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Dans la forêt
8/10 Dans la forêt est un roman diesel, un roman qui dévoile sa puissance au fil des pages. L’aspect post apocalyptique apparaît pour moi comme un prétexte pour l’auteure américaine d’évoquer la force et la puissance de la Nature, et de poser l’être humain comme une espèce vivante qui verra inéluctablement son extinction arriver. Dans la forêt est un roman attachant grâce à la qualité narrative de Nell, qui raconte les conditions dans lesquelles sa sœur, Eva, et elle construisent leur survie. Et la forêt constitue plus qu’un environnement propice dans cette lutte ou un membre à part pour les deux filles : elle est leur vie.
01/05/2019 à 17:30 6
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Sans lendemain
8/10
Etaient-ce le cadre de l’histoire, le sujet abordé ou le style de Jake Hinkson (que je découvre avec ce livre) mais j’ai cru rentrer dans un polar à la sauce Thompson. Et ce fut un plaisir réel.
1947, tout le monde rêve d’Hollywood, et particulièrement Billie Dixon. A défaut d’avoir obtenu un poste d’écrivaine de scénarios, Billie est chargée de distribuer des films de série B aux cinémas qui ne peuvent se payer des films des grands studios. Arrivée à Stock’s Settlement, une petite bourgade de l’Arkansas, Billy rencontre Claude Jeter, le propriétaire du cinéma local. Celui-ci lui explique que son cinéma fait l’objet d’une censure de la part du pasteur local, frère Obadiah Henshaw. Afin de pouvoir réaliser la commercialisation de ses films, Billy décide d’aller parler à cet homme d’Eglise et de le convaincre de lever cet embargo cinématographique. Elle tombe sur un fanatique religieux, qui ne cède en rien, et sur sa sublime et attirante femme, Amberly Henshaw. Les deux femmes se dévoilent leurs sentiments et se rapprochent physiquement. Dans cette époque et cette société puritaines, cet acte ne peut être que sans lendemain. Sauf pour ces femmes au courage fort et à la détermination exemplaire. Mais on avait averti Billie Dixon d’éviter l’Arkansas. Elle pourrait bien avoir des ennuis. Et effectivement tout ne va pas bien se passer. Manipulation, mensonges, meutres, Billie Dixon va se trouver dans une véritable descente aux enfers.
27/04/2019 à 20:01 6
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Par le vent pleuré
9/10 Quand on lit les quelques lignes de la biographie de Ron Rash présentes dans Par le vent pleuré, son septième roman, il est précisé que l’auteur américain est un poète. C’est bien cette poésie qui ressort après la lecture de ce roman où la sensibilité des mots, les émotions des phrases et la beauté du verbe font de ce livre un roman d’une sensibilité et d’une profondeur rares et uniques.
46 ans après, le corps de Ligeia Mosely est déterré par la rivière Tuckaseegee, à Sylva, une petite ville des Appalaches. Ayant appris la nouvelle par les journaux, Eugene Matney veut parler de manière urgente à son frère, Bill. C’est le dernier à avoir vu Ligeia en la mettant dans le bus en direction de Miami. Eugene a la conviction que son frère devenu un éminent neurochirurgien lui cache de terribles secrets. Dès lors, il se rappelle la rencontre avec cette fille qui aura bouleversé sa vie.
En été 1969, Ligeia avait débarqué de Floride. Ses parents voulaient l’éloigner de toute drogue et alcool qui l’entouraient là-bas. Eugene et Bill, de sérieux adolescents, sous l’emprise de leur grand-père tyrannique, ont fait la connaissance de cette belle et insouciante fille qui leur proposait de découvrir les joies de l’amour, des drogues et de l’alcool. Eugene, le plus jeune, le plus sentimental et timide des frères, était celui qui a été le plus sensible aux charmes et à la personnalité libertine de Ligeia. Il a tout fait pour celle qui lui a fait découvrir ce qui sera pour lui la ruine de sa vie : l’alcool. Ligeia, rêvant de partir à Miami, s’est lancé dans le trafic de drogue pour obtenir l’argent nécessaire.
Mais que cache Bill ? Pour Eugene, aucun doute. Tout prouve que ce ne peut être que son frère qui a tué Ligeia. Par jalousie, par crainte de compromettre son avenir en tant que médecin. Il lui appartient de lui faire dire la vérité.
Les secrets de famille, la vérité enfouie depuis des années et qui refait peu à peu surface. Les faits qui reviennent petit à petit. On trouve là les ingrédients de Thomas H. Cook. Mais quand ce dernier semble se parodier voire se noyer livre après livre, Ron Rash sait nous transporter vers l’essentiel et la quintessence de ces thèmes dans un livre bouleversant.
25/04/2019 à 15:27 4
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Les Fantômes de Manhattan
7/10 Loin des romans que RJ Ellory nous avait habitué à lire jusqu’à là, Les fantômes de Manhattan n’est pas un livre policier, ni d’espionnage, même pas noir. Pas de meurtre, pas d’enlèvement. Juste une libraire, Annie O’Neil, qui rencontre un mystérieux monsieur, M. Forrester, qui lui donne de manière hebdomadaire des lettres de son père, décédé alors qu’elle n’avait que 7 ans, qu’il n’a pu envoyer à son épouse. Ces missives sont données à Annie en même temps que des fragments d’une ébauche de livre réalisé dans le cadre du Club de lecture, que Forrester et le père d’Annie fréquentaient.
Entre ses soirées passées avec son vieil ami, Jack Sullivan, ancien reporter journaliste ayant couvert la guerre du Vietnam, et David Quinn, l’Amour rencontré de façon incongrue dans sa librairie, la belle trentenaire new-yorkaise va ainsi lire les lettres de son regretté père et partager l’histoire saisissante et incroyable racontée dans ce livre.
Les fantômes de Manhattan, bien qu’édité chez nous il y a peu, est le deuxième livre écrit par RJ Ellory. Si le suspense et la tension habituels sont certes peu présents, la plume de l’auteur sauve cet opus d’une lassitude, de faits un alambiqués et d’une intrigue cousue de fil blanc. En d’autres termes, on peut adorer ce livre si on n’y cherche pas forcément à passer des nuits blanches.
24/04/2019 à 16:52 8
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Seules les bêtes
9/10 Rentrer dans ce roman noir, c’est se prendre en pleine figure le désespoir des différents protagonistes qui, de près ou de loin, portent la responsabilité de la disparition de Evelyne Ducat. La disparue était mariée à un notable, un gars du coin parti à la capitale à sa majorité puis revenu vivre dans la vallée après avoir fait fortune à l’étranger. Dans cette région dure du Causse, où l’hiver porte avec sa neige son lot de désespoir, les habitants se confient peu.
Tour à tour, certains vont cependant prendre la parole et raconter leur histoire et leur vie qui apporteront la lumière à cette sombre disparition : Alice, l’assistante sociale au service des agriculteurs locaux, va trouver en Joseph, un amant qui comblera son vide d’amour ; Joseph, éleveur d’ovins, comble le vide de son existence avec les morts ; Maribé la romantique parisienne qui, par amour, va se trouver une âme de néo-rurale et développer son activité de surcyclage ; Armand, un arnaqueur par messagerie, trouvera finalement que ses messages peuvent sauver les causes les plus perdues.
Colin Niel arrive avec force et talent à nous convaincre que du désespoir, des destins tragiques peuvent naître l’amour. Après tout, la nature a horreur du vide. L’amour aussi. Seules les bêtes est certes un roman noir mais aussi un roman d’amour.
24/04/2019 à 16:03 11
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L'Année du lion
9/10 Dans ce livre qualifié post apocalyptique, le plus intéressant est la mise en place d’une nouvelle communauté, Amanzi, et avec elle les différents courants politiques avides de pouvoir. Deon Meyer fait sienne des différentes pensées politiques, sociologiques voire philosophiques sur les fondements de la société. On pense bien évidemment à Hobbes, ou à Rousseau avec son Contrat social.
C’est un roman passionnant mais qui, comme d’autres avis le pointent, souffre d’une explication sur l’origine du virus et des membres du complot tirée par les cheveux. Dommage.
26/02/2019 à 15:29 9
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En ce sanctuaire
7/10 Après plusieurs années d’abstinence dans la lecture des « enquêtes » de Jack Taylor, je retrouve avec ce livre tout ce qui fait l’attrait du personnage de Ken Bruen : le cynisme de cet enquêteur irlandais, écorché vif et autodestructeur, au verbe acerbe.
Jack Taylor reçoit une lettre d’une personne se faisant appeler Benedictus annonçant les meurtres qu’elle va commettre et indiquant qu’il est le seul à comprendre le sens de cette « mission » et qu’il en sera le témoin privilégié.
L’Irlandais boiteux prend au sérieux cette lettre même s’il veut vérifier si cela peut être une farce ou non en allant en rendre compte au commissariat. Pour le surintendant Clancy, ceci n’est pas sérieux. Jack Taylor ne veut pas laisser tomber l’affaire. Mais ses démons refont surface : la drogue et l’alcool. Lui qui ne s’est toujours pas remis du décès tragique et accidentelle d’une petite fille dont il avait la garde, éprouve remord et culpabilité.
Dans les opus avec Jack Taylor, l’enquête n’est jamais le cœur du livre. C’est ce personnage de Jack Taylor qui cherche aussi bien à sombrer qu’à se tirer de ses situations désastreuses. Après on apprécie ou non ce genre de littérature. Moi j’aime ce genre de lecture. Mais dans « En ce sanctuaire », un peu plus de profondeur et de longueur n’auraient pas été superflues. Alors, je vais tâcher de lire les livres suivants…25/02/2019 à 15:38 3
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Power
9/10 Après avoir achevé Power, je me précipite pour découvrir un peu plus l’auteur. Avec un patronyme et un titre comme ceux-ci, je m’attendais à trouver une multitude de sites américains. Mon préjugé était renforcé par le fait que je ne voyais qu’un auteur des USA pour pouvoir aussi bien parler de ce pan de l’histoire du Black Panther Party, cette organisation qui a combattu la ségrégation et le racisme vécus par la communauté afro-américaine dans les 60’s. Alors que ne fut pas ma surprise de constater que Michael Mention est un auteur français et qui plus est avec une œuvre riche depuis la parution de son premier roman en 2008.
Oui, Michael Mention écrit admirablement comment les Black Panthers se sont créés, ont vécu, mené leurs actions et leur révolution et ont vu leur parti disparaître. Si la première partie du livre « What we want », qui s’attache à retracer l’historique de la naissance du mouvement, fut âpre et lassante, tout s’accélère après. On ne rentre pas dans ce livre. Il nous aspire dans l’histoire grâce à Charlene, militante active et extrême de la première heure du Black Panther Party, Neil, officier de police qui trouve légitime le combat de la communauté noire, et celle de Tyrone, recruté par le FBI pour infiltrer le mouvement.
Ce roman offre un véritable coup de poing au lecteur, nous balade dans l’histoire des USA. Et ça rocke, ça groove avec les différents morceaux de soul, de funk ou de rock qui rythment le livre que l’on avale sans s’en rendre compte. Une véritable et belle découverte de l'auteur et une lecture passionnante et attachante.03/02/2019 à 13:57 12
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Juste après la vague
8/10 Ce roman de Sandrine Collette est étouffant, oppressant, angoissant, terrifiant. L’auteure française sait exploiter nos peurs pour nous obliger à ne pas arrêter notre lecture avant la dernière page. Dans cette immensité du vide laissé après le passage d’une immense vague dévastatrice, une famille de parents avec ses 9 enfants seuls rescapés de leur île doit affronter la mer, ses tempêtes, sa solitude et ses mystères pour retrouver une terre ferme synonyme de vie. Cependant un terrible choix doit s’opérer. La barque ne pouvant contenir que 8 membres de la famille, il faudra laisser 3 enfants sur cette île vouée à disparaître sous l’eau. Avec la promesse (vaine ?) de revenir les chercher.
On rentre dans ce livre comme dans un huis-clos où la peur affronte le courage, le désespoir la force et la mort l’amour. Et toutes les pages sont empreintes de vie et d’espoir malgré les doutes et la culpabilité. Et la plume de Sandrine Collette sublime cette histoire, et c’est ici son talent, qu’elle rend complément vraisemblable.
30/01/2019 à 14:57 14
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Évasion
7/10 Benjamin Withmer présente son Evasion à la manière d’un film aux multiples acteurs et chapitres courts, créant un rythme soutenu et ne laissant pas un personnage du roman prendre plus de place qu’un autre. Car le héro du livre est bien l’évasion et la prison d’Old Lonesome (le titre original du livre) avec tous les ingrédients nécessaires : les 12 détenus évadés dont le ténébreux Mopar, le traqueur, les journalistes, le directeur de la prison, la hors la loi,…
Ils cachent tous une sombre personnalité et le temps de la traque on va découvrir chacune de leur facette, qui ne sera pas belle à lire. Car à Old Lonesome n’est pas une cité où il fait bon vivre. Car là-bas, on ne vit pas. « On survit. C’est tout ce qu’il y a. Il n’y a rien dans ce monde qui vaille qu’on vive pour lui, mais on le fait quand même. On n’y pense pas, on se contente d’avancer. On survit et on espère seulement qu’on pourra s’accrocher à un bout de soi-même qui vaille qu’on survive ».
Evasion est désespérément sombre et glacial.
27/01/2019 à 15:43 7
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My Absolute Darling
8/10 Une de mes connaissances, un lecteur assidu, m’indiquait dernièrement que les meilleurs livres étaient ceux qui dérangeaient. Une fois ma lecture de My absolute darling achevée, j’ai immédiatement repensé à cette remarque, car ce premier livre de Gabriel Tallent dérange indubitablement.
My absolute darling raconte l’histoire ressentie et vécue par Turtle alias Croquette alias Julia Alveston. Cette jeune adolescence est élevée par son seul père, Martin, de manière décalée voire sectaire. Il lui apprend la survie et l’utilisation des armes à feu plus que l’orthographe considérant la fin proche et incontournable du monde. Ce père manipule psychologiquement sa fille qu’il considère comme son amour absolu, depuis la mort de sa femme et mère de Turtle. Cette dernière, déstabilisée, manque de confiance en elle. Et le fait que son père abuse d’elle sexuellement la perturbe au point qu’elle ressent pour son père autant de l’attachement très fort que du profond dégoût. Elle planifie sa fuite qui échoue par crainte de la réaction de Martin. Lui, il ne veut qu’elle et ne peut pas considérer que Turtle ne puisse pas l’Aimer autant en retour. L’arrivée de Cayenne, une petite fille « trouvée » par Martin, va servir de déclencheur. Turtle va devoir puiser au plus profond d’elle-même pour pouvoir se sortir et se libérer de cette situation.
Pendant plus de 450 pages, Gabriel Tallent nous fait partager la torture et le tiraillement entre haine et amour de Turtle pour son père. Chaque mot et chaque expression sont choisis par l’auteur qui a mis plus de 8 ans pour achever son livre. Et on le ressent à la lecture qui, du coup, peut paraître longue et fastidieuse. Alors, ce livre qui est immanquablement dérangeant par le sujet abordé est-il pour autant un très bon livre ?
Ce fut pour moi une lecture d’un livre pesant qui, même après la fin, m’interroge encore. Tant sur l’écriture, les personnages et leur approche psychologique ou la fin de l’histoire. A l'image de Turtle pour son père, nous sommes nous aussi tiraillés entre amour et haine pour ce livre. Certainement le signe d’un livre plus complexe qu’il n’y paraît.23/01/2019 à 12:18 5
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La Veuve blanche
7/10 Ancien soldat américain de la Guerre en Irak, Murphy réside à Amsterdam après avoir voulu suivre un amour qui l’a plaqué à peine arrivé en Hollande. Depuis, pour vivre, il est devenu chauffeur de prostituées pour le compte de Dekkers.
Après avoir fumé un peu de White Widow ( de la Veuve blanche), histoire de passer une soirée relax, Murphy conduit Demi chez son client, crâne rasé, bras recouverts de tatouages, habitant sur une péniche. Continuant sa tournée, il revient à l’embarcadère pour récupérer Demi. Or la péniche n’est plus là. Murphy s’acharne à chercher la jeune fille. Mais c’est aussi sa liberté et l’amour qu’il souhaite trouver.
Une belle histoire d’amour entre deux exclus. Le sujet n’est certes pas très original, mais ici, sous la plume de Jérémie Guez, le rythme de l’histoire et la tension font mouche. Et les pastels de Miles Hyman (à qui l’on doit notamment la formidable adaptation du Dalhia Noir de James Ellroy en BD) qui illustrent la nouvelle sont toujours un régal pour les yeux.16/01/2019 à 20:15 3
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Les Pigeons de Godewaersvelde
6/10 Dans le cadre de la série des Petits Polars, je constate que l'épreuve Bande dessinée est plus difficile que les nouvelles. Il est moins évident pour les dessinateurs et scénaristes, en un nombre limité de cases et de bulles, de planter le décor, de créer l'atmosphère et de présenter les personnages. Du coup, les BD Petits Polars sont, en moyenne, moins bien notées.
Celle-ci n'est pas l'exception qui confirme la règle. Le scénario est original mais souffre du manque de développement de l'histoire. J'aurai aimé que l'intrigue soit plus étoffée, et les personnages du colombophile et de sa femme plus poussés.16/01/2019 à 09:03 2
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Sur mes gardes
7/10 Franz Bartelt, dans cette nouvelle délicatement et bien illustrée par Honoré, raconte avec un humour noir, mais très subtil, l’histoire de cet homme qui prend le train mais qui se méfie des voyageurs présents dans le wagon. Toujours sur ses gardes, il se remémore sa vie et ses magouilles pour détourner l’argent de son patron tout en faisant condamner celui-ci. Alors quand on le traite de « Juda », il prend plutôt cette insulte comme un compliment. Après tout, Juda était un homme d’affaire avant l’heure. Voire un bon capitaliste, même. Mais ce sont les Chignoque, ses voisins et des trafiquants, qui l’ont insulté ainsi. Ils ont une bonne raison. Il a aidé la police à les arrêter. Alors, dans ce voyage, il a peur que les Chignoque s’en prennent à lui.
Un délice de lecture d’une histoire assez cocasse d’un arroseur arrosé.
15/01/2019 à 11:26 3
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Tango flamand
Jean-Christophe Chauzy, Marc Villard
6/10 A Ostende, Tina, danseuse au Florida, arrondit ses fins de mois en faisant le tapin pour des clients du cabaret. Un soir, un client, Francky, l'emmène sur son bateau. Mais Francky s'avère être un client un peu spécial et souhaite lui faire payer sa misérable vie.
C'est direct comme bd, le scénario est assez pauvre mais le dessin de Chauzy, tout en retenu, relève le niveau de ce Petit Polar du Monde/SNCF.13/01/2019 à 18:32 2
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Dégradation
7/10 S’il ne pleut pas, il neige. Et s’il ne neige pas, il souffle un vent à décorner les bœufs. C’est une terre maudite cette vallée des Dales dans le Yorkshire. C’est cette contrée inhospitalière que Benjamin Myers prend comme toile de fond pour son roman noir, Dégradations.
James Brindle, ce flic bardé de troubles obsessionnels du comportement, promis à un avenir prometteur au sein de la Chambre froide, une cellule de police londonienne créée pour résoudre les crimes les plus sordides le plus rapidement, est invité à se rendre dans ce village reculé des Dales, en cette avant-veille de Noël. Une fille est portée disparue. Roddy Mace, un ex brillant journaliste londonien qui, pour des raisons structurelles, a trouvé un poste dans cette région, est sommé par son rédacteur de couvrir l’affaire. Une affaire qui va faire remonter d’autres disparitions, des meurtres, un cinéma, un cul terreux au nom de Rutter, sa mère, des porcs, des policiers corrompus, le vice et l’argent. Et bien évidemment la géographie singulière et hantée de la vallée et de ses villages et hameaux environnants. Et ses habitants et leurs histoires troubles.
L’histoire se déroule au gré des paragraphes courts mettant en avant différents protagonistes, comme un élément d’un puzzle qui se met difficilement en place. Cela ne facilite pas une lecture fluide d’autant plus que l’auteur ne met que le strict minimum de ponctuation (aucune virgule dans les phrases). Myers ne met pas plus en avant un personnage qu’un autre, laissant la vallée des Dales, ses paysages désolés et son atmosphère lourde avoir le dernier mot. Dommage, car le personnage de Brindle, ce policier original avec ses défauts, aurait pu être intéressant à développer et qu’on aurait aimé retrouver plus souvent dans le livre.
13/01/2019 à 10:48 5
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Mon vieux
9/10 A chaque fois, quand je commence un livre de Thierry Jonquet, je suis étonnement subjugué par la qualité du style de l’auteur et par l’originalité dans l’approche des thèmes choisis. Cela vient certainement de mon ignorance et du peu d’intérêt que je pouvais porter à cet auteur. Et dans la mesure où je suis assez influençable, la raison vient éventuellement du fait que Thierry Jonquet ne bénéficie pas de l’aura qu’il mérite, même après sa mort.
Mon vieux m’a carrément bouleversé par sa noirceur et par ces personnages qui se trouvent dans une misère certes mais surtout dans un profond malheur. Jonquet sait choisir les mots justes pour raconter magnifiquement le tragique destin des protagonistes. Ils ne se connaissent pas et n’auraient qu’en commun les revers que la vie leur a faits. Sauf que la vie va faire qu’ils vont partager leur infortune. A cause d’une seule personne, un vieux.
Ce vieux, c’est le père d’Alain Colmont. Ce dernier, ayant perdu tragiquement sa femme, scénariste pour des séries tv, consacre le reste de sa vie à financer les opérations de chirurgie esthétique pour sa fille, défigurée suite à un accident de scooter. Alors que son métier parvient tout juste à financer ces actes médicaux, l’hôpital, après plus d’un an de recherche, le contacte. Le patient de la chambre 39, victime d’Alzheimer, s’avérerait être son père qui l’a abandonné enfant. L’hôpital lui réclame le paiement des actes médicaux.
Daniel Tessandier, RMIste, est chassé par sa propriétaire. Ne bénéficiant d’aucun contrat de location, il ne peut que chercher un toit même modeste, ne souhaitant pas se trouver à la rue comme la bande à Nanar qu’il croise tous les jours quand il va boire son petit blanc au café du coin.
Mathurin Debion, aide-soignant, attend ses toutes prochaines vacances qu’il va pouvoir passer en Martinique, son île natale. Pour faire passer le temps, entre le nettoyage des chambres et la promenade du patient de la chambre 39, il savoure des bonnes rasades de rhum.
Chaque personnage de Mon vieux constitue une pièce d’un puzzle représentant notre société individualiste et la misère des laisser pour compte magistralement peint par Jonquet à la noirceur du désespoir.08/01/2019 à 10:59 9
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Comme un crabe, de côté
9/10 En septembre 1993, Vincent Coste débarque sur le campus universitaire de Condillac, clapier étudiant le plus merdique de la Région, en banlieue de Grenoble. Plus pour fuir Porte-lès-Valence, sa mère et ses trois frères et sœur, que pour suivre les cours de Droit. Sa philosophie : gagner du pognon et profiter. Pour cela, avec son pote, El Kibir, il se met à trafiquer de l’herbe. Et les affaires se portent plutôt bien après seulement quelques semaines. L’idée leur prend de voir leur commerce se développer. Ils se lancent dans le dur, l’héroïne.
Sauf que le secteur est réservé au caïd Omar. Vincent devient dès lors son larbin. Il lui demande de garder Lara, cette magnifique fille qui a voulu dénoncer Omar du meurtre de son copain, un lieutenant du caïd, aux flics. Mais Coste n’est pas une baby-sitter.
Marin Ledun dans cette nouvelle dissèque les déboires d’étudiants qui visent trop haut leur petit trafic sans mesurer les conséquences de leur petit jeu. C’est noir, intense et poignant.05/01/2019 à 18:34 4
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La Course au trésor – suivi de deux autres récits
8/10 Ce recueil de 3 nouvelles permet de retrouver toute la perspicacité et l’esprit de déduction de notre héro Ellery Queen qui excelle à résoudre ces charmantes et classiques énigmes.
La course au trésor :
Ellery Queen, invité chez le major-général Barrett, apprend le vol d’un collier de perles, cadeau de fiançailles pour la fille du militaire. Le collier ne pouvant être sorti de la propriété, d’un vaste domaine bordé de falaises, le détective privé new-yorkais va mettre en place une subtile et malicieuse chasse au trésor qui permettra de démasquer le voleur et de retrouver le bijou.
Ariel contre Caliban :
En compagnie de son père, de la journaliste et amie Paula Paris et de Phil Maguire, célèbre rédacteur sportif, Ellery Queen participe au Stadium de New-York, à un combat de boxe entre le champion des poids-lourds, Mike Brown, et son outsider Jim Coyle. A l’issue du match que les spécialistes s’accordent à dire qu’il était « chiqué », Mike Brown, déchu de son titre, est retrouvé assassiné dans sa voiture. Alors que les soupçons se penchent sur la femme de Brown, sur le manager et sur les bootleggers, Ellery Queen préfère rechercher son manteau qu’il lui a été volé. Mais on sait qu’Ellery Queen trouvera, grâce à son manteau, le nom du meurtrier.
Le cheval de Troie :
Le premier dimanche de cette année, Ellery Queen est invité par le richissime M. Wing à assister au match décisif de football américain entre les Troyens de Californie et les Spartiates de Caroline. A l’issue du match, il fera la surprise de marier sa fille, Joan, au meilleur joueur troyen, Roddy Rocket. A cette occasion, il porte sur lui onze saphirs d’une valeur de cent mille dollars. Mais pendant le match, M. Wing constate qu’on lui a dérobé l’écrin avec les bijoux. Qui parmi les invités de M. Wing est le voleur ?05/01/2019 à 14:33 1
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Le Testament des Siècles
7/10 Paru avant Da Vinci Code, Le Testament des siècles propose une enquête sur le dernier message que Jésus Christ n'a pas pu révéler de son vivant aux Chrétiens n'étant pas prêts à une telle Vérité.
De manière haletante, on suit page après pas l'enquête menée par Damien Louvel. Ce Français scénariste à New-York d'une série à succès sur le sexe revient en France suite au décès de son père avec qui il était en froid depuis l'enterrement de sa mère dix ans plus tôt. Il va découvrir que son père, depuis sa retraite, menait de manière très approfondie des recherches sur une mystérieuse relique : la pierre de lorden.
Aidé par une journaliste de canal+, Sophie de Saint-Elbe, Damien s'aperçoit qu'il n'est pas le seul à être intéressé par cette relique et que des groupuscules sont prêts à tout pour le devancer. Cette relique l'amènera à se pencher sur l'histoire des religions, les templiers, les oeuvres de Leonard de Vinci, la franc-maçonnerie et autres conspirations.
L'intérêt de la lecture de ce Testament des siècles porte essentiellement sur ces thèmes historico-religieux. Ce livre aurait pu être meilleur si l'intrigue avait été moins tirée par les cheveux et si l'auteur avait utilisé moins de situations invraisemblables.
04/01/2019 à 18:43 4