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Les alcooliques
6/10 En lisant Les alcooliques, je me suis interrogé sur la nature exacte de ce livre. Par moment, dans ces échanges de dialogues cyniques et mélodramatiques, sur la nature des personnages loufoques, dans ce huis-clos que constituent cet établissement de sevrage alcoolique, je pensais me trouver dans une pièce de théâtre, genre de boulevard. Et pourtant, je n’ai pas souris. J’ai trouvé le style lourd, et la trame insipide. Et si les personnages étaient écrits pour être drôles, ils étaient pathétiques.
Je vais me plonger dans un autre Jim Thompson, et vite retrouver ce que j’apprécie chez ce talentueux auteur : une histoire sombre avec de vrais personnages lugubres.
avant hier à 16:26 2
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La Veuve Couderc
8/10 C’est entre Saint-Amand et Montluçon que Jean est descendu du car qu’il a stoppé, quelques centaines de mètres après que la veuve Couderc en soit sorti. D’ailleurs, cette dernière n’a pas été surprise qu’il la rejoigne. C’est aussi tout naturellement qu’elle lui propose le souper et le coucher et puis de l’aider à la ferme. Jean est un fils de bonne famille montluçonnaise, les Passerat-Monnoyeur, mais après 5 ans de prison, Jean, sorti libéré, est toujours meurtri : car c’est de peu qu’il a échappé à la guillotine.
Pour la Couderc, elle voit Jean comme un fils, comme son fils parti loin à l’armée pour éviter de plus graves problèmes et dont elle n’a que de rares lettres. Les hommes, elle n’en pense pas grand-chose : veuve tôt, elle vit aux côtés du père de son mari, ce gros « cochon » qu’elle met dans son lit pour pouvoir garder la maison.
Cette maison, elle attise les convoitises des sœurs de son mari, qui n’habitent pas très loin, à côté du Canal du Berry. Là où habite la jeune Félicie, sa nièce, qui a eu un bébé, avec on ne sait pas qui. Bien qu’elle le mette régulièrement en garde, la Couderc se rend bien compte que Jean est très attisé par Félicie. C’est cette jalousie qui la poussera à mettre aussi Jean dans son lit. Mais la nature humaine est ainsi faite qu’elle ne pourra rien quant au drame qui en découlera.
Un roman fort de Simenon sur la jalousie, la convoitise et les angoisses du passé. Un roman vraiment différent de son adaptation cinématographique avec les immenses et talentueux Simone Signoret et Alain Delon, que j’ai eu sans-cesse en tête au cours de ma lecture.28/10/2024 à 16:00 1
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Main courante
6/10 Recueil de nouvelles de l’auteur français aussi différentes en qualité qu’en longueur. Thèmes variés et disparates. Je n’ai pas bien compris le lien entre ces histoires, mais on est loin d’un « ensemble tonique et stimulant » décrit en 4ème de couverture. Plutôt une compilation qu’un ensemble cohérent. Mais quelques histoires méritent heureusement leur lecture pour leur chute.
28/10/2024 à 15:16 1
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Un Nid de crotales
6/10 Jim Thompson est l’écrivain qui, pour moi, à donner ses lettres de noblesse au roman noir américain des années 50, en prenant comme toile de fonds ce Texas poussiéreux, et ses personnages hauts en couleurs. A chacun de ses romans, l’intrigue se dévoile et prend de l’ampleur au fil des pages dévoilant un scénario pervers.
Tom Lord, adjoint au shérif, est un personnage intriguant. On peut le prendre pour un homme charmant, mais, il aurait la gâchette assez facile. Lui, qui n’a pu achever ses études de médecine, est devenu un peu par hasard cet homme de loi, surtout pour rendre service au shérif. Mais Tom Lord n’aime pas qu’on la lui fasse à l’envers. Surtout par des magnats du pétrole qui ont acheté ses terres, en lui promettant de lui verser un pourcentage de la production de cet or noir. Mais Tom Lord n’a pas vu un seul dollar. En se rendant sur la plateforme, il constate que le puits est dans un sale état. Et il tue accidentellement le chef du site. Et les embrouilles vont commencer.
J’ai trouvé les personnages (jamais très anges, jamais très démons, non plus) et l’atmosphère sombre et opaque chers à Jim Thompson. Mais, toutefois, je n’ai pas vraiment pris du plaisir à lire ce livre. J’ai trouvé le déroulé de l’histoire pas très fluide et longuet, et les paroles (du style bouseux) si elles veulent rendre hommage aux personnages, alourdissent la lecture. Une déception pour ma part.23/10/2024 à 17:02 3
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Je suis leur silence
9/10 Une BD au scénario bien ficelé et à l’intrigue efficace.
Alors que certaines BD, ce sont les dessins qui priment et mettent le scénario au second plan, ici l’Espagnol propose une intrigue digne des écrivains. Une héroïne au caractère bien trempée, Eva, une psy intrépide et effrontée, va se trouver au cœur d’une enquête pour meurtre. C’est le dirigeant d’une grande famille viticole qui a été tué.
Elle raconte ces événements à son psy le Dr Lull, chargé de lui délivrer son accréditation d’exercer. C’est drôle, rythmé, prenant. A lire et à relire.23/10/2024 à 11:53 3
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Mater Dolorosa
9/10 Mario est aimé par Katja, sa mère, et Ines, sa sœur ainée. Depuis son enfance, elles lui vouent un amour maternel et fraternel indéfectible. En fait, depuis ses 5 ans, quand il a disparu en ce mois de juillet 2005 ou 2006, à la plage de Omiš. Cette disparition n’a pas duré longtemps, mais assez pour générer une effrayante panique et faire de Mario, « le plus beau et le plus adorable des garçons ».
Mais les temps ont changé dans ce Split des années 2000. Le père est décédé dans un accident de voiture. Katja vit de petits boulots en tant qu’agent d’entretien, et Ines, travaille à l’accueil d’une chaîne d’hôtels, où le patron, Davor, est devenu son amant. Et Mario passe ses journées à glandouiller dans leur appartement, hérité du modèle communiste.
Le meurtre de Viktorija, jeune fille de 17 ans, dont le corps est retrouvé dans une usine désaffectée, va bouleverser la vie de ces 2 femmes. Car la police, avec ses 2 enquêteurs, Zvone, jeune policier aux méthodes modernes, et son collègue Tomaš, ancien flic pratiquant les méthodes dures hérité du passé communiste, mène l’enquête et possède peu d’indice qu’elle décide de communiquer : une bandoulière d’un sac et un haut de survêtement du FC Barcelone. Et c’est la stupéfaction pour Katja et Ines. Ces affaires appartiennent à Mario. Pas besoin de paroles, ni de regards entre elles. Elles comprennent vite que la police va venir arrêter Mario. Pourtant, c’est un ancien condamné pour viol qui est arrêté. Les deux femmes savent que la police se trompe. Zvone le sait aussi…
Mater Dolorosa est le deuxième livre que je lis de cet auteur croate. Comme avec L’eau rouge, livre ayant reçu multiples récompenses, j’ai vraiment aimé cette lecture. Deux histoires et deux styles différents : si la Croatie, ses changements sociétaux et économiques servent toujours de toile de fond, ici, on rentre dans l’intimité des 3 personnages principaux, qui prennent à tour de rôle, la parole : Ines, Katja et Zvone.
Certes, on connaît le coupable du début mais cela ne nuit pas à l’intrigue, qui est ailleurs : dans le quotidien des gens qui voient leur vie terrassée, et qui après différentes crises dans leur pays, doivent faire face à la plus terrifiante des événements de leur vie.22/10/2024 à 17:17 6
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Wallace
9/10 Tiburce Baclot est un père ravagé par la perte de sa fille, Méryane. Placée en famille d’accueil, victime de violence parentale, elle s’était enfuie, après avoir scié les barreaux de sa chambre. Retrouvée noyée en essayant de traverser la rivière, en bordure de la forêt amazonienne, elle voulait rejoindre celui à qui elle voulait avouer son amour.
Désemparé par les conclusions de l’enquête en accident, Tiburce se confie à Mathurine Torvic, assistante sociale au Service de l’Aide à l’Enfance du Département.
Si Mathurine a une oreille beaucoup plus attentive qu’avec d’autres familles, c’est que Tiburce lui a également raconté avoir aperçu une étrange apparition dans la forêt amazonienne quand il chassait. Et cela fait écho à d’autres disparitions et d’étranges événements que Mathurine associe à Darwyne, disparu il y a de cela une dizaine d’années.
Depuis Mathurine est devenue maman de Wallace, qu’elle surnomme son coati, qu’elle aime d’un « amour grand comme l’Amazonie ». Wallace regrette de ne pas avoir de papa et envie son copain, Jordan. Wallace est un peu introverti et timide. Si sa mère lui raconte des histoires sur l’Amazonie avec toute la richesse de sa faune et de sa flore, Wallace préfère se Fortnite aux balades en forêt.
D’ailleurs, Wallace constate que sa mère n’est plus la même depuis qu’elle est revenue d’une excursion. Est-ce lié aux dossiers des disparitions de parents violents dont sa mère collectionne les coupures de presse ? A moins est-ce ce Maskilili, ce monstre qui aime perdre les hommes dans l’Amazonie, qui a envoûté Mathurine ?
Le huitième livre de Colin Niel, catalogué hors roman noir, est une merveille de lecture, une ode à l’amour des enfants, un récital enchanteur de la nature de ce territoire guyanais. Si j’ai aimé cette histoire, j’ai adoré surtout me perdre dans cette forêt amazonienne, découvrir cet univers faunistique et floristique d’une richesse incommensurable. Colin Niel signe avec Wallace un livre bouleversant, intriguant et fascinant sur ce territoire et sur celles et ceux qui y vivent. Il faut avoir lu Darwyne avant de se plonger dans ce livre et en comprendre toute la beauté des 2 œuvres et des 2 enfants. Un diptyque magistral.14/10/2024 à 15:38 2
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Le secret de l'étrangleur
7/10 Paris 1959 - La police est en grève, et les policiers sont invités à rester chez eux, suite à la mort de 6 des leurs. Alors que les négociations sur une prime trainent entre les représentants des syndicats et le Ministre de la Place Beauvau, un meurtre est commis de nuit, de façon étrange : c’est le dramaturge Gaston Malinguet qui fut la première victime. Et des témoins d’un bar, où voulait se réfugier la victime, rapportent avoir entendu un énorme cri puis ont voulu porter secours au comédien. Mais rassuré de ne plus rien craindre, habitant à deux pas, ce dernier est rentré à pied chez lui, et sera truvé au pied de son immeuble étranglé.
Déjà, la presse surnomme le tueur « l’étrangleur de minuit ». Dès lors, ce dernier signera, par coupon de presse attaché sur le corps de ses victimes suivantes, de ce sobriquet.
Tout le monde s’interroge : pourquoi les victimes semblent-elles se laisser faire lors de la strangulation ?
Esbirol, bouquiniste, amateur de roman policier, s’est entiché d’un jeune gamin, Alphonse, au physique ingrat, un peu voleur de livres, et surtout fils adoptif de l’inspecteur en charge de l’enquête. Esbirol va lui montrer comment procède l’étrangleur de minuit et même lui avouer : « Je suis l’étrangleur de minuit ».
Une BD qui, je le découvre, est une adaptation d’une œuvre de Pierre Siniac, intitulée Monsieur Cauchemar. Tardi et ses dessins en tirets N&B offrent une profondeur à cette histoire en la campant bien dans son époque. Si l’histoire n’est pas des plus passionnantes, cette BD vaut surtout pour les dessins de Tardi, que je découvre également.08/10/2024 à 12:29 2
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La Chute des Princes
8/10 Un golden boy nous relate sa réussite vertigineuse et sa déchéance abyssale, dans ce New-York des années 80. Un homme qui vivait par et pour l’argent qu’il faisait fructifier et dépensait en sexe, drogue et produits de luxe 24h/24 et 7 jours/7. Le lecteur ne connaîtra pas son nom mais apprendra les moindres de ses débauches, saura toutes ses pensées,…
Robert Goolrick nous transporte dans la chute de cet homme, la destruction (explosion ?) en plein vol de cette vie, et les années 80 synonymes de frics, de drogue, de cette maladie ravageuse que personne ne connaissait bien (le Sida) : la décadence d’un homme et d’une époque. Un livre intéressant et magnifiée par la belle plume de l’auteur.07/10/2024 à 16:40 4
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L'Ange noir
7/10 Alberta Murray voulant s’assurer de l’infidélité de son mari, Kirk, décide d’aller trouver sa maitresse, Mia Mercer, danseuse de cabaret new-yorkais. En arrivant chez cette dernière, Alberta découvre le corps sans vie de Mia, assassinée.
La police ayant arrêté et emprisonné Kirk, Alberta va tenter de prouver l’innocence de son mari. Persuadée que le nom du meurtrier se trouve dans les relations de cette danseuse, elle va, à l’aide du carnet d’adresse de la morte, essayer de confronter le véritable coupable. Son enquête la mènera dans les coins les plus malfamés de la ville.
Véritable petit polar des années 40, on sent que les écrits William Irish soient taillés pour le cinéma. Ce livre a d’ailleurs été adapté au grand écran. C’est rythmé, il y a de l’action, de l’émotion. Mais ce livre est bien de son époque. Tout ça est bien daté. Mais c’est un plaisir de lire des classiques du genre.
04/10/2024 à 12:09 2
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Madelaine avant l'aube
8/10 Dans une période indéterminée, dans un endroit isolé appelé le Pays Arrière, se dessine le village de la Foye. Là, dans le hameau des Montées, vivent au gré des caprices de la nature et de la météo, des hommes et des femmes cultivant la terre qu’ils ensemencent aux saisons propices espérant manger, subvenir à leur besoin : vivre tout simplement. C’est un euphémisme de dire que la vie est dure, que ce soit pour Rose, cette vieille dont les fils sont partis, et ses voisins, Eugène et Aelis, et Léon et Ambre. Aelis et Ambre deux sœurs, et pas seulement : jumelles ces sœurs, ce qui est sujet à diverses discussions empruntes de sombres croyances et mysticismes malintentionnés.
Et si le sort de ces pauvres âmes ne tenait qu’à l’envie de la nature, mais se dresse devant eux ce Seigneur, Ambroisie, dont le fils chasse sur les terres et prend comme proie tout ce qui se présente, surtout si une femme se trouve sur son chemin. Et le silence est la seule solution trouvée pour ne pas attiser encore plus la colère du maître. Peu importe la violence voire le viol.
Dans cette atmosphère lourde, apparaît dans la vie de ce hameau, surgissant de nulle part, cette petite Madelaine. Elle y trouvera ses parents d’adoption, Léon et Ambre, dont la nature ne leur a offert aucune descendance. Car ici, c’est la Nature qui fait sa loi. C’est un combat permanent et inégal, car c’est toujours Elle qui gagne et qui se joue de ses sujets.
Pourtant, tout le monde affronte avec courage cette adversité. A chaque jour suffit sa peine, et chaque jour, un peu plus de peine. Et Madelaine, impétueuse, fait sienne de cette adversité.
Un roman dur mais humain, Sandrine Collette déploie son talent dans histoire sombre de bataille pour vivre, de cette résignation de ces hommes et femmes face aux désastres de la vie, de toute le monde sauf de cette petite fille qui, comme une flamme au milieu de la nuit, saura montrer un semblant d’existence et d’espoir.01/10/2024 à 10:28 4
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Jeremiah Johnson chapitre 5
7/10 Alors que les Etats-Unis rentrent dans son ère moderne (fini la conquête de l’Ouest, Buffalo Bill fait ses shows, le cheval à vapeur va prendre la place des cheveux à pattes,…), Jeremiah Johnson poursuit ses chasses de bisons et d’Indiens. On découvre les derniers épisodes ou faits marquants de la fin de sa carrière. Le format BD permet juste d’effleurer ses (trop courts) instants jusqu’au « dénouement final », sa mort. Une belle biographie très bien mise en valeur.
Au final, si ce cinquième et dernier chapitre n’est pas le plus remarquable, il conclut une très belle série sur un personnage marquant et remarquable de la Conquête de l’Ouest, ce mangeur de foie, alias Jeremiah Johnson.
30/09/2024 à 14:16 1
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Les Guerriers de l'hiver
9/10 Si l’on sait tous qu’en septembre 1939, l’Allemagne nazie a envahi la Pologne, déclenchant la Seconde Guerre mondiale, l’on connaît moins (du moins moi) qu’à cette période, et de manière perverse, la Russie et la Finlande sont entrées en conflit. Un peu comme David contre Goliath, les deux pays se sont affrontés, la Russie ayant des prétentions territoriales sur son petit voisin. Ce conflit ayant duré de novembre 1939 à mars 1940 a vu une résistance finlandaise exceptionnelle avec un nombre ridicule de soldats et de faibles moyens matériels en comparaison avec son adversaire russe.
C’est cette Guerre de l’Hiver qu’Olivier Norek restitue de manière romancée. Les faits historiques sont présents et les faits d’arme sont bien rapportés notamment en mettant en scène ce héro national, Simo, ce tireur d’élite, au courage et au nombre exceptionnel de victimes.
Olivier Norek dévoile un talent hors norme pour immiscer son lecteur dans cette guerre : le froid, la faim, les actes de bravoure, la mort, … La pression monte à chaque page. Peu de temps mort (sans faire de mauvais jeu de mot), la pression est à son maximum. La fiction et la réalité se confondent admirablement dans ces 450 pages que l’on dévore et qui nous dévoile un autre Olivier Norek. Toujours aussi talentueux, quel que soit le genre littéraire auquel il s’essaie.30/09/2024 à 13:48 9
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Se perdre ou disparaître
7/10 Emlyn, guide chasse et pêche dans les réserves forestières de l’Idaho, découvre lors d’un reportage au journal télévisé que son amie d’enfance et célèbre animatrice des réseaux sociaux, Janessa, est portée disparue.
La dernière conversation téléphonique entre Emlyn et Janessa avait été interrompue avant que cette dernière ne puisse lui annoncer une information importante. Emlyn reste suspicieuse et devient inquiète quand Janessa ne répond pas à ses relances téléphoniques.
Toutefois, elle souhaite garder raison. Leur amitié ayant été mis à rude épreuve, Emlyn essaie de trouver des explications logiques à ce silence. Mais l’arrivée de Tyler, ex-boyfriend d’Emelyn et ami d’enfance de Janessa, va bouleverser les choses. Il souhaite vivement qu’Emlyn l’aide à trouver leur amie, perdue avec son copain Ruth dans les réserves de forêts avoisinantes.
Cette quête va être l’occasion pour Emelyn de se remémorer sa rencontre avec celle qui allait devenir sa meilleure amie, leur découverte de la vie et son amour avec Tyler.
Un roman d’une qualité moindre que ses deux prédécesseurs, dû à une intrigue décevante (d’autres diront « convenue ») et un suspense qui peine à s’installer. Mais l’écriture de l’autrice, amoureuse des grands espaces, est toujours gracieuse et charmante. C’est donc plus ce voyage au cœur des forêts et de la nature sauvage et préservée qui m’a attirée et m’a sauvé d’un ennui et d’une profonde déception.24/09/2024 à 15:46 4
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Rosy & John
8/10 Une bombe a explosé en plein cœur de Paris, ne faisant, miraculeusement, que quelques personnes blessées. L’auteur vient se livrer à la police et ne souhaite parler qu’à Camille Verhoeven. Il se prénomme John, pour l’état civil, mais Jean au quotidien, et menace de faire exploser, une par jour, six autres bombes si la justice ne libère pas sa mère, Rosy, ne leur délivre pas un passeport avec une nouvelle identité (du style protection de témoins), des billets d’avion pour l’Australie et la coquette somme de 5 millions d’euros.
C’est l’effervescence dans le commissariat, jusqu’aux ministères et la Présidence. Ces menaces ont de quoi renverser quelques hommes politiques et couper quelques têtes de hauts fonctionnaires. Alors que la bombe dans une école maternelle n’a pas explosé à l’heure indiquée, les enquêteurs estiment que les menaces constituent un vrai coup de bluff. Verhoeven est plus perspicace et voit en Jean un homme plus dangereux et sournois qu’il n’y paraît.
Rosy & John, écrit après la fin de la trilogie Verhoeven mais dont l’action se déroule avant Sacrifices, est un condensé (140 pages) d’une intense tension qui malmène les nerfs du lecteur, du début à la fin. On regrette que Pierre Lemaître ait décidé d’arrêter l’écriture de polars. Même si, de loin, il écrasait la concurrence.17/09/2024 à 15:40 5
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Sacrifices
9/10 C’est avec tristesse, je l’avoue, que j’ai refermé ce livre, dernière ligne lue. Camille Verhoeven, ce commandant de police hors norme, à la perspicacité inversement proportionnelle à sa taille, dont les valeurs humaines n’ont d’égal que son talent, est décidemment un personnage très attachant.
C’est avec désolation que j’achève cette trilogie et que je découvre cette fin. Pourtant, Pierre Lemaître prévient dès les premières lignes de Sacrifices du sort de personnage qui vont jouer les premiers rôles de cette histoire. Et puis, on le sait depuis le 1er tome de cette série, l’auteur goncourisé aime malmener son personnage et ceux qui l’entourent. Par exemple, Anne, la nouvelle compagne de Verhoeven va être victime d’un braquage d’une bijouterie. Témoin oculaire, elle va être la cible d’une terrible et acharnée « chasse à l’homme ». Verhoeven, ayant caché sa relation avec Anne à ses supérieurs pour mener cette enquête, risque à chaque instant de mettre en péril aussi bien sa vie professionnelle que personnelle.
C’est dans une atmosphère étouffante et angoissante où l’horreur laisse place à l’immonde que j’ai dévoré cette histoire, en espérant vainement (l’auteur ayant prévenu le lecteur dès les premières lignes) qu’un happy end allait survenir. A défaut, un final bluffant qui clôt avec talent cette incontournable trilogie.16/09/2024 à 15:07 8
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Alex
9/10 Quelques mois après le drame vécu par Camille Verhoeven, le commissaire est confronté à une affaire d’enlèvement peu banale : un témoin a signalé ce rapt, mais aucune disparition inquiétante n’a été signalée à la police.
Dans ce contexte, l’identification de la personne enlevée s’avère difficile voire impossible. Seules des images floues de caméra pourraient permettre d’identifier le « kidnappeur ». Alors que la thèse de l’enlèvement est encore hypothétique, l’instinct du commissaire le pousse à s’intéresser rapidement à l’identité du kidnappeur et de la kidnappée. D’autant que la rapidité dans ce genre d’affaire est essentielle si l’on souhaite une issue heureuse. Mais qui en veut à cette personne inconnue ? Pourquoi personne ne signale sa disparition ? Qui sont ces 2 personnes ?
Avec Alex, le deuxième volet de la trilogie « Verhoeven », Pierre Lemaître nous offre un thriller haletant, où chaque chapitre offre une surenchère dans l’horreur. Les chapitres alternent l’enquête menée par l’équipe du « petit commandant » et la séquestration « vécue » par Alex. On est stupéfait et sidéré par tant d’abomination. L’auteur malmène son lecteur avec ce scénario trépidant où la vengeance est le leitmotiv dont l’issue finale est aussi glaçante que jubilatoire. Un magnifique et mémorable thriller psychologique.16/09/2024 à 12:18 11
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Travail soigné
7/10 J’avais déjà approché Camille Verhoeven, ce commissaire de petite taille, à l’intuition sans égale, ce fils d’une illustre artiste dont il n’a pas encore accepté le décès, le temps d’Alex, le 2ème livre de la tétralogie. Pour parfaire mon expérience littéraire, j’ai décidé de recommencer plusieurs années après, de prendre dans l’ordre les 4 livres consacrés à Camille Verhoeven.
Avec Travail soigné, Pierre Lemaître nous fait découvrir, outre l’équipe et le personnage principal, cette enquête de meurtres barbares qui sont des copycats de meurtres sordides écrits dans les polars les plus marquants. On est dans une enquête classique, où l’ombre de Maigret plane sur ce Verhoeven : la réflexion, la déduction et la logique semblent primer sur l’action et la négligence. Par moment, on a l’impression que l’histoire s’enlise et puis un crime apparaît ou une pensée lumineuse survient du commissaire.
C’est peu dire que ces affaires habitent Verhoeven. Il en oublierait presque sa vie de couple, formé avec la belle et patiente Irène, qui lui a annoncé sa grossesse. Tous ces éléments constituent une trame attachante quoiqu’un peu longuet par moment et sans dynamisme exacerbé. Mais un début prometteur pour cette saga qu’on a plus qu’envie de poursuivre.11/09/2024 à 14:19 4
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Un Animal sauvage
8/10 J’aurais pu être totalement ébloui par la lecture de Un animal sauvage. Mais les 20 dernières pages m’ont jeté un froid, ont calmé mes élans de mettre une excellente note à ce livre.
Car tout avait bien commencé. J’ai été happé par cette histoire, ou devrais-je dire toutes les histoires dans l’histoire. L’histoire de ce braquage et les histoires qui transportent les protagonistes vers le dénouement. Parmi ces protagonistes, il y a d’abord, ce couple suisse parfait, un banquier « golden boy » Arpad et sa belle et séduisante épouse, Sophie, avocate d’affaire. Ils vivent le parfait amour dans une splendide demeure, une « maison de verre » et ont pour voisins, Karine, une vendeuse en prêt-à-porter, et Greg, policier dans un groupe d’intervention. Plus modeste, ils habitent une maison moins huppée dans le lotissement appelée « la verrue ». Leur fils pratiquant du foot ensemble, les couples se côtoient et sympathisent. Mais ce que le lecteur découvre au fil des pages, ce sont les petits secrets des uns et des autres. Car personne n’est blanc dans ce livre. Et on découvre sans surprise que chacun va être mêlé à ce braquage. Sous forme de compte à rebours, le lecteur découvre comment et par qui ce braquage est réalisé.
Un animal sauvage est rempli d’intrigues prenantes. Je n’ai pas lâché ce livre très rythmé. Je voulais connaître le dénouement. Chaque chapitre emmène son lot de surprises et d’épaisseur aux personnages et à l’intrigue. Joël Dicker est, je trouve, sorti de sa zone de confort. Terminé les scénarios qui ressemblaient trop au best-seller La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, exit les US et les cold-cases. Si ce n’est cette fin trop rapide et facile voire irréaliste, Un animal sauvage est un livre à l’énigme efficace qui malmène subtilement le lecteur.04/09/2024 à 16:19 6
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Malheur aux vaincus
8/10 Plongée dans la France des colonies en ce début du XXème siècle. Et plus précisément à Alger, où l’atmosphère est tendue : l’antisémitisme est un sujet brûlant (l’Affaire Dreyfus est encore fortement présente), la population colonisée est en colère contre l’envahisseur français et son autocratisme. Les bataillons français continuent de conquérir les territoires d’Afrique, sans pitié et sans honneur. C’est dans ce contexte que le jeune lieutenant Julien Koestler, en charge des enquêtes au sein de l’armée, doit résoudre le massacre au sein de la demeure des Wandell, ancien et illustre militaire au sein des territoires colonisés.
Tout de suite, les soupçons se portent sur deux prisonniers qui travaillaient pour l’officier et qui ont pris la fuite. On suit le policier à travers les rues étroites et les souks de la ville, accompagné des enfants-cireurs de chaussures. Car la misère côtoie la violence dans la Ville blanche. On découvre ces Français à qui on a vendu des illusions pour s’installer dans ce pays « qui est la France ».
Gwenaël Bulteau, romancier historien, nous transporte dans un pan de l’histoire méconnue de la France. Coutumier du fait, l’auteur français le fait toujours avec justesse et de manière passionnante. Pour une fois, cependant, je regrette que le livre n’ait pas eu 100 pages de plus, car je trouve que Julien Koestler aurait mérité plus de présence et son personnage plus de profondeur.02/09/2024 à 15:24 2