El Marco Modérateur

3260 votes

  • Trace tome 3

    Kei Koga

    6/10 Retour vers cette série qui s’intéresse aux sciences forensiques. L’étude d’un cadavre, un test ADN de filiation : on est aussitôt dans le cœur du sujet, avec un rappel quant à la tragédie qui a touché la famille. Un troisième tome intéressant puisqu’il aborde de nombreux éléments liés au médico-légal, toujours avec intelligence et en vulgarisant juste ce qu’il faut : même si je ne suis pas plus fan que ça du dessin, ça reste sympa sans pour autant être totalement ébouriffant.

    hier à 16:36

  • New York, New York !

    Steve Dillon, Garth Ennis

    8/10 Un policier poissard comme pas permis et son collègue aux méthodes expéditives, un journaliste spécialiste des sujets tordus, et le retour de nos (anti)héros, ici à New York. Un ton débridé, des codes maltraités pour notre plus grand plaisir (notamment ce duo de flics malchanceux/amateur de sadomasochisme) : méchamment corrosif !

    hier à 16:35

  • Le Dormeur des profondeurs

    Yohan Barbay, Eric Corbeyran

    6/10 Un hydravion pour l’amorce de ce troisième et dernier tome d’une série décidément détonante. Un tome d’ailleurs cohérent avec les précédents, avec un nouveau rêve d’Howard où il voit Sally qui se transforme en sirène. Malgré les qualités plastiques et scénaristiques, je ne suis jamais totalement rentré dans cette série, peut-être parce que ce n’est tout bonnement pas trop mon genre.

    hier à 16:33

  • Sur un arbre perché

    Gérard Saryan

    7/10 Alice Guenver a tout pour être heureuse : styliste et comédienne de théâtre pour son propre plaisir, enceinte de son compagnon Guillaume, jeune et belle, elle va néanmoins voir le cours de son existence imploser. Dimitri, quatre ans, son beau-fils, est mystérieusement enlevé sous ses yeux à la gare de Lyon. Elle va perdre l’enfant qu’elle porte et se lancer dans une traque désespérée pour retrouver Dimitri, quitte à affronter des truands albanais ainsi que des ennemis insoupçonnés.

    Avec un style alerte et un rythme imprenable, Gérard Saryan séduit d’entrée de jeu. Les événements cascadent plus qu’ils ne surviennent, et l’on est vite pris par l’entrain de l’histoire. Alice, en femme blessée et culpabilisée par le kidnapping du jeune Dimitri, va faire montre d’une grande puissance de caractère et oser se jeter dans la gueule béante d’une adversité aux crocs acérés. Voilà donc un pur thriller qui privilégie l’action et les codes assez classiques du genre – mais maîtrisés et exploités avec pertinence. Notre héroïne ira donc braver des forces inquiétantes jusqu’à Tirana, en Albanie, et croisera sur sa route un ancien gendarme devenu journaliste de télévision, des Gitans tantôt menaçants tantôt valeureux, avant de parvenir aux racines de ce mal. Indéniablement, Gérard Saryan a abattu toutes les cartes possibles pour distraire son lectorat et lui proposer de belles émotions fortes autant que l’agréable portrait d’une femme prête à tous les sacrifices pour rattraper ce qu’elle pense être son erreur. Malheureusement, on déplore également une telle accumulation de péripéties qu’elle rend le roman parfois peu vraisemblable, notamment dans le dernier tiers, avec une profusion de pistes et d’histoires dont la juxtaposition vient en partie gâcher le brio du départ. Le vertige apparaît alors, moins en raison de l’intelligence du récit que de ce déluge un peu artificiel d’éléments.

    Un bon thriller, donc, signé Gérard Saryan, dont il est juste dommage que l’auteur ait pris le parti de l’accumulation d’histoires agrégées plutôt que celui d’une seule, plus crédible et directe.

    avant hier à 06:55 2

  • Irina

    Philippe Berthet, Eric Corbeyran

    7/10 D’un orphelinat biélorusse d’où elle s’évade pour venger Julia à ses premiers pas dans le KGB, de la beauté de son corps utilisé pour mener sa quête de représailles à la traque de ce capitaine Ivanenko qui est responsable de la mort de son amie, de ses premiers contrats de tueuse à gage à son entrée dans la série « XIII », la genèse de ce personnage est classique mais agréable et efficace, même si le graphisme ne m’a pas paru particulièrement flambant. Une BD sympathique.

    16/05/2024 à 19:24 1

  • La Secte tome 2

    Mook

    4/10 Les errances esthétiques assez simplistes du premier tome sont (presque) oubliées et ce sont de beaux graphismes que nous avons là. En revanche, du point de vue scénaristique, c’est toujours sacrément maigre, voire famélique, et on n'a droit qu’à une succession de combats d’arts martiaux. A réserver aux fans du genre, et comme ça n’est pas mon cas, je m’arrête là pour de bon.

    16/05/2024 à 19:22 1

  • L'Honneur d'un père

    Jean-François Di Giorgio, Vax

    6/10 Ça a beau être le même dessinateur, je suis frappé par le virage esthétique : les personnages sont beaucoup moins typés japonais, ils ont les traits bien plus anguleux, comme un jeu vidéo un peu ancien dont la définition aurait vieilli. Sinon, j’ai également été beaucoup moins séduit par le scénario. Moins d’action, pas mal de bavardages selon moi. Bref, un changement graphique et un léger essoufflement, à voir ce que le tome suivant nous offrira.

    16/05/2024 à 19:20 1

  • Vol de nuit

    Nicolas Barral, Christophe Gibelin

    7/10 Un tenancier d'hôtel branché sur le sexe, un homme abattu en pleine forêt enneigée, un Père Noël qui manie le chalumeau : des personnages croustillants, une pincée d'humour et l'ombre des services secrets en pleine Guerre d'Algérie qui plane sur une invention et un avion militaire. Dynamique et sympa.

    15/05/2024 à 17:02 1

  • Cap sur Gibraltar

    William Vance

    6/10 10 janvier 1800 : Bruce J. Hawker rejoint en chaloupe le bateau H.M.S. Thunder qui doit escorter deux bateaux chargés d’armes et de munitions direction Gibraltar. Le premier combat arrivera bien tôt.
    Une BD esthétiquement assez datée (normal, c’est paru en 1985) agréable à suivre, au scénario un peu convenu mais où j’ai eu le grand plaisir le retrouver le trait si particulier de William Vance. « Quel sera le destin de Bruce ? » est-il écrit dans la dernière planche : même si ce premier ouvrage ne m’a pas plus emballé que ça, je pense être au rendez-vous d’autres tomes. Une sympathique partie documentaire clôture cet opus.

    15/05/2024 à 16:51 1

  • Sainte-Hélène

    Evan Gil, Rudi Miel

    6/10 Une évocation de Napoléon Bonaparte qui commence, dans ce premier tome, par l’annonce de son décès. Le dessin est réussi quoique très classique, les flashbacks cassent le côté chronologique attendu avec intelligence, mais je n’ai pas trouvé ici un angle suffisamment original, un détour assez singulier pour extraire l’ensemble de tout ce qui a déjà été dit sur l’Empereur. Bref, pas mal, mais pas nécessaire non plus.

    15/05/2024 à 16:50 1

  • Résurrections

    Alain Mounier

    6/10 Minnesota, janvier 2001 : Erica est une danseuse effeuilleuse qui a des visions. En Afghanistan, une explosion dévoile une cavité naturelle. C’est ensuite l’histoire assez singulière d’un objet que la mafia ukrainienne surnomme « Box ».
    Un début façon puzzle, pas désagréable mais au graphisme plutôt banal, et c’est encore trop tôt à ce stade de la série pour savoir si ça sera vraiment accrocheur. Pour le moment, c’est correct, sans plus.

    15/05/2024 à 16:48 1

  • Saheek

    Sylvain Cordurié, Gianluca Gugliotta

    6/10 Une BD qui ravira les fans d’aventures façon « Assassin’s Creed » - et c’est d’autant plus vrai que le graphisme ressemble à s’y méprendre à des captures d’écran de jeux vidéo. L’histoire n’est pas ensorcelante mais elle offre une honnête distraction. En fait, le scénario est à l’avenant de ce filtre qui permet de faire cicatriser : ça n’est pas que c’est mauvais, c’est simplement que ça n’est vraiment pas original.

    13/05/2024 à 19:02 1

  • Debry, Cyrano et moi

    BeKa, Jose Luis Munuera

    9/10 Iséa, une gamine dans une ambiance digne des westerns, regarde une vidéo montrant la fameuse scène du balcon extraite de « Cyrano de Bergerac ». Elle a une nurse immense, Debry, qui est en réalité un robot. Mais quand l’acariâtre mère d’Iséa renvoie Debry, la gamine n’a plus qu’une seule idée : retrouver son amie humanoïde.
    Une œuvre magnifique, poignante et graphiquement sublime de bout en bout, placée dans un univers steampunk de haute volée. J’ai beaucoup aimé la dénonciation du racisme latent (les Noirs ici remplacés par des robots, notamment dans les champs de coton et les travaux ménagers) tandis que le policier chargé par la mère de l’enfant, le « Limier Cdt-13g » compose, avec les autres limiers, une puissante réfraction du Ku Klux Klan. Une sublime BD où chacun tente de « chercher la beauté du monde ».

    13/05/2024 à 18:59 1

  • Rançons, raids et vengeance

    Robert Muchamore

    8/10 Robin Hood et ses camarades continuent de lutter contre la shérif Marjorie Kovacevic et le sinistre Guy Gisborne. La récente coupure d’électricité fait qu’ils vivent dans le froid. Un jour, le multimilliardaire Rex Lairde – ironie du destin : nos héros viennent tout juste de lui subtiliser une de ses nombreuses camionnettes – leur demande de l’aide : ses chiens ont été kidnappés et ils sont certainement quelque part dans les parages. Aidé de la brillante hacker DeAngela, Robin va tout mettre en œuvre pour mener à bien sa mission.

    Voilà donc le cinquième ouvrage de la série consacrée à Robin Hood qui ne déroge pas à la règle. On y retrouve avec entrain Robin Hood, adolescent indocile et sacrément tenace même s’il n’est pas parfait ou indestructible. Accompagné de ses fidèles amis, le voilà à nouveau en train de lutter contre l’adversité. Les épisodes d’action sont nombreux et ils s’illustrent même dès l’entame de cet opus au moins aussi vitaminé que les précédents. Même si le résumé de la quatrième de couverture s’avère trop bavard – la recherche de la cryptomonnaie dissimulée dans un fastfood n’apparaît que dans le trente-troisième épisode –, Robert Muchamore nous régale une fois de plus. L’humour n’est pas absent, la romance non plus, et même si ce livre se destine en priorité à des adolescents, la violence intervient parfois avec la vivacité de la foudre.

    Un cinquième tome très réussi et une série aux qualités intactes : Robert Muchamore creuse son sillon et n’en finit plus de nous réjouir.

    13/05/2024 à 06:53 1

  • Brel, une vie à mille temps vol. 1

    Salva Rubio, Sagar

    7/10 Une évocation biographique assez fidèle de Jacques Brel, de ses tentations pour la chanson aux premiers échecs, des revers amoureux à ses profondes amitiés, de la persévérance au succès naissant. Un graphisme assez particulier pour cette BD narrée à la première personne, soulignant l’acharnement de l’artiste après les revers répétés (« C’était le succès ou rien. Rien, c’était le retour à la cartonnerie familiale. Hors de question. ») Un bel hommage à l’homme, une BD intéressante quoi qu’il en soit.

    12/05/2024 à 19:54 1

  • Backhome tome 2

    Toni Caballero, Sergio Hernandez

    9/10 Grâce à d’habiles flashbacks et à l’intelligence artificielle qui a enregistré ce qui se passait dans le vaisseau, nos deux héros comprennent enfin complètement les enjeux des expérimentations. Graphisme remarquable (notamment quand Caleb est dans la capsule, ou lors de l’exécution de la soldate). Beaucoup de fureur, de violence mais aussi d’émotions mêlées dans ce second épisode qui a eu en outre la malice de ne pas réduire les monstres au rang de saletés de bestioles voraces comme les zombies. Vraiment très réussi !

    12/05/2024 à 16:41 1

  • Tupilaks

    Fred Vignaux, Yann

    8/10 La série renoue ici pleinement avec certaines caractéristiques de ses débuts, notamment avec ce mélange de pure fantasy et de SF, ici dans ce vaisseau où Thorgal va en apprendre beaucoup sur ses origines. Un quarantième tome musclé et hétéroclite, avec épisode spatial, tempête de neige, enlèvement par une tribu, expérimentations létales assez crades, bataille rangée au fond d’un gouffre, etc. Un opus tonitruant et particulièrement distractif qui se conclut sur une belle aurore boréale.

    11/05/2024 à 19:48 1

  • Crueler Than Dead tome 2

    Tsukasa Saimura, Kozo Takahashi

    8/10 Nos survivants parviennent au dôme de Tokyo devenu centre de réfugiés, mais même entre humains ayant été épargnés par la contagion zombie, la tension demeure très élevée. Un dernier tome beaucoup moins bourrin que le précédent, toujours aussi réussi graphiquement parlant, et même si la trajectoire scénaristique peut surprendre (le coup du virus qui rend certaines de ses victimes enceintes, les privations d’eau, la journée de la célébration, les émeutes et la récupération politique, etc.), dans le fond, je m’en réjouis, d’autant que le final évite les habituels happy ends tout en préservant une dose d’espérance. Un diptyque vraiment très réussi.

    11/05/2024 à 07:37 1

  • Psychic Detective Yakumo tome 1

    Manabu Kaminaga, Suzuka Oda

    5/10 Saitou Yakumo est capable de deviner quelles sont les cartes entre les mains d’une autre personne, et c’est parce qu’il a ce talent qu’une jeune femme vient le voir à propos d’un fantôme. Mais même s’il a triché pour observer les cartes, il prétend être capable de voir les fantômes. Puis, une histoire de spectre découvert dans un tunnel accidentogène (histoire inachevée dans ce tome). Des traits sympathiques, une bonne ambiance (parfois anxiogène, comme dans l’espèce de bunker), mais à ce stade de la série, j’ai trouvé cet opus un peu trop plan-plan, trop sage, sans réelle nouveauté, axe original ou élément qui puisse retenir l’attention. J’essaierai de voir le manga suivant pour savoir si je dois ou non définitivement passer mon chemin.

    09/05/2024 à 22:21 1

  • Les Chiens de Détroit

    Jérôme Loubry

    8/10 « Aidez-moi. Vous êtes ma rédemption » : c’est avec ces mots qu’un homme qui a enlevé et tué des enfants accueillent les policiers venus l’arrêter chez lui. Mais pour Sarah Berkhamp et Stan Mitchell, la vérité s’annoncera bien plus complexe. C’est la première fois que je lis un roman de Jérôme Loubry, et je me suis régalé. L’empreinte des thrillers américains est évidente, mais l’auteur a habilement su s’en démarquer et proposer une histoire forte, des personnages plausibles, le tout au gré d’une écriture dense et fort réussie. J’ai beaucoup apprécié les deux enquêteurs, avec Stan dit « Le Molosse », brisé par sa vie professionnelle et personnelle, sans pour autant tomber dans les clichés écules du genre, et Sarah, avec ses hallucinations auditives et sa quête désespérée pour devenir mère. L’intrigue est efficace, bien plus riche de de prime abord, avec quelques jolis coups de théâtre (notamment dans le chapitre 32) et des explications finales intéressantes. Même si je ne suis pas particulièrement fan de ce genre de pirouettes scénaristiques, je dois bien admettre qu’ici, c’est bien amené, avec tact et finesse. Un opus où les spectres de l’enfance sont encore souillés de certains péchés originels, et où je me souviendrai longtemps de quelques scènes, dont la dernière mettant en scène ce fameux « Géant de brume ». Jérôme Loubry a joué à fond la carte du thriller à l’américaine, mais avec un talent et un rythme tels que je me suis laissé envoûté par les divers protagonistes comme par la ville de Détroit en pleine déréliction.

    09/05/2024 à 07:58 3