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Billy Summers
9/10 En bref, encore une histoire captivante comme Stephen King sait tellement bien les écrire. Ce titre ravira les fans de l'auteur grâce à ses thèmes de prédilection et pourra également plaire à d'autres lecteurs par l'absence totale d'éléments fantastiques.
J'ai l'impression de me répéter à chaque fois que je vous parle d'un roman de Stephen King, mais, vraiment, j'adore sa façon de raconter les histoires, avec ces petits détails qui pourraient devenir vite ennuyants, mais qui sont en fait l'essence même du récit, ce petit truc qui nous happe.
Pour une fois, l'auteur a créé une histoire avec peu de personnages, se concentrant sur LE personnage, Billy Summers, l'homme aux multiples facettes que l'on va découvrir au fur et à mesure des pages et des jours qui passent. Sans surprise, c'est un personnage humain, crédible et profond, avec ses doutes et ses failles, un passif qui le rend attachant.
Si l'aspect fantastique des romans de Stephen King vous fait un peu peur, foncez sans hésiter sur celui-là qui est 100 % terre-à-terre, avec de nombreuses problématiques, notamment les sujets qui tiennent à cœur à l'auteur comme l'introspection, la difficulté d'être écrivain et la vie dans les petites villes des USA.
Certainement un de mes préférés de l'auteur et sans aucun doute une de mes meilleures lectures de l'année !02/09/2023 à 09:16 1
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Les Petites Filles
7/10 En bref, un polar à double temporalité au potentiel énorme avec un thème fort et plutôt original. Malheureusement, le déséquilibre d'intérêt entre passé et présent crée des longueurs...
La scène d'ouverture annonce la couleur : Julie Ewa s'attaque à des sujets compliqués et douloureux, la maternité et la politique de l'Enfant Unique en Chine.
J'ai très peu lu de récits concernant ce pays et je suis toujours très intéressée par cette culture tellement différente de la nôtre. Ici, à travers une intrigue de thriller, j'ai réussi à apprendre des choses et j'apprécie.
La double temporalité est un procédé efficace pour apporter du rythme à une histoire. Couplée à des chapitres (très) courts, l'auteure avait la recette parfaite pour une très bonne lecture. Cependant, et cela m'arrive parfois, j'ai trouvé que les parties du présent étaient beaucoup moins prenantes que celles du passé. Même si elles finissent par se recouper et que le lien se fait petit à petit, les personnages de Lina et Thomas ainsi que la pseudo-enquête ne m'ont pas totalement convaincue. J'y ai retrouvé des longueurs ainsi qu'un certain manque de naturel dans les relations et les dialogues.
Il me semble que Julie Ewa aurait pu rendre l'ensemble encore plus percutant... À l'instar de son dénouement.
Je garde quand même en tête que c'est un premier roman tout de même réussi et je suis curieuse de découvrir celui qu'elle a écrit après "Le garçon disparu", même si l'on retrouve le duo principal qui ne m'a pas emballé dans celui-ci, ou encore son dernier qui semble être un one-shot.02/09/2023 à 09:12 1
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La Fille Cachée
5/10 En bref, un polar de Lisa Gardner qui ne me restera pas longtemps en mémoire... Des longueurs et un dénouement tiré par les cheveux montrent bien qu'il a été écrit à ses débuts en tant qu'auteure.
"La fille cachée" est considéré comme le seul one-shot de Lisa Gardner (même si l'on rencontre déjà un de ses personnages devenu récurrent par la suite), mais c'est surtout son 2e roman publié... Et l'on sent qu'il y a du potentiel, mais qu'il demande à être exploité différemment.
L'intrigue est vraiment prometteuse grâce à un postulat de départ très intéressant : un serial-killer sur la chaise électrique, une petite fille amnésique, une famille qui essaye de se reconstruire... Malheureusement, j'ai trouvé à de nombreuses reprises qu'on aurait pu aller droit au but, j'ai eu l'impression de tourner en rond avec l'héroïne et ses doutes.
Il y a également pas mal de personnages qui gravitent autour de l'enquête, que ce soit la famille Stokes et son entourage ou les différents enquêteurs. Ces points de vue auraient pu se compléter, mais ils se superposent sans forcément apporter du nouveau. Néanmoins, Lisa Gardner parvient à retranscrire cette culpabilité des parents qui ont perdu un enfant, ainsi que la vision des choses d'un enfant adopté, ce sentiment de rester toujours un peu étranger.
Je gardais un grand espoir dans le dénouement, l'explication finale qui aurait fait basculer ce polar... Mais je l'ai trouvé un peu trop tiré par les cheveux pour rester crédible, s'éloignant énormément de ce qui m'avait attiré au départ.25/08/2023 à 15:47 2
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La Faiseuse d'anges
7/10 En bref, un polar nordique avec tous les bons ingrédients. Camilla Lackberg les connaît et ne cesse de les utiliser dans sa saga : alternance temporelle, personnages récurrents attachants et intrigue aux sujets forts.
J'ai tendance à espacer ma lecture des tomes de cette saga, car je sais presque d'avance ce que je vais y retrouver. C'est, sans aucun doute, réconfortant et page turner, mais je ne veux pas que ça en devienne lassant non plus.
Retour donc à Fjallbacka avec la famille Falck/Hedstrom que l'on suit déjà depuis plusieurs années et qui évoluent de façon plutôt crédible avec des naissances, des séparations et des deuils. Je n'y suis pas spécialement attachée, notamment, car la maternité des deux sœurs Erica et Anna sont un point central du fil rouge, mais je les suis tout de même avec plaisir.
L'intrigue de ce tome est intéressante, quoique assez classique : les gros lecteurs de polars ne seront pas surpris du dénouement, mais, encore une fois, ce n'est pas forcément ce que l'on cherche quand on ouvre un Lackberg.
On recherche avant tout ce jeu entre le passé et le présent, cette connexion qui se fait petit à petit entre tous les personnages, ce cold case qui ressort des oubliettes et qui fait remonter des souvenirs, bons comme mauvais.
Mission réussie une nouvelle fois avec "La faiseuse d'anges".25/08/2023 à 15:28 3
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Psylence
8/10 En bref, comme toujours aux éditions Taurnada, peu de pages suffisent à passer un très bon moment de lecture. Jean-Marc Dhainaut bouscule une nouvelle fois son personnage récurrent dans une intrigue surnaturelle puissante.
J'ai découvert l'auteur et son personnage Alan Lambin l'année dernière avec "Brocelia", une ambiance glauque à souhait et une intrigue captivante que j'avais dévoré. Si ces ingrédients vous plaisent, foncez également sur ce nouveau titre !
L'auteur s'est surpassé pour ce nouvel opus qui n'épargne pas le lecteur : du sang, des morceaux et une ambiance digne de L'exorciste.
Jean-Marc Dhainaut nous plonge dans une enquête paranormale à la frontière de l'ésotérisme, où esprits et démons se côtoient d'un peu trop près, pour nous amener sur un terrain finalement plutôt classique, mais qui fonctionne toujours.
Ces 250 pages n'ont pas fait long feu tellement la plume est efficace et l'histoire captivante. Fan de thriller fantastique ? N'hésitez plus !
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Livre offert par la maison d'édition.25/08/2023 à 15:18 4
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Le Mystère Sammy Went
8/10 En bref, un premier roman maîtrisé grâce à une double temporalité efficace et une intrigue plutôt classique. Attention cependant aux thèmes abordés qui pourraient déranger certains lecteurs...
Christian White a une plume fluide et rapidement addictive. La construction de son roman, sa double temporalité, apporte le rythme et le suspense pour être happé par l'intrigue. Une intrigue classique d'ailleurs, autour d'un kidnapping et de secrets de famille... Heureusement, l'auteur crée de l'originalité autour des différents thèmes qu'il aborde au fil de l'histoire.
La plupart des sujets sont évoqués assez rapidement dans le récit, ce qui permettra peut-être aux lecteurs les plus sensibles de savoir s'ils sont prêts à continuer ou pas. Homophobie et communauté religieuse à caractère sectaire sont les deux axes principaux développés par l'auteur, rendant l'ambiance parfois lourde voire oppressante.
J'ai beaucoup apprécié le développement des différents personnages, Christian White les a construits avec des failles et des défauts, les rendant humains et très intéressants à voir évoluer. Il n'hésite pas à mettre les deux pieds dans le plat avec certains clichés pour essayer de les démonter petit à petit.
Néanmoins, je garde un petit bémol pour le dénouement qui, s'il est assez surprenant, ne rejoint pas l'idée que je m'en étais fait tout au long de ma lecture... Il y a une pointe d'injustice qui me dérange et me déçoit un peu.
Suite à cette très bonne surprise, je suis très curieuse de découvrir le deuxième roman de Christian White, "L'épouse et la veuve", dont j'entends énormément de bien depuis sa sortie !
02/07/2023 à 09:44 2
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1793
7/10 En bref, un polar noir, aux détails glauques et à l'ambiance très particulière liée au contexte historique. Néanmoins, l'auteur sait créer un certain suspense grâce à une construction originale.
Dès les premières pages, l'auteur annonce la couleur de son roman : il va y avoir des morts en morceaux, des personnages borderline et un décor sale et rude. Nous sommes en 1793, en Suède, bienvenue !
Effectivement, on ressent tout de suite le côté très violent de l'époque historique, avec les maladies, les conditions de vie très précaires, la pauvreté, etc.
De même, les protagonistes ont du mal à être attachants, car ils sont tous très sombres dans leurs caractères, avec des passés lourds et un avenir peu réjouissant. Cependant, le duo Cardell et Winge fonctionne bien.
L'originalité de ce roman tient essentiellement à la construction choisie par l'auteur. Une partie par saison de l'année 1793, mais également un point de vue différent à chaque fois. Au premier abord, rien ne les relie puis tout s'éclaire petit à petit. Si j'ai beaucoup aimé la révélation de la fin de la deuxième partie, la troisième m'a paru très longue, car la connexion met du temps à s'installer et casse le rythme déjà assez lent.
Malgré tout, le dénouement est intéressant et de conclure l'enquête. On découvre alors des enjeux politiques complexes qui me rendent curieuse de lire la suite, 1794.07/06/2023 à 10:20 3
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Les Enquêtes de Sonya Lwu
8/10 En bref, un livre entre le true crime et le cahier de vacances. Sonya Lwu réussit à nous faire réfléchir et frissonner avec ses enquêtes et ses faits divers.
Ce livre contient donc dix enquêtes créées par Sonya Lwu, inspirées de faits réels et dans lesquelles vous devrez vous plonger pour trouver le coupable avant les inspecteurs grâce à des indices et des annexes graphiques variées de qualité. Pas de panique, les réponses sont disponibles en fin d'ouvrage pour celleux qui sèchent.
Le lecteur pourra également retrouver quelques faits divers relatés de façon succincte mais assez intéressante. Pour les fans de true crime, vous les connaîtrez sans doute, mais certaines sont peu voire pas du tout médiatisées en France.
De plus, Sonya Lwu nous offre un moment de "détente" avec quelques mini-jeux ludiques.
Cet objet-livre est vraiment réussi : complet, ludique et instructif pour les personnes curieuses d'en apprendre plus sur les psychopathes d'hier et d'aujourd'hui. Sur la terrasse cet été ou au coin du feu cet hiver, il sera parfait pour passer un bon moment pour un tout petit prix en plus ! Seulement 11,90€ pour un contenu très qualitatif.07/06/2023 à 10:13
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L'Apothicaire
5/10 En bref, un roman historique documenté et détaillé, mais qui a malheureusement trop traîné en longueur pour moi... De plus, l'intrigue n'a pas forcément suivi le chemin auquel je m'attendais. Rendez-vous manqué pour moi et ce road-trip médiéval.
Ce roman me tentait depuis une éternité et il aura fallu le #bookclubdelhistoire pour me décider à le découvrir. Malheureusement, ce n'est pas la bonne surprise que j'espérais.
Effectivement, d'après le titre, je m'imaginais vraiment suivre une vie d'apothicaire avec toute la dimension scientifique et l'approche botanique que le métier comportait à l'époque. Henri Loevenbruck s'éloigne assez rapidement de ce point de vue là pour nous plonger dans une épopée à travers l'Europe, à la poursuite d'un secret ésotérique.
Du coup, j'ai eu beaucoup de mal à apprécier ma lecture, m'éloignant toujours plus de mes attentes et perdant, la plupart du temps, mon intérêt pour cette quête... J'ai néanmoins pu me rendre compte du travail de recherche colossal entrepris par l'auteur, que ce soit au niveau du contexte historique ou de l'Histoire théologique qu'il retrace dans son récit.
Une petite déception, donc, pour ce roman qui compte 800 pages en poche... J'ai quand même eu un certain attachement aux personnages principaux, notamment au duo Roman/Aalis qui apporte un petit peu de fraîcheur à l'ensemble.07/06/2023 à 09:54 1
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Préjudice
Pauline Bertrand, Ingrid Chabbert
6/10 En bref, un roman graphique qui aborde des sujets de société forts, mais sans les développer suffisamment... On reste sur notre faim !
Le résumé, le titre et la couverture attirent l'œil et attisent la curiosité, mais malheureusement, je pense que le format n'est pas adapté pour le message que veulent faire passer les auteurs et dessinateurs de cette histoire.
Si les thèmes abordés font forcément mouche, car ils touchent de très près notre vie actuelle, tout se bouscule et reste finalement trop superficiel pour happer le lecteur. Maladie d'Alzheimer, vengeance, agressions sexuelles : tout est là pour dénoncer et faire ouvrir les yeux pourtant.
Côté graphique, les dessins m'ont bien plu, assez détaillés avec des temporalités différentes dans l'histoire qui sont bien identifiées et des personnages expressifs.07/06/2023 à 09:48
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In vino veritas
Magali Collet, Isabelle Villain
7/10 En bref, un polar court et efficace, écrit à 4 mains. Secrets de famille, art et œnologie se côtoient pour que le lecteur soit happé dans ce page-turner finalement très soft dans l'intrigue.
Voici que deux auteures des éditions Taurnada, deux @louvesdupolar se réunissent et nous offrent un roman. J'étais très curieuse de découvrir ce roman sur fond de secrets et de trahisons connaissant le machiavélisme dont peut faire preuve Magali Collet ainsi que la rigueur qu'Isabelle Villain sait mettre dans ses enquêtes.
Finalement, je ressors de cette courte mais très prenante lecture en restant un peu sur ma faim : l'intrigue reste classique malgré quelques révélations surprenantes.
Malgré cela, j'ai adoré plonger dans cette histoire au cœur de la petite bourgeoisie française et des vignobles bordelais. J'ai retrouvé tous les éléments qui me plaisent énormément dans ce genre d'histoire avec toute la complexité des liens familiaux et la violence des non-dits qui s'accumulent sous couvert de la bienséance et de la peur du scandale.
Les deux auteures nous permettent également de découvrir un courant artistique qui me semble méconnu, ainsi que les métiers de l'art en général grâce à l'incursion dans une galerie.02/06/2023 à 11:32 2
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La Constance du prédateur
8/10 En bref, un régal de retrouver Maxime Chattam après quelques années sans l'avoir lu et quelques titres que j'avais trouvé moyen... Il y a tout ce que j'aime dans les thrillers : la noirceur, la complexité de l'enquête et l'envie de tourner les pages sans s'arrêter !
Vingt ans après "L'âme du mal", LE Maxime Chattam à lire si ce n'est pas encore fait, l'auteur signe un nouveau thriller digne de sa réputation. Si vous avez aimé Ludivine Vancker dans le premier opus qui la met en scène, "La conjuration primitive", vous allez apprécier celui-ci.
Le lecteur plonge dans une intrigue qui prend aux tripes avec certaines scènes qui pourront choquer, des détails dérangeants dans la description des victimes, des crimes et dans la psychologie du tueur en série. Tout est là pour le captiver sans toutefois tomber dans la démesure ou dans le sensationnel.
Ce ne sera néanmoins pas un coup de cœur, car la seconde partie m'a paru un peu plus poussive à certains moments, ce qui entraîne des chapitres un peu cliché et des pistes suivies qui n'étaient pas indispensables. J'ai d'ailleurs cru à un moment que l'auteur allait tomber dans la facilité... Heureusement, on a évité le pire !
Concernant l'intrigue en elle-même, les thèmes abordés sont nombreux, mais restent dans ce que Maxime Chattam sait faire de mieux : le Mal et son origine, avec un travail de profilage et un développement psychologique très recherché qui me passionne à chaque fois.
18/05/2023 à 09:02 2
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L'Etrange vie de Nobody Owens
7/10 J'ai plongé dans l'univers de Neil Gaiman avec ce roman jeunesse à l'ambiance très sombre. Des meurtres, un orphelin, un cimetière et des créatures fantastiques... Une histoire gothique à souhait, mais avec une certaine naïveté et une fraîcheur inattendue par moments qui créent un récit unique en son genre.
J'ai beaucoup apprécié les valeurs que l'auteur inclue dans ce roman.
Gros point positif pour les illustrations de cette édition Albin Michel (Wiz), signées Dave McKean, insistant sur cette atmosphère si particulière.18/05/2023 à 08:50
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Au lieu-dit Noir-Etang...
8/10 En bref, une première approche de l'univers de Thomas H. Cook réussie ! Un roman noir, romantique et mélancolique. Une quête d'identité, des relations d'amour, de la confiance bafouée...
Le lecteur plonge, dès les premières pages, dans une ambiance typique des petites bourgades des États-Unis dans les années 1920. L'atmosphère est douce au premier abord, la vie est simple et sans éclat... Mais l'auteur installe très vite un sentiment plus sombre, une certaine noirceur qui présume d'une fin plus funeste que celle à laquelle on pouvait s'attendre.
L'intrigue est, en effet, assez lente, mais chaque petit détail aura son importance pour le dénouement. Malgré tout, l'auteur arrive à créer un certain suspense puisque rien n'est vraiment explicitement décrit, on joue tout au long des 375 pages avec les faux-semblants et les mystères qui s'épaississent.
Le récit est avant tout une quête d'identité pour le narrateur, Henry, en pleine adolescence. À travers l'année scolaire qui va s'écouler, il va grandir, mûrir et découvrir la difficulté des relations humaines, des relations amoureuses et des liens filiaux.
Cette évolution est très bien retranscrite et certains sentiments rappelleront forcément au lecteur quelques passages de sa propre adolescence : les prémices de l'amour, les amitiés qui se nouent, mais aussi la mort qui se faufile là où on ne l'attend pas.
Je ressors conquise de cette première lecture de Thomas H. Cook, de ce talent de conteur d'histoires a priori banales, du brio avec lequel il décrit l'Humain, le Bien et le Mal, la fatalité.18/05/2023 à 08:32 3
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Des Poignards dans les sourires
7/10 En bref, un premier polar qui montre déjà un talent prometteur. Cécile Cabanac réussit à développer en parallèle des personnages très nuancés et une intrigue complexe, tout en gardant l'intérêt du lecteur.
J'ai découvert l'auteure avec le tome 3, "La petite ritournelle de l'horreur", premier coup de cœur de 2022. J'ai donc remonté le temps pour revenir aux sources du duo Sevran/Biolet, cette première enquête au SRPJ de Clermont-Ferrand.
La construction de ce polar peut dérouter au départ : Cécile Cabanac choisit d'alterner les chapitres d'enquête avec ceux concernant la famille des victimes. S'installe donc un rythme assez particulier, où les indices arrivent au compte-goutte et où le lecteur doit s'immiscer complètement dans le quotidien des différents personnages.
J'ai apprécié la profondeur des protagonistes : le développement de chacun est vraiment travaillé, aucun n'est manichéen, leurs failles et leurs choix les rendent humains. Il peut être un peu compliqué de s'y attacher, mais il est intéressant d'essayer de les comprendre et de se demander comment on réagirait à leur place.
Les thèmes abordés sont également intéressants, assez classiques dans les polars, mais exploités la touche personnelle de l'auteure. Disparition, famille dysfonctionnelle, couple à la dérive : des sujets que j'adore dans mes lectures et qui annoncent des révélations surprenantes.
De ce fait, l'ambiance reste tout au long du roman un peu malsaine, mais la maîtrise de l'écriture rend l'ensemble prenant. On ressent d'ores et déjà un certain goût pour le noir et les affaires sordides.18/05/2023 à 08:21 2
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Les Malvenus
7/10 En bref, un roman noir au cœur d'un village en pleine Première Guerre mondiale. Des personnages travaillés, une intrigue captivante et une ambiance très particulière pour un premier roman prometteur !
Audrey Brière nous propose donc un roman entre huis clos et polar historique. Si vous aimez les atmosphères pesantes des petits villages où les secrets sont bien gardés, vous apprécierez Haut-de-Coeur et ses habitants. L'auteure installe tout de suite son intrigue avec de nombreux détails qui ne peuvent que happer un amateur de polar.
Malgré tout, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit : beaucoup de personnages sont introduits dès le départ et leurs relations semblent assez complexes. En effet, ce petit village reculé réunit tout les petits orphelins qui ont été recueillis dans un couvent au fil des décennies : tout le monde se connaît depuis l'enfance, des liens se sont créés, d'autres se sont rompus... À nous de démêler tout ça au fil des pages !
Néanmoins, je dois admettre que Audrey Brière réussit parfaitement à développer ses personnages principaux. Ils restent énigmatiques, mais ont une vraie profondeur grâce à des failles qui les rendent humains et des secrets bien gardés.
L'environnement n'est clairement pas propice à la joie et à la bonne humeur, en pleine guerre et dans une période de restriction. Ce contexte historique aurait pu être un peu plus abouti, mais l'auteure a préféré rester dans ce confinement oppressant et parfois malsain.
Ce roman a toutes les qualités d'un très bon polar malgré quelques petits défauts au niveau de la construction, notamment dans certaines transitions. L'auteure nous a avoué lors d'une rencontre que l'on retrouvera le personnage principal Matthias Lavau, qui a encore bien des choses à révéler !09/05/2023 à 09:41 6
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L'Île des souvenirs
7/10 En bref, un thriller psychologique aux multiples points de vue qui se dévoile petit à petit. Chrystel Duchamp se renouvelle à chaque nouveau roman pour surprendre et jouer avec son lecteur.
Il y a forcément un Chrystel Duchamp qui saura vous convaincre tant ses romans sont différents, que ce soit dans la forme ou dans le fond. Ici, l'auteure nous propose une enquête relatée sous forme chronologique, mais avec différents points de vue : de la victime à l'enquêteur, en passant par des témoins. Et malgré toutes ces informations, elle garde quelques révélations sous le coude qui ne pourront que vous surprendre !
Les thèmes abordés sont très intéressants et on ressent très vite le travail de recherche entrepris, notamment grâce à quelques passages plutôt théoriques mais pertinents. Si les sujets de la psychologie et de la mémoire ne sont pas votre tasse de thé, cela vous paraîtra peut-être un peu lourd, mais j'ai beaucoup aimé en apprendre autant sur les nombreuses expérimentations et découvertes scientifiques au fil des décennies.
Je préfère vous laisser découvrir l'intrigue en détail par vous-même si ça vous tente, car je pense qu'il faut vraiment plonger dedans sans savoir où l'on va : le dénouement n'en est que plus bluffant. Sachez juste que Chrystel Duchamp est machiavélique et qu'elle adore jouer avec ses lecteurs !09/05/2023 à 09:31 4
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Néréides
7/10 En bref, un thriller surprenant par les thèmes choisis. Christophe Royer montre qu'il n'est pas nécessaire d'en faire trop pour maîtriser une intrigue et happer son lecteur.
Dans ce roman, on retrouve Nathalie Lesage, découverte dans "Lésions intimes" en 2019 puis dans "Une arête dans la gorge" en 2021. Si vous la suivez depuis le départ, vous la retrouverez avec plaisir dans ce nouveau tome qui l'emmène encore dans une enquête hors norme, mais vous pouvez également tout à fait la découvrir ici puisque l'intrigue est indépendante malgré des personnages que l'on a déjà pu croiser antérieurement.
Christophe Royer nous livre ici un récit très mystérieux et nous embarque dans un univers original. Les thèmes principaux sont plutôt classiques (disparition, séquestration, etc.) mais l'auteur réussit à doser correctement les éléments pour que son histoire ne déborde pas d'éléments d'horreur pure et de violence gratuite. J'avais déjà pu le remarquer dans "Lésions intimes" et je suis ravie de voir qu'il reste dans cette optique de thriller "soft", sans démesure.
L'auteur nous offre également une visite virtuelle d'Albi, une ville que j'ai pu découvrir de mes propres yeux et qui est réellement mise à l'honneur dans ce roman, notamment sa cathédrale Sainte-Cécile que je vous conseille de "googliser" pour vous imprégner de son ambiance particulière.
L'intrigue est bien menée, ponctuée par des révélations surprenantes et des partis pris osés. L'action et la tension montent crescendo jusqu'au dénouement qui nous dévoile un décor épatant. Quelques passages m'ont paru un peu faciles, permettant à l'enquête d'avancer rapidement, mais le suspense est tellement présent que ça ne gâche rien.27/04/2023 à 10:31 3
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Quand la neige danse
8/10 En bref, un thriller efficace. Sonja Delzongle utilise des thèmes bien connus du genre, mais apporte sa touche d'originalité qui permet de passer un très bon moment de lecture !
L'auteure place son héroïne récurrente dans un décor qui nous est beaucoup plus familier que lors du premier tome : retour à Chicago, en plein hiver et où, finalement, Hanah Baxter n'aura qu'une petite place dans l'intrigue. On la retrouve au départ dans sa vie personnelle quelque temps après son retour du Kenya, mais l'appel d'une connaissance va la remettre en selle.
Quand la neige danse aborde la disparition d'enfants, thème maintes et maintes fois abordé dans les polars, mais qui fonctionne toujours avec moi. D'autant plus que Sonja Delzongle réussit à construire une intrigue loin des clichés auxquels on pourrait s'attendre grâce à un point de vue assez original : elle choisit en effet de mettre en avant un père célibataire, nous montrant ainsi que la culpabilité parentale n'est pas uniquement féminine.
On retrouve également d'autres sujets très intéressants dans la suite de son récit, avec une certaine maîtrise sur les infos qu'elle nous apporte qui suscite un réel intérêt de la part du lecteur.
L'auteure nous offre en réalité un vrai panel de personnalités éclectiques et crédibles, avec leurs réussites, mais surtout leurs failles et les fêlures du passé qui ne demandent qu'à éclater au grand jour. C'est une intrigue comme je les aime, dans une petite ville où tout le monde se suspecte les uns les autres et où le suspense est à son comble jusqu'au dénouement.27/04/2023 à 10:26 4
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Entre fauves
8/10 En bref, un roman choral percutant sur le thème de la condition animale. Colin Niel réussit à ne pas rendre son récit manichéen : un tour de force remarquable !
La narration alterne entre quatre protagonistes aux destins diamétralement opposés : un garde-chasse des Pyrénées, une jeune femme aisée adepte de la chasse, un jeune Namibien et un lion solitaire. L'auteur nous propose différents points de vue qui vont se regrouper autour d'un thème fort : la chasse et, plus précisément, les trophées de chasse.
Il ne faut pas être trop sensible sur ce sujet puisque les chapitres concernant Appoline sont assez explicites : j'ai eu personnellement beaucoup de mal à passer outre mon aversion envers ce genre de personnes qui considère les animaux comme de simples objets à "gagner" et cette dissonance cognitive affligeante qui met en parallèle la beauté des animaux et le plaisir de les tuer...
Néanmoins, Colin Niel nous propose des pistes de réflexion qui vont au-delà, pour nous montrer que la proie n'est pas toujours celle que l'on croit et que l'on n'est jamais à l'abri de revenir sur ses propres convictions ou ses propres choix de vie.
C'est finalement assez compliqué à appréhender quand on est sûr que nos décisions sont les bonnes, que ce soit pour nous ou pour la vie animale en général, mais je pense qu'il est très intéressant de pouvoir se remettre en question individuellement lors d'une lecture fictionnelle. C'est un réel talent de la part de l'auteur de savoir toucher son lectorat de cette façon.
D'autres sujets annexes sont également développés, notamment l'impact des réseaux sociaux.27/04/2023 à 10:19 5