pu voir plusieurs des filles Adelin sortir de la chambre meublée de Boildieu. Adelin essaie de soutirer la vérité à ses filles. Il est urgent de marier ces jeunes gens, car Rorive menace de faire intervenir les huissiers.
Simenon s’éloigne, avec La Maison des sept jeunes filles, du « roman dur » et s’embarque avec ce « petit roman » dans le genre vaudeville. On sourit à la lecture des dialogues savoureux et des situations cocasses. Un roman à part dans l’œuvre du Belge mais somme tout distrayant.02/04/2024 à 13:23 2
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Comme des hommes
8/10 Le livre débute par une paire de pages où l’auteur nous dévoile une scène tragique : trois corps, du sang, … des meurtres dans une maison de la campagne profonde de la Dordogne.
Mais à qui appartiennent ces corps sans vie ? Comment en est on arrivé à ces meurtres ?
Louis Sanders déploie son intrigue et l’on découvre au fil des pages les personnages : ce couple d’anglais, John et Georgia, venu s’installé en Dordogne et qui passent leurs soirées avec leurs « amis » anglais. Elle, femme dont le charme ne laisse pas insensibles les hommes qui la côtoient. Lui, obligé de travailler pour subvenir à son capital qui file plus vite que prévu, et surtout étant d’une jalousie plus que maladive. Il y a aussi, ces autochtones, ces hommes et ces femmes de la campagne dont les traditions et les mœurs sont bien ancrés et bien enracinés. Car entre voisins, on ne se fait pas de cadeaux, entre ragots et putasseries… Et même entre membres de la même famille.
Comme des hommes est un bon roman noir psychologique qui décrit les mœurs de personnages ruraux ancrés en Dordogne (et sincèrement, le livre aurait pu avoir un autre cadre géographique, sans en affecter l’histoire) que n’auraient pas renié Georges Simenon ou Franck Bouysse, pour être plus contemporain. Louis Sanders a su bien décrire la vie de la campagne profonde, l’intégration plus ou moins réussie des néo-ruraux dans cet environnement plus naturel et moins urbains, où la vie s’organise différemment et où le caractère devient plus rude, et le moindre couac prend des proportions plus importantes.28/03/2024 à 15:29 2
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Le Manoir des immortelles
7/10 Un personnage étrange, dénommé Hadès, surveille l’entrée d’un immeuble et identifie les personnes entrantes par des numéros. Et si un « non numéroté » rentre, il se charge de connaître son identité et s’il constitue un danger.
Le commissaire Salarnier se voit confier l’enquête d’un cadavre dont la tête a été coupée à la faux. Il découvre qu’il s’agit d’un médecin légiste. D’autres morts similaires montreraient que la Mort décapiterait des personnes en lien avec Elle.
Un petit polar à la sauce Jonquet est toujours un régal. Celui-ci est addictif avec, toutefois, une fin quelque peu troublante voire décevante.28/03/2024 à 09:23 4
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A la gorge
9/10 Lors de son entretien avec Émilien Milkovitch, emprisonné depuis 10 ans au centre pénitentiaire de l’île de Ré, Victor Caranne, psychologue carcéral, se rend compte qu’il est devant une situation pas banale. Que ce prisonnier surnommé Milou clame son innocence en cette période d’anniversaire n’est pas nouveau, mais Caranne est intimement persuadé qu’il n’a pas commis ce double homicide.
Le psy est donc confronté à une situation où sa conscience professionnelle est malmenée. Mais comment prouver l’innocence de Milou dans tous les tout prochains jours ? Car, le prisonnier ayant indiqué qu’il allait se suicider, à la date même de ses 10 ans d’emprisonnement, les minutes sont comptées. Caranne ne peut que persuader Anaïs, la policière du commissariat de La Rochelle de l’aider, en Off, sur ce vieux dossier.
Caranne va découvrir une intrigue des plus complexes et dangereuses où le temps est un ennemi. De plus, du côté de sa privée, des vieux démons ressurgissent. Et c’est peu dire que la vie n’épargnera pas le psy.
A la gorge, le 3ème volet de la série mettant en scène ce psychologue attachant, est trépidant. On n’a pas le temps de souffler, cette enquête va à vitesse grand V. Tous les protagonistes, que l’on retrouve d’un tome à l’autre (du coup, vaut mieux prendre cette série du début), ont leur place et constituent une part entière dans cette histoire. Je dévore les livres de Max Monnehaye même si elle n’épargne pas ni ses personnages, ni le lecteur, et j’ai hâte de connaître la suite des « aventures » de Victor Caranne.27/03/2024 à 13:36 2
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Je suis le feu
8/10 Ayant adoré le personnage de Victor Caranne, ce psy en milieu carcéral qui aide, à sa demande, la police de La Rochelle dans les enquêtes un peu trouble et compliqué, c’est avec un plaisir certain que je me suis laissé attirer par le second volet, « je suis le feu ». En ce mois de juillet, dans la ville portuaire, un tueur en série s’en prend à des femmes, qu’il égorge, devant leur enfant, les yeux bandés et les oreilles bouchées.
Si l’enquête est prenante, c’est surtout le personnage principal qui est le plus captivant : un psy perturbé par son passé dont il n’arrive pas à faire le deuil et dont la vie privée s’avère ainsi compliquée.
Max Monnehaye confirme avec ce deuxième opus de sa série le talent et son style percutant. Moi qui ne voulais plus entendre parler de serial-killer dans les polars, l’auteure rochelaise a su me montrer qu’on pouvait encore proposer un polar aussi addictif qu’intéressant. Je cours lire le prochain volet de la série.26/03/2024 à 13:18 3
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Le Tombeur de Broadway
6/10 Vous avez aimé Ville noire ville blanche, ce magnifique roman noir à l’ambiance lourde et sombre ? Vous n’avez pas oublié les pérégrinations et le destin des personnages de Frères de sang et du Samaritain ? Richard Price vous a fait vibrer dans le Brooklyn ou le Bronx des années 70 ?
Alors vous risqué d’être déçu par ce Tombeur de Broadway. Ici, il y a bien l’ambiance de New-York et de ses personnages décalés mais ce roman, écrit en 1978 et publié en France qu’en 2022, manque de profondeur et de consistance.
Le tombeur de Broadway, c’est Kenny Becker, un jeune représentant de commerce, qui aime, lors de ses démarchages en porte à porte, séduire les femmes. Obsédé par sa ceinture abdominale qu’il préserve à force d’exercice, Kenny est amoureux de sa copine, La Donna. Toutefois, gros macho avec option « beauf-attitude », il n’hésite pas à la rabaisser et la dénigrer. Plaqué, et largué, Kenny sent le poids de la solitude pesé lourdement jours après jours. Ayant besoin d’être aimé, il va en quête de sexe et de compagnie. Cela le conduira à découvrir et se découvrir des contrées inexplorées.
Richard Price nous plonge dans les réflexions et obsessions de ce personnage, pas anti-antipathique mais pas sympathique pour autant. Un personnage « secondaire » pour un livre, à la lecture plaisante si on aime les dialogues et les situations « crues », qui n’apparaît pas comme incontournable mais secondaire dans l’œuvre de Richard Price. Ceci explique peut-être, les 44 ans entre son écriture et sa parution en France.22/03/2024 à 11:31 2
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Le Voyageur de la Toussaint
9/10 En cette veille de Toussaint, Gilles Mauvoisin débarque du Flint à La Rochelle. Il décide de ne pas rendre visite de suite à sa tante, Gérardine Eloi, pour lui annoncer le décès de ses parents, artistes musiciens qui parcouraient l’Europe.
Avec sa longue silhouette, son bonnet de loutre et sa petite et ridicule valise, Gilles, qui vient de Norvège, ne passe pas inaperçu à La Rochelle et notamment par les notables locaux.
Il faut dire que Gilles, même s’il ne le sait pas encore, n’est autre que le seul héritier de feu Octave Mauvoisin, son oncle décédé quelque temps plus tôt. Il était aussi riche et puissant qu’il était craint : Octave Mauvoisin était parvenu à asseoir son empire par la possession de documents qui accablaient les notables rochelais. Ce chantage lui a permis de mettre la main sur toutes les entreprises importantes de la région.
Possédant le coffre où se trouveraient les documents compromettants, sans en connaître toutefois le code d’ouverture, Gilles est propulsé dans le milieu impitoyable des affaires. Il fait ainsi l’objet de cajolerie et de sympathie aussi fourbes que trompeurs, car tout le monde veut se libérer du joug de feu Octave Mauvoisin.
Le voyageur de la Toussaint fait partie, pour moi, des meilleurs et incontournables « romans noirs » de l’écrivain belge. Ce livre dresse le portait d’une notabilité acculée à la méchanceté par un arriviste. C’est aussi le portait d’un homme qui découvrira le trouble des sentiments profonds envers les femmes et le véritable amour, celui d’un jeune artiste qui deviendra bien malgré lui trop rapidement un adulte mais qui saura rendre une justice humaine, reprendre sa vie et reconquérir sa liberté.21/03/2024 à 13:36 3
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Le Fils du père
8/10 L’auteur espagnol, après son escapade ougandaise avec « Avant les années terribles », revient sur sa terre natale meurtrie par un XXème siècle ravageur pour son pays.
Dans la cellule occupée par Diego Martin, incarcéré pour meurtre, sont découvertes différentes notes qu’il a écrites. Elles racontent comment il en est venu à tuer Martin Pearce, cet infirmier qui s’occupait personnellement de sa sœur, Liria, « coincée à l’intérieur de son corps » et internée à la Forêt de Cendre, clinique à destination de personnes dépendantes.
Avec Le fils du père, on découvre l’histoire de cette famille qui, sur 3 générations, a subi malheur et souffrance. Ce livre dévoile toutes les rancunes et rancœurs entre père et fils. Cette haine, sentiment aussi fort et puissant que l’amour, va se transmettre de générations en générations, d’où vont naître toutes les formes de violence, comme l’autodestruction, symbole d’un héritage familial.
Comme à son habitude, Victor Del Arbol raconte avec talent le destin tragique de cette famille, où la Grande Histoire du pays apporte son grain de sel, et où le malheur semble, comme une malédiction, comme ces racines de la famille, attirer tous ceux qui portent le nom de Martin.
Un roman puissant et touchant, une autre pièce dans la magnifique et incontournable œuvre de l’auteur espagnol.
11/03/2024 à 14:08 6
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Comme si nous étions des fantômes
7/10 Sur le papier, ce 1er roman de Philip Gray avait tout pour me plaire : le cadre historique (cette terrible, désastreuse mais passionnante Première Guerre mondiale qui a posé le socle du XXème siècle), le souci des précisions historiques (Philip Gray a procédé à un gros travail de recherches) et une référence littéraire alléchante plaçant ce livre à la croisée d’Au revoir là-haut et Un long dimanche de fiançailles (excusez du peu !).
En parcourant cette histoire, cette recherche de son fiancé, le colonel Edward Haslan, porté disparu en août 1918, par Amy Vanneck, j’ai été vite séduit malgré les quasis 500 pages que compte ce roman. En ce mois de février 1919, les champs de bataille de la Somme ne sont pas désertés. Des soldats, tous volontaires, tentent de rechercher les corps des soldats enfouis sous la terre meurtrie par tant de bombes ou enterrés au fond des tranchées. C’est dans ce cadre où les fantômes sont plus présents que les vivants qu’Amy souhaite tenir sa promesse et trouver au moins le corps de son être aimé, malgré les réticences du commandement anglais.
Si, au final cette trame fut un peu tiré par les cheveux, Comme si nous étions des fantômes m’a permis de découvrir l’importance de la drogue dans les combats, « ces pilules de marche forcée », produit de la cocaïne, du laudanum et de la morphine, et, également du rôle du Chinese Labour Coprs, ces travailleurs chinois non soldats incorporés dans l’armée britannique pour réaliser différents travaux du génie (construction de voies ferrées pour acheminer plus facilement les armes lourdes et matériels dans les zones de combat).
Un roman qui pêche par un manque de profondeurs dans la psychologie des personnages et par une multitude de détails ou de faits secondaires qui étouffent cette quête dont le rebondissement final aurait pu être mieux exploité.04/03/2024 à 13:52 7