LeeWeel

357 votes

  • 1974

    David Peace

    9/10 Premier tome de la tétralogie du Yorkshire, David Peace reprend comme toile de fond les meurtres en série qui ont débuté dans cette région anglaise au milieu des années 70. Véritable peintre, Peace nous dévoile un tableau de la misère et de l'âme humaine absolument terrible, sans faire preuve d'aucune fioriture, avec un langage très cru, direct, dans un lyrisme bouleversant. Un véritable cri qui ne laisse aucun des personnages sans blessure, tous écorchés vifs. On pense bien sûr à Ellroy mais sous le ciel gris de l'Angleterre pré-Thatcher. Le lecteur reste abasourdi au sortir du livre, pour peu qu'il ait réussi à tenir. Un livre qui coupe le souffle.

    10/12/2015 à 13:59 5

  • 1977

    David Peace

    9/10 Second tome de la tétralogie consacré par David Peace à la série de meurtres qui ont touché le Yorkshire durant plusieurs années. Et une noirceur toujours aussi terrible et quasiment insoutenable. On suit en parallèle les destins et enquêtes du sergent Fraser et du journaliste Jack Whitehead. Personne n'est épargné dans ce terrible roman, descente aux enfers dans un monde où chacun à du mal à vivre, à mettre en place des rapports sociaux qui tiennent. La question du couple et de l'amour est notamment abordée ici. Fraser ne parvient pas à vivre avec le fantôme de sa femme et quand il s'amourache de Ka Su Peng le destin le rattrape. Peace use d'une écriture abrupte qui nous donne tout à voir dans un lyrisme qui touche directement à l'âme. Du très grand art à la lecture difficile.

    15/12/2015 à 14:24 4

  • 1980

    David Peace

    9/10 Dans ce troisième épisode de la tétralogie de Peace consacrée à l'éventreur du Yorkshire, on suit Peter Hunter, directeur adjoint de la police de Manchester, chargé de réunir une équipe de flics de grande compétence pour résoudre enfin la série de meurtres qui mine la région de Leeds. Mais très vite, Hunter sera confronté aux policiers du coin et devra composer avec leur hostilité. L'écriture de David Peace est hypnotisante et rend très bien les sentiments des personnages comme leur désespoir et celui des habitants de la région. La guerre entre policiers et les conflits hiérarchiques sont causes de nombreuses complications dans l'enquête et on comprend rapidement que tout cela ne relève pas forcément du même meurtrier. L'auteur ne nous épargne rien quant au sordide et fait de nombreuses références aux volumes précédents. Un cycle parmi les classiques du genre, qu'on pourrait difficilement plus noir.

    04/12/2015 à 14:20 2

  • 1983

    David Peace

    9/10 Voici le dernier volet de la tétralogie nommée "Quartuor du Yorkshire", et, comme pour les autres volumes, David Peace livre une oeuvre d'une violence incroyable. Souvent comparé au cycle d'Ellroy consacré à Los Angeles, ce qui se justifie, je pense toutefois, comme il est d'ailleurs dit en quatrième de couverture, que l'oeuvre de David Peace lorgne également du côté d'un autre auteur à la noirceur parfois insoutenable, l'anglais Robin Cook (on pourra notamment se référer à des romans comme "Cauchemar dans la rue" ou "On ne meurt que deux fois" pour s'en convaincre). Le lecteur suit ici les faits et gestes de trois protagonistes principaux: le superintendant Maurice Jobson, dit "La chouette"; l'avocat John Piggott; BJ le paumé. Et l'auteur de multiplier les personnages et les flash-backs. La lecture n'est pas toujours évidente, en partie en raison du style "haché", des nombreuses références aux autres volumes de la série, de décalages temporels... A l'instar des autres tomes, la région du Yorkshire est le véritable personnage central, avec sa grisaille qui semble perpétuelle et sa population frappée par la fatalité, région que David Peace célèbre à merveille avec cette litanie. Un sommet de la littérature contemporaine.

    02/12/2015 à 16:22 2

  • 5 octobre, 23h33

    Donald Harstad

    7/10 Où l'on retrouve notre shérif Carl Houseman, cette fois-ci sur les traces d'un vampire qui fascine une riche propriétaire du coin et les quelques jeunes gens qu'elle héberge dans son immense maison. Tout part d'un appel passé à la police par une jeune femme paniquée qui s'est réfugiée sur le toit de son immeuble après avoir aperçu un homme aux allures cauchemardesques par sa fenêtre. S'ensuivra des meurtres plus ou moins bien déguisés en suicides et rapidement mis sur le compte d'un buveur de sang qui terrorise son entourage, pris dans un engrenage de jeux pour le moins particuliers... Un procedural construit sur le même modèle que les autres volumes de la série, dans lequel on suit sur quelques jours, presque heure par heure les avancées de l'enquête. Avec en annexe, un topo ainsi qu'une liste sur les codes radio utilisés par la police (ce qui permet de ne pas couper le texte de notes). Une enquête intéressante même si l'ensemble n'est pas d'une grande originalité (le côté fantastique de cette histoire au parfum gothique est un point assez original toutefois). Le rythme et la construction du roman permettent peu me semble-t-il d'approfondir les portraits des personnages (ce qui est dommage car la figure du flic en fin de carrière en la personne de Carl Houseman est plaisante à suivre).

    02/12/2015 à 13:58

  • A bras raccourci

    Mark Haskell Smith

    7/10 A mi-chemin entre les films de Tarentino (Jackie Brown en tête) et les polars d'Elmore Leonard, ce roman met en scène une série de personnages qui ont pour point commun d'aspirer à une autre vie. Tout débute lorsque Bob, qui travail pour la United Pathology, reçoit un bras qu'il doit livrer le lendemain au labo de la police. Mais pas n'importe quel bras, puisque celui-ci arbore un magnifique tatouage présentant une non moins magnifique latino en train de prendre du bon temps avec un homme. Et ce bras appartient à Amado, homme de main, sans mauvais jeu de mot (même si), d'un mafieux mexicain, le redouté Esteban. Celui-là même que Don, flic au LAPD tente de coincer depuis des années en montant un dossier en béton. Et tout ce petit monde, et davantage encore, va se retrouver embarqué dans un méli-mélo de péripéties et de rebondissements, sans que personne ne puisse vraiment maîtriser les événements. Un polar décalé, très accès sur l'humour mais qui ne laisse pas de côté une histoire prenante qui fait que l'on se demande comment cette embrouille va bien pourvoir se terminer. J'ai simplement regretté un dernier chapitre à mon avis totalement inutile. Une histoire que l'on imagine sans peine transposée au cinéma.

    04/12/2015 à 08:58 3

  • À l'automne, je serai peut-être mort

    Adrian McKinty

    8/10 Michael Forsythe, ancien militaire à la carrière courte pour manque de discipline, doit quitter son Irlande natale pour éviter les tribunaux. Direction New York où il retrouve un groupe d'Irlandais mafieux parmi lesquels il jouera les petites mains. Jusqu'à ce voyage au Mexique qui va bouleverser sa vie... Ce roman ouvre la trilogie consacrée à Michael Forsythe, personnage de truand cultivé qui doit subir les coups du sort avant de remonter la pente qui l'amènera à l'assouvissement de sa vengeance. Un roman bien noir qui met en scène de manière très convaincante plusieurs communautés que Michael va devoir côtoyer dans sa fuite en avant, entre les mains d'un destin qui ne cesse de le malmener.

    02/12/2015 à 11:18 7

  • Absente

    Megan Abbott

    8/10 A l'instar de James Ellroy avec le Dahlia noir, Megan Abbott s'inspire d'une histoire vraie pour écrire son roman. Les faits se passe à la fin de l'année 1949, à Los Angeles, et concerne la disparition d'une actrice, Jean Spangler, plus souvent recrutée pour sa plastique que pour ses talents de comédiennes, qui alors qu'elle prétendait rejoindre un tournage de nuit s'est évanouie dans la nature sans que l'on sache quel sort fut le sien. Deux ans après cette affaire, qui défraya un temps la chronique, notamment parce que le nom de Kurt Douglas fut cité, le lecteur va suivre l'enquête de Gil Hopkins, dit Hop, qui va se lancer sur les traces de l'actrice, dans une quête qui deviendra une véritable obsession. Hop, attaché de presse réputé, bien connu du milieu du cinéma, devra composer avec des vedettes dont on passe tous les caprices mais aussi avec son ex-femme à laquelle il reste d'autant plus attaché qu'elle fréquente son meilleur ami. Megan Abbott rend très bien l'ambiance de l'époque et si le style n'a rien à voir avec celui d'Ellroy, le milieu décrit rappelle également "L.A. confidential", autre roman du Quatuor de Los Angeles. Il est par ailleurs plaisant de voir que l'auteur a en quelque sorte fait sienne l'histoire initiale, le fait divers qui l'a inspirée, puisqu'elle n'hésite pas à apporter une fin qui résout cette mystérieuse disparition.

    30/11/2015 à 17:16 2

  • Alabaster

    Osamu Tezuka

    8/10 James Block est un athlète noir nord-américain prometteur, plusieurs fois champion. La vie semble lui sourire jusqu'à ce qu'il tombe amoureux de Susan Ross, vedette de la télévision. Mais l'idylle platonique tourne court et sa dulcinée lui rit au nez lorsqu'il la demande en mariage: comment pourrait-elle, elle blanche de peau, épouser un noir ?
    James, de rage, agresse Susan et en tentant de s'enfuir écrase une personne. Il se retrouve alors condamner à cinq ans de prison.
    Il y rencontrera un savant fou qui lui fera part de son invention: un rayon capable de rendre invisible. Voyant là le moyen de se venger, James à sa sortie de prison va tenter d'expérimenter le rayon sur lui-même mais ne parviendra qu'à se transformer en un être monstrueux, basculant totalement dans la folie, et devenant Alabaster, véritable génie du crime.
    Osamu Tezuka lorgne du côté de Fantômas et autres figures du mal du même acabit avec ce personnage qui semble capable de tous les crimes et n'hésite pas à tuer, vouant une haine féroce à la beauté.
    Un manga dans lequel l'auteur souligne que le mal et la folie meurtrière peuvent avoir différents visages et se cacher derrière ce qui ressemble à l'innocence ou à la beauté, et même figurer dans le camp de la loi.

    30/11/2015 à 15:33 1

  • Ambernave

    Jean-Hugues Oppel

    8/10 Dans le port d'Ambernave, qui pourrait se situer sur le littoral du Nord ou de la Normandie, un croque-mitaine insaisissable fait des siennes, laissant dans son sillage des victimes démantibulées. C'est également dans une ruelle quasi abandonnée du port, où ne vit plus qu'un seul homme, à savoir Emile dit "Patte-folle", l'ancien docker, que va se nouer une amitié particulière, entre le vieil homme et un type comme tombé du ciel, personnage au comportement autistique et à la force herculéenne, amouraché d'un chiot abandonné. Emile voit dans cette relation une retranscription du livre de Steinbeck, "Des souris et des hommes". Il s'agit bien dans le roman de Jean-Hugues Oppel de la rencontre entre plusieurs êtres esseulés mais aussi de magouille politique, de paysages gris et glauques, chargés d'embruns, et de rêves d'ailleurs... Jusqu'au bout l'auteur ne dévoile rien du mystère qui recouvre son "monstre", sorte d'âme damnée, personnage effrayant capable de tendresse. Un polar noir, qui contient beaucoup d'humour, et à la langue en adéquation avec l'atmosphère et les protagonistes.

    03/12/2015 à 14:19 2

  • American Desperado

    Jon Roberts, Evan Wright

    9/10 Le journaliste Evan Wright transcrit dans ce livre le récit de la vie du truand Jon Roberts, récit puisé à la source puisqu'il résulte des rencontres et entretiens entre les deux hommes en 2008 et 2009. Et quelle histoire que celle de Roberts, né Riccobono en 1948 à New York, dans une famille de mafieux. De son père, il héritera avant tout un caractère violent. Et très vite, le jeune garçon se montrera instable et incontrôlable. Avec ce livre, Wright fait un travail remarquable puisque tout en laissant la parole à Jon Roberts, il n'en vérifie pas moins ses propos et interroge certains des acteurs de cette saga dans le monde de la drogue qui dépasse toutes les fictions sur le sujet. Le destin de cet homme est hallucinant puisqu'il a été l'un des relais majeurs du cartel de Medellin aux Etats-Unis, aura trempé dans un nombre incalculable de magouilles et truanderies en tout genre, parsemant son parcours de morts, et sera finalement peu inquiété par la justice. Il est également intéressant de constater la lucidité de Roberts quant à ses activités et à sa vie, et de se rendre compte à quel point cet homme aura été seul, idée qui viendra à lui en prison. "Ce que je ressens pour ma famille, c'est peut-être ce que les gens normaux appellent "l'amour", en tout cas ce n'est pas évident pour une ordure chevronnée. Le mal est tellement plus simple..."

    25/11/2015 à 08:33 2

  • Anges déchus

    Gunnar Staalesen

    8/10 Gunnar Staalesen prend son temps pour installer son intrigue, l'enquête de son privé Varg Veum ne débutant qu'au bout d'une centaine de pages. Et tout l'intérêt du livre est selon moi dans cette disposition à la fois des personnages et de l'espace dans lequel ils évoluent, à savoir Bergen, deuxième ville de Norvège. Car l'enquête en elle-même n'est pas d'une très grande originalité. Mais les rapports qui existent entre les personnages au premier rang desquels figure Veum lui-même sont parfaitement construits. On en apprend donc tout à la fois sur le passé des protagonistes comme sur celui de la ville. Le temps qui passe revêt ici une importance primordiale, et si Varg Veum est profondément ancré dans ce passé, il va vite déchanter et devra se résoudre à accepter une situation qui ne peut plus être.

    04/12/2015 à 15:23 1

  • Atlanta, Cité impériale

    Roger Martin, Nicolas Otéro

    7/10 On retrouve Angela Freeman et Steve Ryan, les deux agents de l'Anti-Klan Network, et on en apprend un peu plus sur le passé de Steve et les raisons de sa lutte contre les extrémistes racistes. L'album retrace en partie l'histoire de Michael Alister, grand pourfendeur du Klan, lors de flash-back qui s'entremêlent à l'enquête de nos deux héros pour retrouver les meurtriers d'Alister. Ce dernier est inspiré de Stetson Kennedy qui lui-même s'infiltra dans le Ku-Klux-Klan afin d'en démonter en partie les rouages. On pourra d'ailleurs consulter avec profit le site officiel de Kennedy. Un des meilleurs albums de la série qui souligne une fois encore les ramifications de ces forces d'extrême-droite, notamment infiltrées de façon assez terrifiante dans certaines polices.

    03/12/2015 à 17:37

  • Au bonheur des ogres

    Daniel Pennac

    9/10 Premier tome de la saga (et de la smala) Malaussène. Pennac met en scène Benjamin Malaussène et sa famille dans ce premier roman en forme d'enquête policière, qui voit le grand magasin dans lequel le héros joue les boucs émissaires être la cible d'attentats à la bombe bien curieux. Pennac, tout comme Benjamin, ont un réel talent de conteur. On devine un grand lecteur, goûteur de mots, qui construit son roman dans une langue joyeuse et joueuse. Le regard du héros est tantôt tendre, tantôt ironique et amer. Réflexion également du personnage / auteur sur la fiction et la réalité, sur le rêve. "Avec toute la distance que la vie met entre réalité et fiction, quoi qu'on fasse".

    10/12/2015 à 12:39 6

  • Au seuil de l'abîme

    Hake Talbot

    8/10 Halte-là aux amateurs de crimes impossibles et d'histoires policières riches en rebondissements. Hake Talbot, pseudo d'un magicien qui n'aura écrit que deux romans, mène son histoire de main de maître: dans un chalet perdu au milieu d'une forêt enneigée, une séance de spiritisme est organisée entre plusieurs personnes afin de démêler une affaire de succession avec un homme décédé depuis plusieurs années ! Rien que ça ! Les événements vont alors se succéder apportant leur lot de mystères, chaque fin de chapitre gratifiant le lecteur d'un rebondissement. Talbot a potassé son manuel de spiritisme et autre ouvrage d'ésotérisme pour construire cette intrigue qui prend des allures de pièce de théâtre, avec unité de temps et de lieu (ou presque) et tient en haleine jusqu'au bout, pourvu que l'on se prête au jeu. Claude Chabrol dans la préface nous dit tout le bien qu'il pense du roman et Roland Lacourbe y va de son savoir de maître ès crimes impossibles pour nous éclairer sur le livre.

    25/11/2015 à 08:35 2

  • Autobiographie d'un virus

    Eric Nataf

    6/10 Thriller médical dans lequel le meurtrier est un virus qui cause la stérilité chez les hommes ! Eric Nataf s'inscrit dans la "tradition" du roman à la Werber, à savoir le thriller scientifique avec une pointe de science-fiction. L'auteur est lui même médecin et cela se confirme à la lecture car le sujet est très bien documenté. On passe sans cesse de l'enquête en laboratoire à l'enquête sur le terrain dans un suspens très bien mené qui concerne de plus un sujet d'actualité (la baisse de fécondité). A conseiller sans retenue à tous les amateurs du genre.

    10/12/2015 à 12:22 1

  • Autoroute

    Michel Lebrun

    9/10 Un polar de grande envergure dans lequel l'autoroute du titre n'est rien d'autre que le personnage central; et un roman qui au bout du compte est quasi une étude sociologique sur les autoroutes en même temps qu'un exercice réussit d'un des membres les plus célèbres de l'Oulipopo, en même tant qu'un érudit impressionnant en matière de littérature policière. On suit de nombreux personnages, de Paris à Salon-de-Provence, qui vont se croiser à un moment ou un autre de l'intrigue, ou pour être exact des intrigues. A partir du moment où tous ces héros vont entrer sur l'autoroute, Michel Lebrun donne pour titre aux chapitres les modèles et immatriculations des véhicules qui les charrient. On croise entre autres protagonistes un restaurateur en mal de vacances, un couple de voleurs à la roulotte, un groupe de terroristes, un représentant de commerce quelque peu pervers... Et on trouve donc cette autoroute qui voit défiler tant de vies et assiste parfois à de nombreuses morts. Territoire grouillant, aux facettes multiples, véritable scène sur laquelle les hommes viennent laisser leur empreinte l'espace d'un instant plus ou moins important. Un roman qui se permet une réflexion intelligente tout en nous conviant à un divertissement parfaitement réussi.

    04/12/2015 à 15:14 1

  • Aux armes, citoyens !

    Fabien Nury, Sylvain Vallée

    9/10 Nous sommes en juillet 1944 et Joseph Joanovici continue ses manoeuvres pour tenter de ce tirer à bon compte de la guerre. Il ménage pour cela ses entrées à la Gestapo tout en aidant la Résistance. Et plus que jamais, ce personnage sous la plume et le pinceau de Fabien Nury et Sylvain Vallée apparaît tour à tour fragile et fort, comme le dernier des salauds ou tentant de sauver son prochain. Les événements le rattrapent mais il tente et parvient à chaque fois à y faire face. Une série historique d'un grand intérêt en ce qu'elle amène à réfléchir et souligne bien la difficulté de vivre et de s'engager durant cette guerre d'occupation.

    03/12/2015 à 12:52 1

  • Babel-ville

    Joseph Bialot

    8/10 Une bête hante les rues de Belleville. Un chien monstrueux qui va persécuter Bernard. C'est du moins ce qu'il vit, dans l'attente de sa femme disparue. Mais on a là aussi Brancion et Chaligny, les policiers, qui vont devoir enquêter sur une étrange confrérie de femmes. Bialot avec sa gouaille toute parisienne nous entraîne, avec ce deuxième roman écrit en 1979, dans les rues de son Belleville, le quartier de Paris qui l'a vu en partie grandir et qu'il retrouvera après guerre, personnage à part entière du livre.

    25/11/2015 à 15:34

  • Bad Monkeys

    Matt Ruff

    5/10 A mi-chemin entre "Usual suspects" et l'oeuvre d'un certain Philip K. Dick, "Bad monkeys" est de ces livres qui font tourner bourrique le lecteur. Celui-ci ne sait jamais de quel côté il se situe, à savoir sur le versant d'un propos rapporté "véridique" ou sur la face d'un discours fabulateur. Car tout l'enjeu est de savoir si la narratrice, Jane-Charlotte, prénom de la soeur jumelle du sieur Dick, l'hommage est (trop) appuyé, raconte des faits avérés ou si elle brode pour tenter de duper le docteur qui l'interroge sur sa vie dans cette pièce aseptisée, endroit dont on ne sait pas grand chose. Toujours est-il que Matt Ruff tente de nous mener en bateau et ne parvient au bout du compte qu'à nous servir un soufflé vite retombé. Le roman se lit sans déplaisir, comme un polar sans prétention mâtiné de SF, sauf que l'intérêt du livre réside pour l'essentiel sur une attente, le dévoilement des coulisses de l'esbroufe, un édifice au goût de déjà vu.

    26/11/2015 à 17:35 1